
Le préfet BALUNGELI Confiance EBUNE répond aux questions de Sinotables.com
Le préfet du Département de la Menoua, Balungeli Confiance Ebune, répond en toute confiance à toutes les questions qui font l’actualité dans le département. Aigle royal de la Menoua, Lutte contre les catastrophes, Centre climatique de Dschang, Sous-préfecture de Santchou, CAN TOTAL Cameroun 2019, Recensement du personnel fonctionnaire de l’Etat, Inscription sur les listes électorales, la diaspora, etc. Le Préfet Balungeli Confiance Ebune répond aux questions de Sinotables.com.
Monsieur le préfet, ça fait plus de 400 jours que vous êtes à la tête du département de la Menoua. Quelle est la principale caractéristique de ce département ?
Je vous remercie pour cette opportunité que vous me donnez de parler du département de la Menoua. Et je salue aussi votre esprit statistique…Vous comptez jour après jour mon séjour dans la Menoua. Je dois dire que la Menoua est un grand département avec des atouts touristiques, économiques, éducatifs, et culturels. Un grand département avec une population multidimensionnelle et laborieuse. En somme, j’ai une appréciation positive pour ce département.
Esquissons un bilan de ces premiers jours à la tête du département de la Menoua.
En ce qui concerne le bilan, il faut dire que notre séjour dans ce département n’a pas été toujours, jusqu’ici, reluisant. Parce que dès notre prise de service nous avons été confrontés aux catastrophes naturelles qui ont fait des morts. Nous nous sommes immédiatement mis au travail, et cela après avoir fait l’état des lieux de notre département. D’ailleurs je dois vous dire qu’il s’est agi d’une continuité du travail entamé par notre prédécesseur : sur le plan de la sécurité et de la stabilité, du maintien de l’ordre, du développement socioéconomique. Je pense que la paix règne dans le département, malgré quelques cas de troubles à l’ordre public très vite maitrisés par les forces du maintien de l’ordre ; et depuis quelques temps la situation qu’on vit à la limite avec notre voisin de la région du Sud-Ouest impose une vigilance à chaque instant. La vigilance est ainsi prescrite de ce côté. De manière générale, on peut dire que le bilan n’est pas à s’inquiéter.
Votre tournée de prise de contact vous a permis de découvrir, sans doute, les forces et les faiblesses de ce département. Quels sont les leviers sur lesquels ont devrait appuyer pour accélérer le développement de notre département ?
Comme je l’ai toujours dit avec des élites entreprenants, avec une diaspora assez forte et dynamique, avec des atouts éducatifs et culturels certains, je pense que ce département dispose d’atouts sérieux pour émerger. Surtout si ces forces travaillent ensemble, dans un esprit d’unité, dans un esprit du vivre ensemble. Si on se met ensemble, on pourra faire émerger notre département. Je pense que nous avons les atouts nécessaires pour cela. Sans doute certains doivent apporter plus, mais dans l’esprit de la communauté.
Monsieur le préfet, comme vous l’avez relevé tantôt, vous avez été accueilli dans le département de la Menoua par une série de catastrophes dont celle du 5 août 2017 qui a endeuillé Santchou et Dschang, et également l’effondrement d’un immeuble R+4 le 23 septembre de la même année au centre-ville de Dschang. Quelles conséquences en avez-vous tirées qui pourraient permettre d’éviter que ce type de catastrophes se reproduise ici ?
Effectivement, des conséquences ont été notées. Mais tout repose d’abord sur le respect des lois et règlements de la république en ce qui concerne les habitations. Les gens ne devaient pas aller habiter dans les zones à risques. Il y a également le respect des règles de construction en ce qui concerne les bâtiments. J’ai instruit les autorités municipales de veiller au respect scrupuleux des normes en vigueur. Parce que les résultats d’enquêtes, en ce qui concerne l’immeuble effondré, ont démontré qu’il s’agissait d’une construction qui n’avait pas obtenu l’autorisation de bâtir.
