
Pendant plus de deux ans le Musée des Civilisations du Cameroun ouvert le20 novembre 2010 à Dschang a été au centre de tous les égos de ses membres et de toutes sortes de prestidigitateurs. Une situation qui a rendu l’environnement morose et compromis le rayonnement de cette institution qui, heureusement a su finalement se relever grâce à Mafo Jeannette NGEOGHIA son président du conseil d’administration. Elle vient de remporter le défi qu’elle s’était fixé, faire du Musée des Civilisations une organisation non gouvernementale. Cela lui garantit quelques avantages dont l’exonération fiscale et l’aptitude à bénéficier des dons et legs.
L’assemblée générale tenue vendredi 09 juin 2017 a le mérite d’avoir réussi de ressouder les parties brisées du MDC, pour engager la redynamisation de cette institution phase de la politique de promotion de la diversité camerounaise.
Sa Majesté SIMEU David nous éclaire sur les acquis de cette assemblée générale historique dont il se dit fier, au même titre que les autres participants, d’avoir participé.
Sa Majesté, dites-nous, que doit-on retenir de cette assemblée générale du musée des civilisations à laquelle vous venez de prendre part ?
On peut juste retenir que toutes les parties prenantes du Musée des Civilisations ont décidé de se mettre ensemble, de mettre tous les problèmes sur la table et essayer de reconstruire, essayer de donner une nouvelle dynamique à cette structure qui nous est tous chère. Et je pense que l’issue de cette assemblée générale augure des lendemains meilleurs pour le Musée des Civilisations.
Quelques décisions saillantes à retenir ?
On a modifié quelques points des statuts pour ramener le plus grand nombre autour de ce projet culturel qu’est le Musée des Civilisations, pour ouvrir le musée à d’autres types de partenaires ; et puis on a raffermi les liens entre tous ceux qui étaient déjà là pour que chacun trouve sa place et qu’ensemble avec une synergie constructive qu’on puisse développer ce joyaux.
Qu’est-ce qui a changé avec le passage du statut d’association à celui d’Organisation Non Gouvernementale ?
Ah beaucoup de choses. Je crois qu’avoir le statut d’Ong veut dire que le musée devient reconnu comme d’utilité publique. Les gens ne peuvent plus venir prendre le musée pour se faire de l’argent. Une Ong n’a pas vocation de faire des bénéfices. Donc, nous sommes là aujourd’hui pour développer, pour promouvoir la culture camerounaise. Le statut d’Ong confère au musée de toucher toutes les autres Ong, de toucher tout organisme ciblé pour qu’ensemble ils puissent mettre en place toutes les stratégies et toutes les actions pour faire développer la culture camerounaise à travers ce musée.
Le partenariat entre le Musée des Civilisations et les cases patrimoniales a-t-il été évoqué ? Qu’en est-il ?
Oui bien sûr ! Le Musée des Civilisations est en quelque sorte un musée de préfiguration. C’est un musée qui confère le visiteur aux cases patrimoniales. Je pense que de plus en plus on va raffermir ces liens qui existent entre le Musée des Civilisations- qui est un peu la grande vitrine- et les cases patrimoniales qui sont les musées dans les chefferies.
Vous semblez pouvoir nous dire que la sérénité est de retour chez nos Majestés quant à ce dossier Musée des Civilisations ?
La sérénité n’est jamais partie. C’est vrai qu’il y a eu, à tous les niveaux, quelques problèmes. La sérénité n’était jamais partie. Il y a eu des différends comme ça existe dans toutes les familles. Nous les avons mis sur la table et nous avons essayé de leur trouver des solutions. Nous sommes sur le chemin de redynamiser ce musée, de redynamiser tous ses partenariats.
Vous êtes là depuis les premiers balbutiements du projet Musée des Civilisations. Quel est le message aux Camerounais, aux étrangers afin qu’ils puissent venir découvrir ou redécouvrir le Musée des Civilisations ?
Bèh ! Tout simplement de dire qu’ici (à Dschang) nous avons toute l’essence des civilisations du Cameroun. Nous avons ici l’essence-même de la civilisation du Cameroun. Et je lance un appel à tous les Camerounais, nous avons un espace ici qui représente le Cameroun du Nord, qui représente le Cameroun de la côte, qui représente le Cameroun de la forêt, qui représente le Cameroun des hautes-terre de l’Ouest. Pour cela nous lançons un appel à tous les Camerounais pour qu’ils viennent pour qu’on construise, pour qu’on fasse quelque chose d’édifiant pour nous-mêmes et pour le transmettre à des générations futures, à nos enfants la mémoire collective. C’est la culture du Cameroun, c’est la mémoire du Cameroun. Même si ça commence par la culture d’un village, d’une région, à la fin c’est la culture du Cameroun. Et vous savez que la culture est en même temps universelle. Donc c’est la culture de l’universel. Donc l’appel que je peux lancer c’est que nous tous, nous convergeons vers ce musée pour que chacun apporte sa contribution, pour que chacun apporte ses propositions, afin que nous puissions construire un musée qui reflète les civilisations du Cameroun et que chaque Camerounais qui passe ici devrait retrouver son identité dans ce musée.
Quelle place l’assemblée générale assigne-t-elle à la commune de Dschang et par extension aux autres communes de la région ?
La commune de Dschang est à base de tout ce qui est construit. Pas seulement le Musée des Civilisations. Je pense que la commune de Dschang, par la coopération décentralisée, a pris des initiatives que je peux dire globales et le musée n’est qu’une conséquence de ces initiatives. Très humblement, très naturellement nous avons pensé que la commune de Dschang devait être la tutelle de ce musée, pour jouer le rôle qu’elle a commencé dès le départ. Je pense que le rôle de tutelle sied bien à la commune de Dschang. Elle va continuer de rechercher la coopération pour faire grandir ce musée en tant que tutelle.
Quelle que dire de la mission que les autres communes pourraient être amenées à jouer dans la vie de ce musée des civilisations ?
Tout simplement s’associer à la commune de Dschang qui est celle qui abrite le musée des civilisations ; s’associer à la commune de Dschang pour être partenaire. D’ailleurs nous avons lancé une ouverture en ce sens ; c’est que les autres communes de la région et même en dehors de la région de l’Ouest, si elles trouvent pertinente l’initiative Musée des Civilisations peuvent s’impliquer dans la vie du musée et même en devenir membre du conseil d’administration. Donc nous avons décidé d’ouvrir le conseil d’administration à toute la région de l’Ouest et même à tout le Cameroun avec qui on peut construire quelque chose, une vitrine du Cameroun, la civilisation du Cameroun à Dschang sont les bienvenus.
Puis que vous avez ouvert la brèche, dites-nous Sa Majesté, qui peut être admis au conseil d’administration du Musée des Civilisations ?
Tout le monde qui devient membre déjà de l’ONG et après il y a des conditions pour quitter du statut de membre à membre du conseil d’administration. Il y a ces conditions-là dans les textes. Mais n’importe qui, n’importe quelle structure, n’importe quel individu peut, dès qu’il adhère aux statuts de l’Ong Musée des Civilisations, peut devenir membre du conseil d’administration. Il suffit de remplir les conditions qui sont définies par les textes.
Propos recueillis par Augustin Roger MOMOKANA