« L’intérêt ce n’est pas l’argent, c’est de faire vivre la culture. Et si on le fait, on aura sauvé l’Alliance Franco-Camerounaise de Dschang. À aider les enfants qui viendront de continuer à bénéficier de cette structure ». A martelé le président de la commission Ad hoc régionale d’enquêtes administratives commise par le Gouverneur pour de règlement du conflit à l’Alliance Franco-Camerounaise de Dschang.
La Commission Ad hoc régionale d’enquêtes administratives et le conseil d’administration de l’Alliance Franco-Camerounaise de Dschang sont parvenus vendredi dernier à un consensus qui va permettre aux autorités camerounaises de demander à l’ambassadeur de France d’ordonner la levée des scellés sur le compte bancaire de l’Alliance Franco-Camerounaise de Dschang.
« Alors je me fixe un délai de 6 jours. Nous reviendrons vendredi prochain, même salle, même heure. Le temps aux membres de l’Alliance de nous proposer ce jour-là qui nous voulons voir dans le conseil transitoire de gestion. Ensemble nous allons donc mettre sur pied ce conseil. Si on le fait tout suite, il y a des gens dans la salle qui avaient déjà préparé le coup depuis », a décidé le président de la Commission Ad hoc régionale.
Le pire est donc à la porte, les uns ayant compris et agi selon la volonté des « dignitaires » de la ville. Au nom de l’Université de Dschang et de Dschang, leur a-t-on dit. Mais va-t-on prendre des mesures similaires du côté de l’ambassade de France, afin que l’autonomie des Alliances proclamée par la Charte de l’Alliance Française de Paris soit de fait ? Il va sans dire que les autorités camerounaises ont évité de fouiner de ce côté-là. Du coup la décision rendue a une connotation arbitraire. Apparemment les diplomates ne sont jamais coupables.
Cet article a été rédigé par Augustin Roger MOMOKANA pour le compte du journal en ligne Sinotables. Date de la mise en ligne 16 Mars 2022.
Le conseil d’administration élu par les membres lors de l’assemblée générale du 28 octobre 2020 a donc remis sa démission à la Commission Ad hoc de gestion d’enquêtes administratives présidée par le représentant de Monsieur le Secrétaire général de la région de l’Ouest, et en présence du préfet du département de la Menoua, de l’Adjoint du sous-préfet de Dschang, du 3e Adjoint représentant le Maire de la Commune de Dschang et du l’ex-directeur de l’AFCD . Monsieur NKOUDOU en assurait le secrétariat.
Du coup un Comité de gestion transitoire sera mis en place vendredi 18 mars. Il aura pour mission de revoir les textes et de fixer de bases nécessaires pour sortir définitivement l’Alliance de l’imbroglio dans lequel elle est empêtrée depuis plusieurs décennies. Fondé sur le constat selon lequel les membres préoccupés par l’avenir de l’AFCD sont ceux présents à cette assise, le principe retenu est clair :
« On regarde la liste de présence. Le nom du préfet est là. Il n’est pas membre. Donc il ne va pas voter. Mais tous ceux qui sont membres de l’Alliance Franco-Camerounaise… C’est à ceux-là qu’on va dire aidez-nous à mettre en place une équipe transitoire » Ainsi, ce vendredi-là, une cinquantaine de membres seulement procéderont à l’élection du Comité de gestion transitoire.
Par ailleurs, l’assemblée générale élective prévue en octobre prochain marquera la fin de la mission du Comité transitoire de gestion et consacrera l’élection d’un nouveau conseil d’administration pour conduire les affaires dans le respect des principes édictés par le Comité transitoire.
Cette mesure conservatoire, en marge des statuts de l’association, inscrit l’Alliance Franco-Camerounaise de Dschang dans le sillage de la Fécafoot. Cette dernière qui a longtemps souffert du torpillage de ses textes réglementaires est depuis un panier à crabes où des procès n’en finissent plus qui handicapent la sérénité des équipes dirigeantes.
Quoiqu’on dise, une association est une personne morale constituée par un ensemble de personnes dénommées assemblée générale. Personne, quelle que soit la raison, ne devrait prendre une décision concernant la vie de l’association dans un cadre autre que cette assemblée générale. Parce que cela constituerait une violation grave des statuts de l’association.
« Oui ! Nous nous sommes attaqués à la tutelle. Oui nous nous sommes retrouvés sur une mine d’or. C’était beaucoup d’argent. Nous avons été un conseil d’administration de pacotille qui, à un moment donné, a refusé de continuer cette servitude ; dont ses instructions ne valent pas mieux qu’un papier hygiénique », Maitre Albert DONGMO TSOBENG, président du conseil sorti.
Il fallait trouver une issue à la fois d’honneur et du déshonneur. Cela a été fait. L’Alliance Franco-Camerounaise de Dschang repartira certainement sur de bonnes bases. A la condition que du côté de l’Ambassade de France des mesures fortes soient prises pour que le conseil d’administration issue de l’assemblée générale d’octobre cette d’être une marionnette du bailleur de fonds.
Par ailleurs, Il s’avère nécessaire que le gouvernement ne se réjouisse plus de sanctionner des Camerounais remontés contre les méthodes de leur partenaire. Il devra accorder une subvention à cette association d’utilité publique. Pour ne plus être taxé de complaisant et de coupable d’entretenir la colonisation française au Cameroun.
Pour leur part, la Commune de Dschang et l’Université de Dschang, au nom de qui la Commission Ad hoc régional d’Enquêtes administratives a cru devoir obtenir la démission du conseil d’administration, devront également apporter leurs subventions à l’AFCD, puisqu’elles sont conscientes de son apport au rayonnement tant de la ville que de l’université. Ce serait suffisant pour que la moindre agitation du retrait du label Alliance Française à l’AFCD cesse d’être synonyme de la mort de cette association qui, d’ailleurs méritait d’être ouverte à l’Allemagne comme l’avait souhaité en 2007 l’ambassadeur de ce pays. C’était lors d’une visite en compagnie de son homologue de France à l’AFCD.
Augustin Roger MOMOKANA