Du côté de Dschang, certaines mesures ont été mises sur pied par le maire. Il s’agit notamment d’un Comité de Suivi qui sillonne tous les quartiers pour s’assurer que toutes les constructions respectent la réglementation. Il s’agit d’un contrôle fort qui, certainement, va amener les populations à changer de comportement dès lorsqu’elles veulent engager des travaux de construction d’un immeuble ou d’une maison.
Au niveau de Santchou vous auriez pris un important arrêté indiquant la distance minimale entre une construction et un cours d’eau.
Oui ! Après la catastrophe, une commission a été mise sur pied par nos soins. Elle a travaillé pendant deux semaines, pour en établir les causes et proposer des solutions. La commission a fait un ensemble de propositions pertinentes. C’est ainsi que des zones à risque ont été délimitées. Une fois de plus, nous saisissons l’occasion que vous nous offrez pour rappeler à ces populations de ne plus construire dans ces zones délimitées. D’ailleurs, le sous-préfet et les autorités municipales ont été suffisamment instruits à cet effet et ils doivent veiller scrupuleusement au respect de l’arrêté préfectoral. Les pluies ont recommencé, et nous ne voulons plus enregistrer une telle catastrophe.
Nous demandons à Monsieur le préfet d’apprécier le département de la Menoua sur la base de la culture. Depuis que vous êtes en fonction ici vous avez assisté aux festivals, aux cérémonies d’intronisation, aux funérailles, aux obsèques, etc.
C’est difficile de prendre la Menoua sous un angle particulier pour donner une appréciation. Au niveau de la culture vous allez tout voir ici. Au niveau de l’agriculture vous allez également tout voir ici. Au niveau de l’éducation vous allez tout voir ici. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je vous ai dit à l’entame que ce département dispose de tous les atouts nécessaires pour s’émerger. Les uns et les autres doivent travailler ensemble pour promouvoir ces atouts, dans l’intérêt général du département.
Que pensez-vous de l’entrepreneuriat local ?
Vous allez constater que les élites de ce département, que ce soit au niveau des affaires, au niveau de l’éducation, au niveau de l’administration…Elles sont toujours parmi les premiers, parmi les meilleurs. Tout ce qu’une élite de ce département entreprend, il y met toute son énergie, toute sa volonté et son savoir-faire. C’est la raison pour laquelle, et j’insiste là-dessus, si on met tout cela ensemble vous allez avoir un résultat formidable.
Êtes-vous en accord avec l’action municipale prise globalement ?
Les actions de ce genre sont essentiellement dynamiques. Chaque jour qu’on résout un problème, on retrouve un nouveau problème. On peut reprofiler la route aujourd’hui, et se rendre compte demain qu’il y a des nids de poules à rembler. Les problèmes c’est tous les jours. Mais ce qu’on demande aux maires c’est d’être pro actifs. C’est la pro activité qu’on leur conseille tous les jours. La plupart des situations demandent des moyens aussi. Ce qui fait souvent problème. Je leur demande d’être pro actifs sur le plan des infrastructures, sur le plan routier, sur le plan d’hygiène, salubrité et assainissement de la ville. Je pense que la population est là pour apprécier les efforts de ces municipalités. Sinon en tant que tutelle de six communes du département de la Menoua, nous sommes derrière elles pour assurer le bien-être de nos populations.
Vous avez tellement insisté sur le vivre ensemble, sur l’effort commun. Votre prédécesseur décriait le fait qu’ici dans la Menoua les gens vont en rangs dispersés. Vous leur tenez quel langage, vous qui leur demandez de se mettre ensemble ?
