
le visage que présente la ville de Dschang à quelques heures de la grande fête
La fête de la Nativité a lieu dans quelques heures. Les rues de Dschang grouillent de monde. Automobilistes, piétons, commerçants et acheteurs, tout est affaire.
Au niveau du Carrefour de la Boucherie, au Marché B, difficile de se frayer le passage, entre automobiles et motocyclettes bloqués par les commerçants dont la plupart sont d’occasion.
Ici, aujourd’hui, point besoin d’étal. Un porte-tout, une bâche étalé par terre, ou encore un panier sur la tête. Tout est bien qui permet de contenir la marchandise à proposée aux passants. Mais comment trouver ce passant si la circulation est bloquée !
Des concerts de voix s’élèvent et s’embrasent dans le ciel déjà noir du 24 décembre. Elles proposent des vêtements, des jouets pour enfants, les poulets, les épices. Ce brouhaha ne laisse personne indifférent.
La police a raté son déploiement. Au lieu de ce carrefour elle s’est déployée à celui de la Montée de Mingmeto, où seuls les conducteurs de moto taxis dictent leur loi. S’il est vrai que cette présence a permis d’éviter les cas d’accident comme cela avait été le cas les années antérieurs, il va sans dire qu’ailleurs c’est l’enfer. Enfer pour les automobilistes, enfer pour les piétons, et surtout enfer pour les imprudents qui se sont fait chiper le porte-monnaie.
Ici une femme tourne et retourne les poches de son kaba nyango. Là un jeune homme a les mains sur la tête parce que le porte-monnaie et le téléphone ont disparus. Un peu plus en bas une dame venue de Fokamezo a perdu 75 00 FCFA en vendant un seau de pomme de terre à une « femme bien » chez qui elle a reçu un faux billet de 10000 FCFA.
Ouvert à l’aube, le marché de Noël se poursuit, et pourra se prolonger jusqu’à minuit, pour ceux et celles qui ne se préoccupent pas de la venue au monde du Messie. Le fils de l’Homme naitra dans quelques heures, et les églises ont fait peau neuve pour la circonstance.
Les salles qui offrent les soirées dansantes, à l’instar des boites de nuit, des cabarets d’occasion, des studios photos, sont bruyantes depuis la mi-journée. Les oiseaux de nuit auront l’embarras de choix.
Augustin Roger MOMOKANA