La journaliste Nadia Madassi, présentatrice attitré du JT de 19H sur Canal Algérie (la télévision publique algérienne), a démissionné de son poste de présentatrice du journal. Mais elle reste dans la maison, puisqu’elle a rejoint la rédaction.
Nadia Madassi présentait le journal télévisé du soir de Canal Algérie depuis 15 ans.
Dimanche dernier, en plein direct, elle a été sommée (à l’oreillette) de ne pas parler d’autres candidats à l’élection présidentielle en dehors d’Abdelazziz Bouteflika.
En effet, non seulement ils ont imposé à la journaliste la lecture de la lettre du chef de l’Etat à ses concitoyens, mais aussi ils lui intimé l’ordre de ne pas lire son propre article à propos du dépôt de la candidature d’Ali Ghediri.
Ali Ghediri s’était rendu lui-même, comme le prévoit la loi, au siège du conseil constitutionnel pour déposer son dossier de candidature. Et, curieusement, ledit conseil, avec l’aide de relais du régime, faisait croire que c’est plutôt le directeur de campagne et non le candidat lui-même qui avait effectué cette opération.
Selon un confrère de Canal Algérie, « Depuis le début des manifestations, on ne nous laisse pas travailler ». Comme on le constate, la pression de dimanche dernier n’est que la goute d’eau qui a débordé le vase. Et qui, mieux que Nadia Madassi, pour dénoncer cette censure à tout prix ?
La contestation d’un cinquième mandat du président Abdelazziz Bouteflika n’est pas du tout un sans fondement. Le peuple algérien a pris conscience que le pouvoir est plutôt entre les mains d’un groupuscule sans qui insoucieux de l’avenir du pays.
Augustin Roger MOMOKANA