C’est vrai que nous avons évoqué cela, mais il ne s’agit pas d’un problème particulier à ce département. Il s’agit d’un problème général en Afrique. Chacun pense qu’il peut évoluer individuellement. Malgré tout on continu de les sensibiliser. Il y a des GIC (Groupe d’initiative commune) qui sont devenus des coopératives. Il y a des entreprises individuelles qui se sont regroupées. Les motivations offertes par l’Etat leur permettent de constater qu’ils ont intérêt à travailler en équipe plutôt qu’individuellement. J’ai pris l’exemple des GIC, et je dois vous rappeler qu’avant d’être GIC des gens travaillaient individuellement et de manière isolée dans leur coin. Par la suite ils se sont mis ensemble pour donner naissance au GIC ; et ensuite plusieurs GIC ont donné naissance à une coopérative. Ils sont nombreux qui ont vu les avantages à se mettre ensemble. C’est de bons exemples à copier.
Revenons aux catastrophes naturelles. Vous confirmez ou infirmez la nouvelle selon laquelle une unité de sapeurs-pompiers verrait bientôt le jour à Dschang ?
Ce n’est pas une rumeur. Le président de la République qui a créé cette compagnie de sapeurs-pompiers à Dschang. D’ailleurs le commandant des sapeurs-pompiers est venu et avec lui nous avons choisi un site pour les accueillir, même si pour le moment il est provisoire. On est entrain de chercher un site permanent qu’on va construire. Sinon un site a déjà été choisi et d’ici peu ils vont s’installer. Le site n’est pas loin de la préfecture.

Considérant Dschang comme une porte d’entrée dans la région du Sud-Ouest confrontée à une forte tension sociale, quelles sont les mesures prises au niveau du département de la Menoua pour accueillir les flux des populations déplacées. Nous croyons qu’il existe un impact visible !
Évidemment! il doit avoir un impact socioéconomique de ces frères et sœurs qui fuient l’insécurité qui règne dans le département voisin [Lebialem, ndlr]. Nos populations sont accueillantes. La plupart sont leurs cousins et frères. Mais on a prescrit la vigilance. Parce que nous ne devons pas accueillir des gens qui vont venir créer du désordre. Au niveau des forces du maintien de l’ordre et de sécurité, c’est également la vigilance accrue. Tout est mis sur pied pour maintenir notre territoire à l’abri d’éventuels fauteurs de troubles.
Une certaine information circule selon laquelle sa majesté le Chef supérieur du groupement Fongo-Tongo aurait quitté son palais pour s’établir à Dschang. Qu’en est-il ?
Le palais est là. Ce n’est pas parce qu’il y a des problèmes aujourd’hui chez le voisin qu’il ne peut plus venir à Dschang. Il vient quand on a réunion ici, comme il peut venir pour ses affaires privées. A mon niveau, le sous-préfet de m’a pas parlé d’une désertion du palais royal. Je ne sais pas pourquoi il doit fuir son palais. Il y a la sécurité et la paix qui règnent dans cette unité administrative. C’est vrai qu’à un certain moment donné une rumeur a dit que Fongo-Tongo était pris par des sécessionnistes ; Il n’en était rien. Vous y avez effectué une descente et vous avez constaté que tout est calme. Pour quoi donc un chef traditionnel devrait-il déserter son palais où il vit depuis très longtemps, où il n’y a rien qui menace à sa vie. La paix et la sécurité règnent dans cette unité administrative. Le sous-préfet est en poste.
Parlant de l’Aigle royal de la Menoua, on constate que cette équipe de football traverse une crise aigüe. Il y a quelques jours, son conseil d’administration s’est tenu. Que peut-on en retenir ?
L’année dernière déjà, ça été difficile pour le maintien de cette équipe en Elite One. Malheureusement cette année leurs performances sont inquiétantes parce qu’ils sont les derniers au classement. Nous avons eu plusieurs réunions avec ses responsables. Des réunions avec les responsables techniques parce que cette équipe est chère au département de la Menoua. L’Aigle est une équipe chère pour les filles et les fils de ce département. Nous nous sommes engagés, d’abord pour chasser le démon de la division qui planait dans le staff. Pour restaurer un esprit d’équipe. On n’est pas satisfait, parce qu’il y a des intérêts à gauche et à droite qui se déchirent. Mais nous ne cessons de leur demander de regarder dans une même direction, pour l’intérêt de l’équipe, pour l’intérêt général de ce département.
