
Me Roland Diewou n’est pas l’unique avocat du MRC
Antoine Takafo, possède de grands rêves pour le département de la Menoua. L’écrivain a rencontré la presse mercredi dernier, à l’effet de lui présenter le prix Espérance Awards d’une part, et Menoua Developpment d’autre part. Ces deux initiatives sont portées respectivement par les Éditions de l’Espérance et la Nouvelle Dynamique pour le Développement de la Menoua.
Selon Antoine Takafo, l’emprisonnement dont il a été victime du fait de la marche blanche organisée par le MRC (Mouvement pour la renaissance du Cameroun) le 26 janvier 2019 à différé la présentation de ces projets initialement prévus pour février.
Sinotables.com vous invites à découvrir l’entretien que lui a accordé l’ancien transfuge du RDPC (Rassemblement démocratique du peuple camerounais).
Quels sont les grands axes de ces projets que vous portez ?
Il s’agit des Espérance Awards et de Menoua Developpment. S’agissant du premier nous avons pensé faire deux choses en une. Récompenser nos compatriotes qui se sont distingués dans leur domaine d’activité, en rendant par la même occasion hommage à leurs illustres devanciers. Pour cela, nous avons parlé du Prix Pius Njawé qui était un brillant journaliste, nous avons parlé du Prix Jean Miché Kankan qui fut un humoriste d’un génie exceptionnel, nous avons parlé du prix Marc Vivien Foe qui était un footballeur talentueux, nous avons parlé du Prix Charles Ateba Eyené qui fut un brillant orateur et écrivain.
Pour ce qui est du deuxième projet, l’objectif que nous visons à travers Menoua Developpment c’est contribuer de manière déterminante à l’amélioration des conditions de vie des populations au niveau local. Il n’est pas question de nous substituer aux municipalités, mais de les accompagner. Les engins que nous voulons acquérir, nous pourrions par exemple travailler avec les mairies qui n’en n’ont pas. On peut envisager un partenariat dans le sens où la mairie qui n’en n’a pas peut se contenter de mettre du carburant parce qu’il s’agit du matériel de la communauté. Ce partenariat-là, nous y réfléchissons et c’est possible.
Dites-nous, Antoine Takafo, pour quoi tous ces projets maintenant?
En réalité, un projet doit être une solution à un problème. C’est sur la base d’un certain nombre de constats que nous avons pensé à mettre en place ces projets-là. Et vous le savez, il n’y a rien de plus passionnant que d’être au service des autres. Quand vous faites du bien, quand vous rendez service aux autres, forcément vous êtes moralement bien. On n’attend pas forcément pas le merci. Pour ceux qui ont fait l’expérience, quand vous vous retrouvez avec des gens à qui vous avez apportés du sourire, c’est toujours émouvant.
Je vais vous raconter une anecdote. Quand nous sortons le 26 janvier personne ne sait pas qu’il ne reviendra pas chez lui. Sauf que pendant le séjour en prison j’ai vu la communauté se mobiliser de manière permanente pour nous soutenir. On recevait suffisamment à manger. On recevait de l’argent. Simplement parce que ces populations-là estimaient que les actions que nous avions menées avant d’aller en prison méritaient qu’elles soient reconnaissantes. D’où cette spontanéité au lendemain de notre libération d nous remettre sur le terrain. Comme dit un adage « un bienfait n’est jamais perdu ». Donc nous nous sommes déterminés à mettre en musique ces projets, parce qu’on se rend compte que le besoin est réel.
On ne fait rien pour rien. Que comptez-vous gagner à travers ces projets ?
