La mission d’inventaire des espèces d’oiseaux et de libellules sur le lac municipal de Dschang est sur le terrain depuis mercredi 10 avril 2019. Les huit lycéens nantais encadrés par deux spécialistes (Jonathan Orain et François Meurgey) ont effectué la découverte du site. Les premières impressions sont bonnes.
Déjà, la journée du mercredi a été consacrée à l’acclimatation avec la ville. D’abord les hôtes de notre ville ont fait la découverte de du lac municipal; et par la suite ils ont eu une séance de travail avec les responsables de l’Office de tourisme, de la Base Nautique et du Musée des Civilisations (MDC).
Au sortir du MDC Jonathan Orain et son équipe ont mis le cap sur l’hôtel de ville de Dschang où ils ont été reçus par le maire en personne. Outre les salutations d’usage, le maire de Dschang a dressé un portrait robot de sa ville. Il leur a dit que Dschang a été créé par les Allemands en 1902. Les Allemands qui l’ont abandonnée, après une bataille assez chaude contre les troupes franco-britanniques, le 6 novembre 1915. Les Allemands se sont ainsi retirés à Foumban. Par la suite la ville sera administrée pendant deux ans par les Britanniques ; et conjointement par les Français et les Britanniques de 1918 à 1920. Et, enfin de 1920 à 1960 par la France.
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S’agissant du lac municipal, Sa Majesté Donfack Beaudelaire, a déclaré qu’il s’agit d’un « lac de retenu construit par les Français pour alimenter cette ville de 1932 à 1976, date à laquelle les turbines ont été démontées pour aller alimenter une ville du nord-Cameroun, Meiganga. Dès lors Dschang est relié au réseau électrique national. »
Le Maire de Dschang a relevé, pour le regretter, la disparition des lacs 1 à 8 qui couvraient l’actuel Quartier Vallée. Une disparition due à la pression démographique et foncière. « On a laissé faire, jusqu’au jour où on a constaté que ces lacs ont leur importance dans la régulation du climat », a-t-il dit.
L’importance du Lac municipal de Dschang quant à lui n’est plus à démontrer. Il recèle d’espèces d’oiseaux dont sa disparition provoquera leur migration vers des écosystèmes appropriés. D’ailleurs il accueille de nombreuses espèces saisonnières.
Pour sa part, Jonathan Orain a décliné l’objectif de la mission qu’il conduit et qui sera mené par des lycéens nantais. Il s’agit d’un inventaire qui pourra avoir des répercussions sur la prévention du paludisme-les libellules se nourrissent des larves de moustiques déposées sur le lac. Par ailleurs, les résultats des recherches seront diffusés à Dschang et dans le monde entier, ce qui pourra avoir pour effets de nombreuses études scientifiques sur le lac.
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L’expédition est rendue possible grâce à plusieurs partenaires dont le Museum d’Histoire Naturelle de Nantes, la Commune de Dschang, l’association BRIO, la coopération Nantes-Dschang, et le Labo des Savoirs. Jonathan Orain et François Meurgey sont respectivement médiateur scientifique et entomologiste.
Augustin Roger MOMOKANA