Ils ont tenu récemment leur dernier conseil d’administration et j’en attends encore le rapport. Parce qu’ils doivent me remettre un rapport de ce qui est issue de ce conseil d’administration. Je pense que les assurances que l’équipe technique, je compte beaucoup sur elle, m’a données me donne l’espoir que l’Aigle de la Menoua va demeurer l’aigle.
Au cours de l’ouverture du conseil d’administration vous avez sermonné les uns et les autres sur le fait que l’Aigle c’est l’affaire du peuple. Pensez-vous que le problème qui plombe cette équipe soit un problème d’hommes ?
J’ai assisté à l’ouverture du conseil d’administration, et à l’occasion j’ai eu à leur rappeler le fait que ça ne devrait pas être le problème des hommes, mais celui d’une équipe. Les hommes vont passer, mais l’équipe restera toujours. L’Aigle est une équipe qui a été créée depuis 1932. Ce qui signifie que plusieurs dirigeants se sont succédés à sa tête. On ne doit pas s’attarder sur les dirigeants. Chacun a œuvré à maintenir l’équipe. Je me souviens très bien, dans une autre réunion que j’avais présidée pour inviter les dirigeants à regarder dans la même direction, je leur avais dit clairement que leur objectif devaient être de viser des trophées et non lutter pour leur positionnement personnel. A l’occasion je leur avais demandé de se fixer comme objectif soit de remporter le championnat soit de remporter la coupe du Cameroun. Celui qui veut prendre le championnat peut-il être dernier au classement aujourd’hui ? Quel paradoxe ! Ah ! Ils m’ont nourrit d’espoir et je ne sais pas par quel miracle ils vont pouvoir accomplir cet objectif. J’attends, mais en leur rappelant que le problème de l’Aigle ne devait pas être celui des hommes. Malheureusement certaines personnes sont tapies dans l’ombre qui tirent les ficelles pour que le problème soit celui des hommes. Elles devraient prendre l’exemple du football. Le football c’est une équipe. C’est tout le monde qui participe. Le 10, ou le 9, et même un défenseur peut marquer le but. Les dirigeants devraient prendre cet exemple pour ne plus se livrer à une affaire individualiste. Parce que même dans les sports individuels, à l’instar du tennis, il y a une équipe derrière chaque joueur. On voit le joueur, mais ce joueur incarne le travail de toute l’équipe. C’est le conseil que je leur ai toujours donné. Je pense qu’ils sont assez responsables, assez patriotiques.
Il y a eu, au sortir du Conseil d’administration du 05 mai, un nouveau président. Quel est le message que vous lui adressez ?
Comme je vous l’ai dit, j’attends encore le compte rendu de cette assise. Je ne suis pas officiellement informé des résolutions qui sont sorties de ce conseil d’administration. Si, comme vous le dites, il y a un nouveau président, quand ils vont le présenter à moi, je vais lui donner des conseils et repréciser les attendes des populations de la Menoua. Ce qui ne sera pas différent de ce que je leur ai toujours dit. L’Aigle ne devrait pas être un problème des hommes, mais un problème d’équipe. Les dirigeants doivent être animés par un esprit d’équipe. Pour le moment j’attends le compte rendu.
Le Cameroun accueillera l’année prochaine la Coupe d’Afrique des Nations. A un moment donné il était question que le Centre Climatique de Dschang soit réhabilité parce que devant accueillir une délégation. Depuis rien n’a été fait. Qu’en est-il, Monsieur le Préfet ?
Oui mais la CAN va se jouer à Bafoussam. Bafoussam est dans l’Ouest, et Dschang aussi est dans l’Ouest. On va être des grands supporters pour les équipes qui vont jouer là-bas. S’agissant du Centre climatique de Dschang, le ministre du Tourisme était ici. Il l’a visité et ça reste toujours un projet gouvernemental. Je pense que la vie du Centre climatique n’est pas limitée à la CAN. Le ministre nous a rassuré que cet hôtel sera réhabilité et nous devons être patients.
