
LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE PROMULGUE 09 TEXTES
Après l’annonce le 4 novembre 1982 de sa décision de démissionner de ses fonctions de président de la République, Ahmadou Ahidjo passe effectivement le témoin deux jours après à son premier ministre Paul Biya.
C’était exactement le 6 novembre 1982. Au palais de l’Assemblée nationale à Ngoa Ekelle, Paul Biya a été intronisé à la présidence de la République du Cameroun. Il plaçait à l’occasion son mandant sous le signe « Rigueur et Moralisation ». Paul Biya de sa posture de Chef du gouvernement avait certainement observé des disfonctionnements qui entravaient la bonne marche du pays. Sous son maitre il ne pouvait faire autrement.
Pourtant depuis le 6 novembre 1982 à ce jour, c’est-à-dire 37 ans après, celui que ses camarades du parti appellent affectueusement « l’homme du renouveau » s’est plutôt contenté de se tailler la réputation de président à vie, malgré les remontrances et d’intenses luttes de l’opposition pour faire bouger les choses.
Aujourd’hui âgé de 86 ans, Paul Biya continue à assumer sa charge. Même si certains lui reprochent de laisser faire ses proches collaborateurs. Tellement de dérapages constatés dans la gestion du pays, au point où l’opinion publique se trouve entrain de se questionner : « Où est passé le chef de la Famille Cameroun ? »
Malgré les murmures et les manifestations, le 8 octobre 2018, Paul Biya s’est faire réélire pour un nouveau mandat de cinq ans à la tête de l’Etat. Une réélection que lui conteste vigoureusement Maurice Kamto et ses partisans. Le leader charismatique du MRC (mouvement pour la renaissance du Cameroun) prétend avoir remporté ce scrutin. Raison pour laquelle il ne cesse de manifester publiquement contre ce qu’il qualifie de « hold up électoral ».
Ce 6 novembre, comme tous les 6 novembre d’ailleurs, le RDPC (Rassemblement démocratique du peuple camerounais) a le vent en poupe. Tout comme il s’est approprié et embrigadé le président de la république, il va organiser des meetings ici et là à travers le pays, des meetings à la gloire de son leader. Des meetings dont l’un des traites caractéristiques est les sérénades des limousines.
De quoi faire dire à l’opposition au régime que Paul Biya n’est pas le président du Cameroun, mais celui du RDPC. En attendant que cette façon de gérer les affaires de l’Etat change, le pays se contente de la crise sécuritaire dans le NOSO, des effets dévastateurs de l’impunité, auxquels se greffent le tribalisme et l’incivisme ostentatoire du camerounais d’aujourd’hui.
Joyeux anniversaire, monsieur le président de la République !
Augustin Roger MOMOKANA