Tous les Fotos sont prévenus : « les grandes innovations de cette 44e édition du Festival Ndwet To’oh c’est les projets. Il ne s’agit plus de la fête pour manger et boire. Il s’agit aujourd’hui de ce que j’appelle l’économie solidaire, c’est-à-dire qu’on produit de l’argent pour construire, pour améliorer les conditions de vie, et aujourd’hui, à l’instant, on est dans une démonstration de force à travers ce centre de santé qui est la résultante d’une solidarité forte », a expliqué le président général du comité d’organisation, Christian FOSSO.
L’ouverture de la 44e édition du Festival Ndwet To’oh a eu lieu samedi 4 mai 2024. Elle était présidée par Sa Majesté MOMO SOFFACK Guy Bertrand, roi des Fotos, en présence du préfet du département de la Menoua, ITOE Peter MBONGO, du Sous-préfet de l’arrondissement de Dschang, MBELLA EDJENGUELE Max, et du maire de Dschang, Jacquis KEMLEU TCHABGOU. Le roi des Bangang, Sa Majesté MOMO KEUBOU Serges était également présent.
Trois importants arrêts ont marqué la cérémonie : la marche athlétique dont le clap de départ s’est fait à la place des fêtes de Dschang avec comme point de chute l’esplanade du palais royal Foto ; la coupure du ruban symbolisant l’ouverture de la foire-exposition; et surtout la rétrocession par le patriarche FOSSO Henri du centre de santé Santa Helena Care Center à la communauté Foto.
Ce dernier point a constitué l’attraction du jour, par les émotions relevées chez les uns et les autres. A juste titre car, il n’y a point de bonheur possible si l’Homme n’est pas en santé. Cet acte de générosité du président de FIMEX International symbolise la philosophie que devrait porter tout festival. Le festival oui, mais des actions de développement avant tout !
Dans son allocution, le patriarche Fomegueuh FOSSO Henri a égrené quelques actions posées au bénéfice de la communauté Foto. Construction des points d’eau potable, construction d’un bâtiment au lycée bilingue de Toula Ndzong, formation des paysans à la pratique de l’agriculture intensive, mise à dispositions des populations du village Nteuh des engrais, création et financement d’une mutuelle de santé dans le village, etc.
« Nous sommes ici réunis pour témoigner de l’inauguration du centre de santé Hélène. Un acte humanitaire dédié en l’honneur d’une femme, d’une épouse, d’une sœur, d’une mère. Hélène fut ma femme et elle continue à m’inspirer 30 ans après son départ. En baptisant cette case de santé « Hélène », nous honorons la mémoire d’une femme extraordinaire dont l’héritage, la compassion, et la générosité se perpétueront et continueront de régner à travers les murs de cette structure. Tous ceux qui en franchiront le seuil devront être bénis et guéris », a déclaré le patriarche FOSSO Henri dans une allocution.
Profitant de cette cérémonie, le patriarche FOSSO Henri a rendu hommage à ses enfants pour toute leur affection et leur présence constante à ses côtés. En effet, ces enfants ont brillé par leur « soutien indéfectible, leur générosité et leur présence affective rassurante de tout instant à mes côtés ont fait de mon rêve une réalité tangible », a-t-il déclaré, suscitant des salves d’applaudissements en signe de gratitude à Christian, Serges, Carine et Nadia FOSSO.
Au constat, l’activité santé occupe une place de choix dans le programme d’activités de la 44e édition du Festival Ndwet To’oh. Selon la coordonnatrice de ce pôle, les équipes vont être déployées dans les différents villages avec comme prévision consulter et prendre en charge 300 personnes par village. Ce qui fera sensiblement une prévision de 4000 personnes pour l’ensemble du groupement, en une semaine.
« On entend éduquer, sensibiliser et consulter plus ou moins 4000 personnes », a indiqué Dr KENGNI DIPPAH KAYESSE Ursula, chirurgien-dentiste qui a, par ailleurs, annoncé que l’équipe santé compte « 160 médecins, infirmiers et étudiants des facultés de médecine ». La mobilisation a été possible grâce à une forte implication de la diaspora. « La diaspora a été à 80% le support de l’équipe santé. Ils nous ont envoyés du matériel, des médicaments, beaucoup de dons en laboratoire d’analyse médicale. Nous pensons que nous avons de quoi satisfaire la population », a expliqué Dr KENGNI DIPPAH.
L’initiative mérite un suivi. Ainsi la diaspora compte ne pas se limiter à la campagne de la 44e édition du festival. Des dispositions sont prises afin de faire du centre de santé Saint Hélène un lieu de soins appropriés avec une préférence pour l’ambulatoire (des patients qui viennent en journée et repartent à la maison le soir) pour les débuts. « Nous avons la capacité de mettre une vingtaine de lits dans le centre. Dès la semaine prochaine, ils pourront avoir des lits médicalisés pour travailler. Cette case de santé a permis de déployer 160 personnes sur plusieurs villages avec des paquetages qui sont déjà faits et un bus qui va les amener à des endroits où ils vont faire des consultations près de l’habitant », explique Jean Paul DJOUMESSI.
Réagissant au sortir de la cérémonie de rétrocession du centre de santé Santa Helena à la communauté Foto, Sa Majesté MOMO SOFFACK Guy Bertrand a dit manqué de mots pour traduire le sentiment qui l’anime et exprimer la gratitude du peuple Foto au donateur. Néanmoins, « il faut être un homme de cœur pour soustraire de son patrimoine personnel un ouvrage de cette envergure pour mettre à la disposition de la communauté. Nous lui disons merci, merci et merci », a-t-il déclaré, en faisant un grand clin d’œil à Dr KENGNI DIPPAH qui a tout donné pour faire de sa commission le phare de la 44e édition du Festival Ndwet To’oh.
Augustin Roger MOMOKANA