Il faut dire que lorsqu’il y a une compétition de cette envergure dans un pays comme le nôtre, chacun essaie de tout faire pour en tirer profit. Qu’est-ce que Dschang pourrait gagner de cette CAN ?
Une telle compétition a des volets touristiques, des volets économiques, et aussi des volets sportifs. Dschang, à l’instar de certaines villes de l’Ouest, offre des atouts touristiques exceptionnels. Les supporters ou les spectateurs qui partiront du Sud-Ouest et du Littoral vont certainement emprunter la route pour aller à Bafoussam ; et ils passeront par Dschang. Cela est déjà un atout économique certain. Donc on va tirer des avantages économiques et il faut que chacun se prépare. La CAN se déroulera dans la région de l’Ouest et là nous avons aussi l’occasion d’exprimer notre culture.
Que pouvez-vous dire aux populations de l’arrondissement de Santchou qui regardent avec beaucoup d’amertume l’état de délabrement avancé de leur sous-préfecture ?
Elles ne devraient pas la regarder avec beaucoup d’amertume. C’est vrai que la sous-préfecture de Santchou se trouve dans un état qui ne fait pas plaisir à regarder. Mais sachez que le gouvernement dispose d’un programme de construction et de réhabilitation de sous-préfectures. Celle de Santchou figure dans ledit programme. Certaines localités avaient leur sous-préfecture pire. Elles ont été patientes et aujourd’hui elles ont des sous-préfectures modernes. Donc, la situation de Santchou est connue par la hiérarchie. Je peux vous dire qu’un terrain a été retenu pour abriter la future sous-préfecture, et les dossiers sont en cours de transmission à la hiérarchie pour la disponibilité du terrain. Déjà c’est un espoir. La population doit être patiente. Pour le moment, on a demandé à la mairie de réaliser certains travaux sur la toiture ; afin de permettre au sous-préfet de travailler sans problème. On attend voir ce que la mairie peut faire. La population doit garder son mal en patience. Hier il n’y avait pas une préfecture digne de ce nom ici à Dschang. Un jour l’Etat a décidé d’en construire qui est moderne. Avant c’était dans les locaux occupés par la sous-préfecture. Et à l’heure où nous parlons l’Etat a déjà envoyé les moyens pour la réhabilitation de la sous-préfecture de Dschang.
Monsieur le préfet, des jeunes soulèvent généralement l’argument des moyens quand on leur demande de s’inscrire sur les listes électorales. Ils n’ont pas de carte nationale d’identité. Mais vous leur dites que voter est un devoir citoyen, n’est-ce pas ?
Effectivement ! Les élections sénatoriales viennent de se tenir. Les jeunes ont le problème de CNI (Carte Nationale d’Identité). Je ne sais pas pourquoi. Pourtant des centres d’identification existent partout. C’est une responsabilité de chacun de nous d’avoir sa CNI. C’est même une obligation. On a des possibilités de faire descendre des équipes mobiles sur le terrain. On est par exemple entrain d’organiser des descentes pour certaines localités à Fongo-Tongo. Le sous-préfet de Fongo-Tongo nous a saisis et le délégué régional de la Sureté nationale prépare une équipe qu’il va envoyer dans cet arrondissement. C’est l’occasion pour moi de dire aux jeunes qu’au lieu d’avoir cinq téléphones il feraient mieux d’en vendre un pour se faire établir leur CNI. Ils donnent la priorité ailleurs, pourtant la carte nationale d’identité nous identifie, et c’est incontournable ! On doit sacrifier quelque chose pour l’avoir. Il faut sacrifier quelques bouteilles de bière pour aller se faire établir sa CNI. Il y en a qui ne se sont pas encore inscrits alors qu’ils sont détenteurs de CNI. Je leur demande de se dépêcher pour se faire inscrire sur les listes électorales. Ce n’est pas bien d’attendre la dernière minute pour aller se mettre en rang. Se faire inscrire est patriotique et en même temps un devoir civique.
Et que dites-vous du recensement physique du personnel fonctionnaire de l’Etat dans le département de la Menoua ?
