
Tri de déchets dans la décharge de Siteu à Dschang
De sources concordantes, le compostage tient aussi la route dans la protection de la nappe phréatique et la lutte contre le réchauffement climatique. Selon le Pr Emmanuel Ngnikam, coordonnateur d’Environnement-recherche-Action au Cameroun (ERA-Cameroun), dans le 1er cas, il y participe indirectement.
« Quand la matière organique de la décharge n’est pas transformée, sous l’action des intempéries, elle se désagrège et forme un liquide ou polluant organique constitué des métaux lourds appelé le lixiviat. Sous l’influence des eaux des pluies, il pénètre dans la nappe phréatique et l’infecte, » explique-t-il.
En ce qui concerne la lutte contre le réchauffement climatique, menace systémique pour l’espèce humaine, l’environnementaliste laisse entendre que l’action du compostage est directe. Car, en amont, l’on traite la matière organique qui est le premier vecteur d’émission des gaz à effets de serre dont le méthane, en décharge.
« C’est dire que dans le processus de compostage qui se fait en anaérobie, la matière organique retournée en permanence, absorbe de l’oxygène ; en se dégradant, elle émet plutôt du Co2 et de la vapeur d’eau. Le méthane n’étant pas alors émis dans ce processus, » développe-t-il.
Signalons que le Fonds spécial d’équipement et d’intervention intercommunal (Feicom) apporte un appui financier à la gestion des déchets. Sur ce, quand est-ce qu’un projet communal relatif à ce régime peut-il être éligible au guichet du Feicom ?
Barthélémy Sakem Nnoke, le responsable régional Ouest du Feicom, présent à la rencontre, explique : « Tout projet présenté par un maire et qui cadre avec les outils de financements du Feicom peut recevoir un accord de paiement. Qui est donné ou refusé à l’issue de l’étude de l’opportunité sur les aspects techniques et financiers (capacité d’endettement de la commune) du projet ».
En matière de compostage, l’Agence municipal de gestion des déchets de Dschang (AMGED) a un objectif de traitement mensuel qui est de l’ordre de 360 t sur chacune des 2 unités des 2 plateformes de compostages. L’objectif annuel étant de 5000 t de déchets traités; 15% du volume de ces déchets doit pouvoir produire du compost.
« Depuis que le compostage a été mis en place grâce aux financements de l’Union européenne (UE), plus de 6 milles tonnes de déchets ont été traités ; en termes de production du compost, 476 t ont été valorisées et vendues à des fins agricoles. Car Dschang est une zone fortement agricole où la vulgarisation du compost été bien faite, » révèle Barthélémy Ndongson Lékané.
Filbert AZAP NDONGO (Collaboration)