
« Les indiscrétions disent que cet endroit a été vendu. Nous demandons à avoir aussi à enterrer nos morts de manière décente. Malheureusement la situation que nous vivons présentement est pour moi…»
Au cœur de la discorde, une parcelle du cimetière de la famille royale mis à la disposition du fils d’un notable de la cour royale Foréké-Dschang par le chef supérieur pour y ériger son garage automobile.
« Le vaste espace est affecté au Cimetière, mais les corps sont inhumés derrière. L’avant est un champ et le terrassement s’est opéré en présence de la dame qui y pratique l’agriculture. Je n’ai pas profané le cimetière.»
Sa Majesté DJOUMESSI III WAMBA Mathias dit regretter qu’il y ait eu un ou des corps à cet endroit terrassé. En tant que garant du patrimoine royal, il a cru devoir aider un fils dont le site abritant son garde a été vendu et l’acheteur lui demande de libérer.
« Mes trois cadets décédés il y a 5, 11 et 12 ans ; de 28, 30 et 27 ans ont été déterrés. Leurs ossements jonchent le site comme vous pouvez le constater. Leurs mémoires ont été profanées. C’est un nouveau deuil qui a encore été déclenché chez nous. Ça fait vraiment mal », Ghislain Victor NKENLIFACK est abattu.
Depuis la première heure de la matinée, en compagnie d’autres membres de la famille royale, il est sur le site, attendant le préfet du département de la Menoua dont la descente est annoncée sur le site en contrebas de la paroisse Saint Paul Apôtre de Foréké-Dschang.
Le Chef supérieur Foréké-Dschang a-t-il vendu la parcelle dont le terrassement a été suspendu par la gendarmerie ? Il contredit Ghislain Victor NKENLIFACK pour qui l’acquéreur est connu.
« Si j’avais eu l’intention de toucher au cimetière, j’aurais invité les familles à procéder à l’exhumation des corps avant le terrassement. S’il s’avère qu’une tombe a été profanée, cela n’est pas à dessein », explique Sa Majesté DJOUMESSI III WAMBA Mathias à Sinotables.
Ghislain Victor NKENLIFACK a déjà fait constater le terrassement par un huissier et une brigade de gendarmerie de Dschang. Il attend l’arbitrage du préfet du département de la Menoua car, « Il va falloir que le préfet nous aide à savoir comment nous allons gérer cette situation. Il est question de sécuriser le site afin qu’il ne fasse plus l’objet de convoitise. »
Au moment où Sinotables quittait le site où s’était rassemblés Ghislain Victor NKENLIFACK et quelques membres de la famille royale, le préfet de la Menoua était encore attendu.
En réalité, le cimetière de la famille royale n’a pas l’air d’un site où l’on garde les défunts. Non seulement il est abandonné, mais Il offre davantage l’allure d’un champ, même s’il est parsemé de quelques tombes matérialisées que les cultures recouvrent dès la saison agricole.
Augustin Roger MOMOKANA
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