L’opération est en cours. Notre première évaluation montre que les fonctionnaires se font recenser. Il y a eu suffisamment de sensibilisation. Et depuis que les équipes sont en place, elles ne chôment pas. Vous me donnez là l’occasion de sensibiliser ceux de nos fonctionnaires qui ne se sont pas encore fait recenser de se dépêcher.
Cette opération pourrait-elle amener les déserteurs à rejoindre leur poste ?
L’opération n’est pas pour que ceux qui ne travaillent pas pointent leur nez. Pour les déserteurs on a pris des actions disciplinaires contre eux. Beaucoup ont vu leur salaire suspendu. Beaucoup ont été traduit au conseil de discipline. Cette opération concerne ceux qui sont régulièrement au travail et non ceux qui ont abandonné leur poste. D’ailleurs, il y a des documents de base à présenter pour solliciter son inscription. Je peux vous citer, par exemple, « La présence effective ». Nous sommes vraiment rigoureux pour délivrer ce document.
La saison des examens officiels est presque ouverte. Quel message aux partenaires éducatifs dans le département de la Menoua ?
C’est un message d’encouragements. Pour les encourager à continuer à bien encadrer nos enfants jusqu’à la fin de l’année scolaire. Après avoir travaillé avec eux pendant un an, c’est le moment d’aller maintenant tester ce que ces enfants valent. Il faut que les enseignants encadrent nos enfants jusqu’au bout. Et les enfants quant à eux doivent continuer à travailler pour pouvoir améliorer nos résultats. Les résultats de l’année dernière ont été honorables pour notre département ; ceux de cette année doivent être meilleurs. Je prends le cas du Lycée bilingue de Dschang qui a fourni un travail honorable et remarquable. Il était parmi les meilleurs non seulement du département, mais aussi de la région et du Cameroun. Je les encourage à faire mieux cette année. Mais surtout ils ne doivent pas oublier la discipline. Tu peux être le meilleur au plan de l’éducation, tu peux être le meilleur en diplômes, mais si tu es indiscipliné tu gâtes tout. Il faut pour cela que les enseignants accompagnent les enfants non seulement du côté de l’éducation mais aussi du côté de la discipline.
Lorsque vous parlez de « Dschang ville, de la fraternité », cela signifie quoi exactement ?
Cela signifie que les peuples ici sont accueillants. Que Dschang est une ville d’hospitalité, si on prend l’exemple de la commune de Dschang avec la Ville de Nantes. J’ai dit cela dans le cadre d’une mission de coopération décentralisée que je recevais. Je leur disais que notre département est très accueillant, et il est entrain d’accueillir beaucoup de monde sur le plan international et au plan national. Dschang, c’est la ville de la fraternité.
Quel serait votre mot de fin ?
Mon mot de fin c’est pour remercier d’abord les populations de ce département pour la collaboration, pour la disponibilité. Je pense que si nous continuons dans le même sens nous allons construire une très grande communauté.
Ensuite je vous remercie particulièrement d’avoir passé ce temps en ma compagnie ; et à travers vous vos confrères. Parce que vous êtes tous des partenaires de développement. Je vous ai vus, vous tous à l’œuvre dans le cadre des catastrophes auxquelles nous avons fait allusion, je vous ai vus dans d’autres cadres que ce soit officiels ou privé, dans le cadre de votre travail. J’apprécie votre professionnalisme, la responsabilité dans l’œuvre de construction de notre département. Nous tous sommes dans le département. Si c’est mauvais, cela nous affecte tous. Jusqu’ici je salue le sens de responsabilité dans lequel vous exercez votre profession. C’est cela le journalisme responsable.
Je vous remercie, Monsieur le Préfet, pour l’honneur que vous nous avez fait d’accepter de répondre à nos questions.
C’est plutôt moi qui vous remercie de l’occasion que vous m’avez offerte de communiquer sur notre département à travers Sinotables.com.
Propos recueillis par Augustin Roger MOMOKANA