
Les jeunes ne vont pas abandonner leurs études pour tous devenir des entrepreneurs. Ils doivent avant la fin de leurs études savoir que trouver un emploi ne sera pas aisé. C’est l’intention de la sensibilisation et du séminaire de Fokoué.
Cet article a été rédigé par Augustin Roger MOMOKANA pour le compte du journal en ligne Sinotables. Date de la mise en ligne 28 mai 2021.
« Il y aura de plus en plus un déséquilibre entre l’offre d’emplois et la demande d’emplois, notamment pour nos jeunes. Nous avons pensé que l’on peut changer d’approche. Au lieu que ces jeunes deviennent des demandeurs d’emplois, pourquoi ne pas les préparer à être plutôt des offreurs d’emplois, » : Honorable TIKOBAU Pierre Marie.
Pendant 48 heures, les 27 et 28 mai 2021, plus d’une trentaine de jeunes des établissements scolaires du secondaire, dans l’arrondissement de Fokoué, ont été passés dans le moule de l’entreprenariat. Grâce à un séminaire de sensibilisation et de formation organisé en ouverture de la tournée parlementaire de l’honorable TIKOBAU Pierre Marie, député à l’Assemblée nationale.
Cette cérémonie ouverte par le préfet de la Menoua, MBOCKE Godlive NTUA, rêvait d’un cachet particulier pour cet arrondissement de Fokoué. Il s’agit d’inculquer dans la tête des bénéficiaires le rôle capital qu’ils auront à jouer pour le développement de leur Commune. En tant qu’auto-employeurs et créateurs d’emplois.
Ce n’est pas un rêve d’insensé. Car la Commune de Fokoué est située en zone rurale et se caractérise par son relief de montagnes et des terres cultivables dont le problème de fertilité ne se pose pas.
Le défi que s’est lancé l’Honorable TIKOBAU Pierre Marie est de taille, et, heureusement pour lui, les jeunes ont la volonté. Conscients de ce que l’Etat ne peut plus donner du travail à tous les Camerounais.
DEMANOU Stève est en classe de 1ère F3 au lycée technique de Fotomena. Il vient de participer au séminaire et nous livre ses impressions : « en ce qui me concerne, ce séminaire sur l’entreprenariat jeune s’est bien déroulé. Les animateurs nous ont montré comment faire pour nous auto-employer. En fonction de la situation géographique de notre arrondissement ils nous ont présentés les champs d’opportunités pour devenir entrepreneur. Il s’agit de l’agriculture, de l’élevage et de l’artisanat. Mais nous pensons qu’après la formation Honorable TIKOBAU doit nous soutenir pour créer nos entreprises. Sinon les gens continuer à abandonner le village pour aller en ville, ou à faire la moto.»
Heureusement pour lui, il est allé piocher dans les établissements scolaires. Où les jeunes savent qu’ils doivent batailler pour s’insérer dans la vie active, contrairement à leurs ainés qui, à défaut du trouver du travail chez l’Etat ou dans les entreprises, ont donné leur vie aux alcools et aux stupéfiants de toutes sortes.
A Fokoué, près de 80 pour cent d’enfants qui quittent le village vont gonfler la population de chômeurs dans les grandes villes. Ceux qui décident de rester se livrent plutôt à toutes sortes de débauches dont la drogue pour les garçons et la prostitution pour les filles. Une infime partie rejoint les parents dans leurs activités commerçantes ou champêtres.
«Lorsqu’on finit les études ici il n’y a pas de travail. Certaines filles tombent dans la rue et se livrent une vie de débauche. Parce qu’elles n’ont aucuns moyens pour faire quelque chose. Nous demandons à l’Etat de nous aider à créer nos petites entreprises pour pouvoir nous employer et promouvoir le développement de notre arrondissement.» Belvine est élève en classe de Terminale CG.
