Ouvrons cette publication par une observation faite au niveau des signatures, non identiques et des cachets nominatifs (photo d’illustration), du vice-président et juge d’instruction du Tribunal militaire de Yaoundé.
C’est un véritable brouillard qui enveloppe le Cameroun depuis vendredi après-midi. Une pluie de correspondances des autorités du tribunal militaire de Yaoundé qui se contredisent comme sur un ring de boxe. Comment appelle-t-on cela ? Un morceau d’os et tous les lanceurs d’alerte ont sauté dessus. Ils se nourrissent du buzz, de l’imprudence des internautes. Cette fois-ci cela a fait gaffe.
L’affaire de la fausse lettre de libération d’AMOUGOU BELINGA Jean Pierre et EKO EKO Léopold Maxime sort d’où ? Qui se cache derrière cette Fake news ? Quel intérêt l’a-t-elle créé ? Non seulement des lanceurs d’alerte sont dans la trappe, mais aussi imprimés ont vendu ce saucisson frelaté.
Un document visiblement officiel a circulé vendredi soir annonçant la mise en liberté de deux des trois principaux mis en cause dans l’affaire de l’assassinat du journaliste Martinez ZOGO. Alors que la toile s’enflammait, un second document confidentiel a été publié pour démentir le premier. De l’analyse, trois hypothèses se confrontent:
La première hypothèse correspond à l’idée selon laquelle l’information a été balancée dans les réseaux sociaux par des personnalités impliquées dans la gestion du dossier. Pourquoi ? Dans le but de recueillir la réaction du peuple camerounais avant de savoir quelle décision prendre. Le dossier est très embarrassant pour le gouvernement et la justice.
La deuxième hypothèse que ce que la lettre confidentielle du Commissaire du Gouvernement près le tribunal militaire de Yaoundé au Régisseur de la prison principale de Yaoundé soit sincère, c’est-à-dire qu’elle vise à déjouer un complot ourdi contre la justice par des individus dont personne ne connait encore l’identité, les motivations.
La troisième et dernière hypothèse c’est que, effectivement il a été question de libérer AMOUGOU BELINGA et EKO EKO. Mais pendant que les autorités judicaires s’accordaient avec les hautes autorités de l’Etat, le document a été balancé sur les réseaux sociaux.
Pour prouver que la situation est politico-judiciaire, une publication attribuée à Maire Charles TCHOUNGANG, avocat d’AMOUGOU BELINGA Jean Pierre, atteste qu’effectivement la notification de l’ordonnance de mise en liberté de son client a été faite. D’ailleurs le document porte son nom et sa signature, preuve qu’il l’a déchargé par devant le greffier d’instruction du dossier n° 004/CI.SIK/23.
Mais une phrase de la lettre confidentielle du vice-président et juge d’instruction au tribunal militaire de Yaoundé, le lieutenant-colonel SIKATI II KAMWO Florent Aimé, au commissaire du gouvernement près le tribunal militaire de Yaoundé, fait valoir : « les décisions éventuelles dans cette procédure interviendront en temps opportun ». Cette conclusion vaudrait-elle d’être rattachée à notre première hypothèse ?
Augustin Roger MOMOKANA