
Au Festival des Causes Nobles on ne fait pas des choses dans la dentelle. L’humour est une chose, la poésie en est une autre. Ces deux individus ont l’habitude de se montrer chacun dans son petit coin, loin de l’autre.
Cette habitude a été rompue, grâce à un jeu improvisé par Pappa Kongossa (Jean-Marie TAMGUE) et le paysan-Poète Raymond KALLA KENMENI. Le premier nous vient de Bafou, le second de Penda Mboko. C’était leur première rencontre et ils nous ont fait voir leurs arts différemment.
Personne ne s’attendait à une performance du genre humour et poésie, et ils ont offert cela aux festivaliers réunis en la salle des conférences de Téclaire Palace Hôtel à Dschang.
Le maître des cérémonies a annoncé Pappa Kongossa et ce dernier a envahi la scène, démarré une histoire où le sous-préfet veut en finir avec le célèbre vendeur des cigarettes de sa ville.
Surgit alors le poète qui lui parle du temps. Ici nous sommes des chronophages. Les tons montent, les deux ont failli en venir aux mains. Pappa Kongossa cède la plancher au poète qui ne doit pas perdre du temps, sauf qu’il sera obligé à un moment donné de lui signifier que ses envolées lyriques ne finissent point alors que d’autres attendent à la porte.
C’était extraordinaire ce duo improvisé. Le paysan-poète dira : « j’ai failli me faire embarrasser », et Pappa Kongossa de lui rétorquer « depuis quand le laboureur arrachent la parole ? »
L’organisation a rangé cette prestation dans le compte de cette habitude qu’on les camerounais à ne jamais être à l’heure. Parfois les gens se font attendre, alors qu’ils n’ont rien à apporter de concret. Et pendant qu’on les attend, certains arrivés à l’heure s’impatientent et s’en vont. L’art de gérer le temps nous fait défaut. Nous devons nous faire violence ; cesser d’être des « chronophages ».
Le randonneur poétique, Raymond KALLA KENMENI, à plusieurs reprises lors de ce festival s’est élancé dans le ciel, laissant écraser sa voix de stentor dans nos précieuses oreilles. Il s’est adressait à la jeunesse, « A toute la Jeunesse », à travers des poèmes où le rythme et la mesure sont de règles.
Augustin Roger MOMOKANA
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