
Ma personne,
L’autre jour, à la conférence-débat sur le « dialogue interculturel et la cohésion sociale » organisée au Musée des Civilisations à Dschang par l’association Cinéma Numérique Ambulant en partenariat avec la Cameroon Art Critics, Fabrice a posé au panel une question embarrassante:
« Est-ce que les gens qui nous gouvernent-là se sentent Camerounais comme nous ? » Autrement dit, ces gens qui nous gouvernent ne vont-ils pas finir par « vendre le Cameroun et partir »?
Ma personne,
La question-là a produit l’effet d’une bombe dans le public. Parce que les gens ont rit jusqu’àààà. Mais quelque part Fabrice a raison. Si on regarde bien comment les choses se passent on est en droit de dire que les dirigeants de ce pays n’ont d’oreilles attentives aux problèmes du peuple.
Pour des revendications précises des compatriotes se battent contre l’armée dans deux régions du pays, les ministres disent au président de la république que ce n’est pas un problème. Les artistes dénoncent un projet de loi qui n’a pas pris en compte leur opinion, les députés et les sénateurs votent seulement. Une fille a boit la boisson d’un gars, accepte de monter derrière sa moto pour aller passer la nuit avec lui ; Le lendemain elle va dire aux policiers que le gars l’a violé, on arrête le gars pour jeter en prison. On constate la fraude au Baccalauréat, on laisse les gans qui impriment et distribuent les épreuves pour arrêter des élèves qui n’ont rien fait en dehors d’être tombés sur les épreuves balancées par qui on ne sait sur les réseaux sociaux pour jeter en prison. Le pays-ci est gâté !
Le questionnement de Fabrice tient de ce que les membres du panel ont tour à tour présenté un contexte social très sombre marqué par la crise anglophone, la pandémie du coronavirus, la résurgence du tribalisme, la corruption, entre autres. L’on a appris de Bernard ZEUTIBEU, le directeur de l’Office Régional de Tourisme de l’Ouest (ORTOC) que la destination Cameroun a été marqué au rouge par les Tour operators. Les crises ont causé la mise au chômage d’une portion importante du personnel du tourisme, l’abandon de certaines chefferies par leur gardien, laissant le patrimoine à la merci des intempéries et des éventuels pilleurs.
Michel Eclador PEKOUA a axé son témoignage sur la façon dont son journal, Ouest Echos, couvre et rend compte de la Crise Anglophone.
Le crisologue Alain Cyr PANGOP pour sa part a expliqué comment une crise- dérèglement ou focalisation d’un système politique peut se radicaliser et faire régresser un pays de plusieurs décennies. Les instruments de sa résolution que sont la médiation ou la négociation devraient être sagement mis en branle pour éviter l’enlisement de la crise.
Ma personne, sais-tu ce que l’auteur dramatique WAKEU FOGAING a dit au public ? Que « si tu laisses ton voisin payer la scolarité de ton fils, souffre que ton enfant te manque du respect ».
Pardon dites-moi ce que cela veut dire, je n’y comprends rien. Si tu es le père d’un enfant, n’est-ce-pas tu dois payer sa scolarité ? Et si tu ne remplis pas ton devoir, n’est-ce pas que tu vas essuyer la colère de ton fils ? Remplaçons fils par Etat pour comprendre. Cela signifierait tout simplement que des gouvernants qui n’écoutent pas leur peuple, qui ne travaillent pas dans l’intérêt de leur peuple sont exposés à des soulèvements, à des oppositions de toutes sortes. Pour quoi un père peut-il abandonner son enfant ? Pour quoi des gouvernants peuvent-ils n’en faire qu’à leur tête ?
Certains hommes le font parce qu’ils sont tout simplement irresponsables. D’autres à cause du comportement de leur fils ou de leur épouse. Et ce n’est pas tout. S’agissant des gouvernants, je peux te dire qu’ils sont soit corrompus soit ils ont une double nationalité. S’ils sont corrompus, ils ne verraient pas l’intérêt de leur peuple, mais celui de leurs partenaires. S’ils ont la double nationalité, ils pourraient ne pas craindre pour leur chute.
Ma personne,
Il faut que les gouvernants changent. Il est temps qu’ils comprennent que si le peuple veut la décentralisation, il l’aura, si au contraire il veut le fédéralisme, il l’aura. Ce ne sont ni les armes de l’armée ni les lois inhumaines encore moins leur abus démesurés des pouvoirs qui peuvent faire reculer le peuple. Ce que le peuple attend des gens qu’il a élus, c’est qu’ils fassent preuve d’humanité.
#Momokana