C’est Rigobert SONG BAHANAG, le sélectionneur-manager des lions indomptables du Cameroun, qui a remis le mot sur la sellette. Je suis à la reconstruction et ça prend du temps. Aujourd’hui on voit l’évolution», dit-il après la rencontre Nigéria-Cameroun comptant pour les 8es de finale de la #CAN2023.
Les lions indomptables du Cameroun ne sont pas un immeuble mais il s’agit, selon l’esprit de SONG, d’une équipe qui mérite d’être remise sur les rails pour emprunter au jargon du transport ferroviaire.
Reconstruire signifie construire de nouveau, faire une nouvelle fondation, trouver de nouveaux parpaings, une nouvelle charpente et de nouvelles tôles. On reconstruit parce que l’existant prend de l’eau. Il ne mérite plus d’être maintenu. La vision, les objectifs, les moyens.
Comment reconstruire donc les lions indomptables ? Cela devra se faire sur quatre dimensions : la dimension stratégique, la dimension managériale, la dimension technique, la dimension morale.
La dimension stratégique repose sur la redéfinition de la politique nationale du football. Celle en vigueur a échoué. Ici, par exemple, comment revigorer le football dans son ensemble, afin que les résultats de la sélection nationale soit l’aboutissement du travail de la refondation ?
La dimension managériale définit clairement les compétences, le cahier des charges et les modes de sélection ou recrutement des managers et des techniciens de football appelés à manager les sélections nationales. Que ce soit à la fédération ou dans les clubs, le respect du code d’éthique professionnel doit prévaloir.
La dimension technique concerne le mode de sélection des joueurs dans les équipes nationales. Si le politique consiste à faire du 70% nationaux, il faudrait que les joueurs aient un profil de carrière au sein des équipes nationales. Aucun joueur ne devrait atterrir à l’équipe nationale telle une pierre venue de nulle part. Excepté des cas pris parmi les joueurs expatriés. Il faudra gravir les marches de l’escalier, les sélections inférieures, pour atteindre la sélection fanion.
La dimension morale consiste à apprendre à tous les footballeurs licenciés à s’engager, à se surpasser, à mouiller le maillot tel des soldats au front. Ce que certains appellent « hemlè » n’est rien d’autre qu’un travail effectué avec la foi, la confiance, la détermination, l’énergie. On ne saurait reconstruire avec des joueurs dont l’âge devient un handicap. La moyenne d’âge chez les lions est de 27 ans.
Re-cons-trui-re ne peut pas être une excursion à la plage. Il s’agit d’un travail de fourmis qui commence sur les fondements même de la pratique du football au Cameroun aussi, pour reconstruire une maison, l’on dispose déjà du terrain, on passe au peigne fin l’édifice debout, évalue les détails, définit les besoins, fixe les coûts, recrutes les techniciens, puis on engage le chantier.
Augustin Roger MOMOKANA