Nous ne sommes pas à la recherche du gain. Évidemment en tant qu’acteur politique, comme quelqu’un l’a dit, toutes les actions que vous posez on vous dira que c’est par calcul politique. Et si c’était par calcul politique, où est le problème tant que les bénéficiaires trouvent leurs comptes ? Mais nous ne sommes pas dans une logique de calcul politique. Parce que comme je l’ai dit, la création des structures qui portent ces projets ont été créées quand je n’étais même pas encore militant du MRC. Croire que nous sommes dans une logique politique, okay ! la pensée ne paie pas le droit de douane. Chacun peut penser ce qu’il veut, sauf que la vérité se trouve ailleurs.
Croyez-vous fermement à l’adhésion de la communauté ?
Oui nous y croyons parce que le projet est pertinent. Les populations étant les bénéficiaires de ces projets doivent adhérer. Seulement comme je l’ai dit nous avons besoin de votre accompagnement. Il revient aux médias de relayer le message que nous passons. De susciter l’adhésion, de porter ce message pour que ces populations-là adhèrent. Du moment où c’est dans leur intérêt, il est évident que les populations bien informées vont adhérer à ces projets que nous venons de vous présenter.
Quels sont les grands axes de ces projets que vous portez ?
Il s’agit des Espérance Awards et de Menoua Developpment. S’agissant du premier nous avons pensé faire deux choses en une. Récompenser nos compatriotes qui se sont distingués dans leur domaine d’activité, en rendant par la même occasion hommage à leurs illustres devanciers. Pour cela, nous avons parlé du Prix Pius Njawé qui était un brillant journaliste, nous avons parlé du Prix Jean Miché Kankan qui fut un humoriste d’un génie exceptionnel, nous avons parlé du prix Marc Vivien Foe qui était un footballeur talentueux, nous avons parlé du Prix Charles Ateba Eyéné qui fut un brillant orateur et écrivain.
Pour ce qui est du deuxième projet, l’objectif que nous visons à travers Menoua Developpment c’est contribuer de manière déterminante à l’amélioration des conditions de vie des populations au niveau local. Il n’est pas question de nous substituer aux municipalités, mais de les accompagner. Les engins que nous voulons acquérir, nous pourrions par exemple travailler avec les mairies qui n’en n’ont pas. On peut envisager un partenariat dans le sens où la mairie qui n’en n’a pas peut se contenter de mettre du carburant parce qu’il s’agit du matériel de la communauté. Ce partenariat-là, nous y réfléchissons et c’est possible.
Pourquoi Espérance Awards ?
Espérance Awards parce que le projet est porté par les éditions de l’Espérance. Et quand on parle de l’espérance, ça veut dire que l’on se projette vers l’avenir. On a l’espoir que les choses vont bouger. Nous voulons susciter l’esprit patriotique qui a tant fait défaut à nos compatriotes et c’est pourquoi nous en sommes-là. Quand on parle d’Espérance Awards, la logique ici est interpellatrice. Nous rêvons de voir les choses aller de l’avant, qu’enfin nos concitoyens soient beaucoup plus patriotes. L’espoir c’est que demain les lignes bougent, que les choses changent, mais dans le bon sens.
Me Momo Jean De Dieu fait-il partie de la short list dans la catégorie Débatteur ?
Ici nous avons privilégié le débatteur qui, permanemment fait preuve de patriotisme, évite de susciter la haine, évite de susciter la division. Ce n’est secret pour personne. Nous avons régulièrement écouté Me Momo Jean De Dieu sur les plateaux des télévisions, nous le lisons sur les réseaux sociaux. Je ne suis pas sûr qu’il y ait au monde un ministre aussi présent que lui sur les réseaux sociaux. Mais à chaque fois ses publications appellent à la division. Il est allé jusqu’à renier ses propres frères, dans la perspective d’une promotion ; et il est dans la même logique aujourd’hui car il veut bien garder cette promotion. Qu’il se soit retrouvé dans la short list, ça aurait été tout simplement étonnant. Me Momo Jean De Dieu n’a jamais fait partie de la short list. Parce que sa posture n’est pas de nature à favoriser la cohésion nationale. Alors que si nous avons pris cette initiative, c’est dans la perspective de promouvoir ceux qui se battent au quotidien pour que ce pays, qui aujourd’hui a déjà perdu 3000 de ses enfants, retrouve la paix qui naturellement profite à tout le monde.
