
Le projet de compostage est un moyen efficace et durable dans la lutte contre le changement climatique. Il génère, en plus du compost très prisé pour l’agriculture biologique, des emplois et du crédit carbone nécessaire pour appuyer les efforts de la municipalité.
Selon le Dr Emmanuel Ngnikam, coordonnateur d’Era-Cameroun, une organisation de la société civile active dans l’environnement, la recherche et l’action, le Programme de compostage de Dschang a été enregistré dans le mécanisme carbone de cette année. « A partir de 2016 donc, l’on va commencer à comptabiliser le crédit carbone que génère ce projet, » soutient-il.
Le crédit carbone est un mécanisme complexe qui permet pour des projets à fort impacts environnementaux, comme celui de compostage, de recevoir des compléments de financements liés à la quantité de carbone que l’on évite d’émettre dans l’atmosphère. « Quand on met les déchets ménagers dans une décharge, dans le processus de dégradation, il se produit du méthane responsable des gaz à effet de serre. Par contre, quand on utilise ces déchets pour faire du compost, il se produit plutôt du Co2 parce que l’air entre dans le compost pendant la fermentation. Entre le méthane qui aurait pu être produit à la décharge et le Co2 produit dans le compost, sur l’échelle carbone, on a un gap de 24. C’est dire que quand on met un déchet en décharge, sur le plan environnemental, çà pèse 24 fois plus lourd sur le plan des méfaits environnementaux que quand on le composte, » explique Emmanuel Ngnikam.
Et de rajouter : « Quand nous justifions par exemple qu’on a traité une tonne d’ordure, si on la met à la décharge, elle génère à peu près 1t équivalent au Co2. Quand on la met en compostage, ça veut dire que c’est cette tonne de Co2 que l’on évite d’émettre. Et à partir de là, le crédit carbone, nous paye à peu près, 5 euros par tonne, équivalent de Co2 que l’on évite d’émettre.
L’Ong française, Gevalor, acteur et partenaire de Dschang dans la protection de l’environnement à partir de la gestion efficiente des déchets, appuie financièrement et à concurrence de 20 millions de Fcfa, le Projet de compostage dans le volet carbone.
L’avantage du crédit carbone vient du fait qu’il nous permet d’être rigoureux dans le suivi environnemental du Projet par rapport à la réduction des gaz à effet de serre (méthane, Co2). Responsables du réchauffement climatique. »
La commune de Dschang qui exploite actuellement le site de compostage de Ngui envisage, et les financements sont déjà disponible, d’ouvrir dans les prochaines semaines une nouvelle plate-forme de compostage au niveau de la décharge municipale de Siteu. Ce qui va accroitre sa capacité de transformation des déchets. « Ainsi, l’on passera de 21% à 41% de collecte de déchets organiques par an ; soit, respectivement, en termes de tonnage, 4 000 et 7 000 quantités. Pour avoir du compost qui est un engrais écologique, nécessaire, pour la restauration des sols. » Le propos est du 1er adjoint au maire de la commune de Dschang en charge des grands travaux et de l’urbanisme, le Pr Emile Temgoua, Enseignant à l’Université de Dschang. »
La création de l’Agence municipale de gestion des déchets de la commune de Dschang (Amged) participe de la volonté de l’autorité municipale de Dschang de faire de l’assainissement de sa commune une priorité. Ceci va avec la création d’emploi et l’amélioration de la qualité et du cadre de vie de ses populations.
Sarah Thiam
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