Le Forum Enjeu II consacré aux objectifs du développement durable (ODD) s’est tenu du 04 au 08 juin 2018 à Dschang. Son thème, « Jeunesse et engagement citoyen dans l’espace francophone : quels modèles et pratiques pour l’atteinte des objectifs du développement durable ODD 2030 ? »
Adeline Hamelin-Groleau est étudiante en Maitrise en Environnement à l’Université de Sherbrooke, au Québec. Nous l’avons rencontrée à ce forum.
Vous vous présentez aux lecteurs de Sinotables.com !
Je suis Adeline Hamelin-Groleau. Je suis étudiante en Maitrise en environnement à l’Université de Sherbrooke, au Québec.
Qu’est-ce qui justifie votre séjour au Cameroun ?
Je suis au Cameroun dans le cadre du Forum sur les enjeux du développement durable.
Quelle a été votre contribution à ce forum ?
J’ai fait une présentation sur la gestion de la matière résiduelle et le développement durable au Québec. Ce que je voulais montrer c’est comment ça se passe au Québec.
Et parlons de ce cas pratique souligné dans votre exposé.
J’ai parlé de deux cas pratiques dont un projet scolaire de l’université Sherbrooke dans une école qui est un bel exemple de ce qui pourrait se faire ici, en intégrant le partenariat entre les universités et la communauté. C’est une entreprise de réutilisation d’objets usagés qu’ils remettent à neuf et qu’ils revendent en suite. Donc c’est vraiment une économie circulaire.
C’est quoi exactement l’économie circulaire ?
L’économie circulaire peut se définir de plusieurs façons. C’est un peu comme le développement durable. C’est assez large. La façon la plus simple c’est de réduire la quantité des pertes dans la chaîne économique. En somme on va utiliser les déchets de l’entreprise pour la réintégrer dans une autre afin créer de la valeur. Mais aussi à travers le processus on va essayer de faire en sorte que le produit soit plus durable, qu’il y ait une meilleure gestion d’approvisionnement. C’est vraiment toute la chaîne qui est touchée par l’économie circulaire.
Qu’avez-vous gagné en prenant part à ce forum ?
Je gagne beaucoup en découvrant les réalités d’ici. Elles sont vraiment innovantes et je ne connaissais pas l’existence avant. Ensuite je pense aussi avoir indiqué aux participants différentes façons de gérer des projets, d’avoir un regard différent. Ça leur permet de mieux évaluer notre système.
Beaucoup de jeunes québécois n’ont pas eu la chance, comme vous, de participer à ce forum. Quel est le message que vous pouvez leur lancer aujourd’hui ?
Mais je dois leur dire que parfois il faut essayer d’élargir ses horizons. Il faut aller voir à l’extérieur comment ça se passe. A partir de ce que l’on a vu ailleurs on peut remettre en question nos convictions. On peut avoir des idées innovantes et qu’on peut faire une différence à long terme.
Vous avez écouté les jeunes du Cameroun. Leur plus grande préoccupation c’est le financement des projets.
Les financements sont vraiment un problème, mais rechercher le financement au départ n’est pas nécessairement une bonne chose. N’importe où dans le monde, si ton idée est bonne, je pense que les financements vont suivre.
Vous reviendrez au Cameroun si jamais l’occasion vous le permettait ?
Je serais heureuse de revenir ici, dans cinq ans, pour voir comment la gestion des déchets et l’implication communautaire ont évolué. Ce serait bien d’évaluer tout cela.
Comment avez-vous accueilli l’exemple de la commune de Dschang en matière de gestion des déchets ?
J’ai trouvé intéressant que les ménages participent à l’enlèvement de leurs matières résiduelles. Il y a dans cela un engagement citoyen et c’est très important. Il ne faut pas que ce soit l’Etat qui fait tout, sans aide des populations. Au Québec, la municipalité seule qui s’en occupe. C’est tout le monde qui se fait ramasser ses déchets. C’est deux systèmes différents. Il faudrait que je prenne un peu de temps pour comprendre les bons points qui pourraient être transposés au Québec.
Quels sont les mets d’ici que vous ayez particulièrement aimés ?
Beaucoup de poulets, beaucoup du riz. J’ai même eu la chance d’aller faire le marché pour cuisiner la sauce d’arachide. J’ai bien aimé la nourriture d’ici.
Propos recueillis par Augustin Roger MOMOKANA