Pour certains jeunes, le problème ne se pose plus. Ils ont osé et tout se passe plutôt bien. Même si ce n’est pas toujours facile. Ils ont déjà réussi à implanter leurs affaires dans l’arrondissement. Certes ils ne sont pas nombreux, mais leur audace est encourageante et rassurant quant à entreprendre dans cette petite commune de l’Ouest Cameroun.
L’exemple de FOMO Franck Wilson, député junior de Fokoué, parle aux jeunes d’ici et même d’ailleurs. Après l’obtention du BTS, il s’implante véritablement dans cette ville, avec des activités qui le nourrissent et permettent à quelques jeunes familles de vivre sereinement.
« En ce qui me concerne personnellement, je suis leader de 15 jeunes qui font essentiellement dans l’agropastoral (agriculture, élevage, provenderie). Nous avons commencé en 2017 par une production négligeable. Par la persévérance et le travail acharné nous réussissons à pourvoir à nos besoins. Ma vision envisage 75 jeunes au minimum pour impacter le visage de notre arrondissement en ce qui concerne le développement par l’entreprenariat local», explique-t-il.
L’initiative du député TIKOBAU présente un double avantage. Non seulement il sensibilise à l’entreprenariat, mais il donne des outils nécessaires pour préparer sa vie d’entrepreneur rural. D’où la variété des thèmes et la densité du séminaire. Plusieurs thèmes abordés avec des projections vidéos à l’appui : INITIATION A L’ENTREPRENEURIAT, OPPORTUNITÉ D’INVESTISSEMENT EN AGRIBUSINESS, CANEVA ET GUIDE DE RÉDACTION D’UN BUSINESS PLAN, EXEMPLE BUSINESS PLAN SUR LA PISCICULTURE et LA PORCICULTURE, GESTION DE L’AGRIBUSINESS, ENTREPRENEURIAT SOCIAL OU CONSTRUIRE ENSEMBLE, EFFICACITE ORGANISATIONNELLE ET LEADERSHIP JEUNE, MATURATION DES PROJETS, LES opportunités PUBLIQUES D’INSERTION ET CRÉATION DES PME PAR DES JEUNES, etc.
Ce qui a fait e réjouir Adrienne DEMENOU TAPAMO : « Ce que l’honorable TIKOBAU fait aujourd’hui, c’est ce que prône le Chef de l’Etat S.E.M Paul BIYA, c’est-à-dire synchroniser nos actions pour le bénéfice de nos populations. Quand nous avons cette vision, à savoir le développement du Cameroun, je ne peux que me réjouir. La commune de Fokoué est préoccupée par la promotion des jeunes à l’auto-emploi. Le député et moi-même sommes sur le terrain. Nous voyons les difficultés des jeunes. Les jeunes de Fokoué, comme partout ailleurs, se réveillent. Et c’est grâce à notre encadrement qu’ils comprennent. A Fokoué il y a des jeunes agriculteurs, de jeunes pisciculteurs, des jeunes qui font dans l’élevage des ovins. Il y a des jeunes qui font dans les petits métiers, dans l’artisanat. Que cette infime partie qui le fait soit comme le levier du pain et que les autres jeunes suivent leurs pas. »
Madame le Maire de la Commune de Fokoué, Adrienne DEMENOU TAPAMO, soupire même si le défi demeure titanesque pour oublier le chômage des jeunes. Mais si la moitié de ces jeunes mettent en pratique les enseignements reçus, le changement sera perceptible. Cela nécessite que les forces soient mises ensemble.
Il revient ainsi aux élites de prendre en compte cette vision du député dans leurs projets en faveur de l’arrondissement : appuyer ces jeunes qui ont reçus les fondamentaux pour devenir des entrepreneurs ruraux une fois leur études arrêtées. Il y en aura parmi eux des agriculteurs, des entrepreneurs en bâtiment, des couturiers, etc.
« Nous pourrons les encadrer dans cette démarche. Et cela pourrait constituer la deuxième phase de notre séminaire ». Les autres élites n’ont plus qu’à se rejoindre à Honorables TIKOBAU Pierre Marie.
Augustin Roger MOMOKANA