Me Roland Dieuwou, militant du MRC comme moi, et l’un de nos avocats pendant notre séjour carcéral, est-ce que cette proximité n’a pas influencé sur le choix ?
Je dis de manière sentencieuse non ! Non parce que Me Roland Dieuwou n’est pas l’unique avocat du MRC qui prend la parole sur les plateaux de télévision. Ils sont très nombreux et tous brillants d’ailleurs. Par exemple, vous avez un fils de cette localité, Me Nguefack qui est très brillant. Il est de Fongo-Tongo. Donc, penser que la proximité avec Me Roland Dieuwou, l’appartenance à un même parti politique aurait influencé notre choix ? Non ! Me Roland Dieuwou est le meilleur et je pense qu’il mérite le Prix Ateba Eyene.
https://twitter.com/sinotables/status/1190402555291013138
Je rappelle que les noms des impétrants:
Prix Pius Njawe : Serges Alain Ottou
Prix Jean Miché Kankan : Moustik le Karismatik
Prix Charles Ateba Eyene : Me Roland Dieuwou
Prix Marc-Vivien Foe: Serges Abouem.
André Takafo, doit-on assimiler cette initiative au MRC ou alors il s’agit d’une initiative de vous-même ? Ya-t-il d’autres personnes derrière ?
L’initiative de ces prix, qui seront décernés le 14 novembre, n’est pas personnelle. Il ne s’agit pas d’une initiative individuelle. Ce n’est non plus une initiative de militant. Il s’agit d’un projet qui est porté par les Éditions de l’Espérance dont je suis le promoteur. En passant je vais préciser que tous ces projets étaient fin prêts… on devait les présenter au début du mois de février lorsque, malheureusement, le 26 janvier à l’occasion de la fameuse marche que vous connaissez nous avons été arrêté et déporté. On a passé sept mois en prison. Donc, si nous n’avions pas été arrêtés, le projet aurait été présenté en début du mois de février. Ce projet est porté par les éditions de l’Espérance dont je suis le promoteur et avec un certain nombre de membres.
Parmi les projets de Menoua Developpment vous avez cette envie brûlante de reconstruire le Marche A de Dschang. Et vous dites que vous avez déjà commis un architecte qui travaille sur le projet. Comment comptez-vous procéder afin que les autorités municipales de voient pas votre initiative comme une stratégie visant à arracher leur place ?
Nous n’avons pas la naïveté de croire que lorsqu’on va présenter un projet aussi pertinent que celui-ci le maire va sauter dessus. Chacun peut penser ce qu’il veut. Notre souci c’est contribuer au développement de notre département. Si l’exécutif en place pense qu’en montant des projets pour construire la ville l’objectif serait de lui arracher la commune, il est libre de penser ainsi. Et si c’était le cas où serait le problème, puisqu’on veut construire la ville ? A mon avis ça ne pose aucun problème. En tant que fils de ce département nous devons contribuer, chacun en ce qui le concerne, au développement de la ville. Nous laissons le choix à chacun de penser ce qu’il veut. Nous voulons juste assumer notre destin. Pour ce qui est du comportement des présidents des comités de développement qui verraient en ce projet, du fait que nous appartenons à un certain parti politique, ils pourraient être réticents. Ce n’est pas exclu. Et si un président de comité de développement décide de ne pas s’associer à la mise en musique de ce projet pertinent à plus d’un titre, personne n’est indispensable. Nous avons comme objectif produire du résultat. Nous travaillerons avec ceux qui comprendront que quand il s’agit de l’intérêt du département, nous mettons nos appartenances politiques de côté. Nous travailleront avec ceux qui adhèreront au projet, indépendamment de nos familles politiques.
Propos recueillis par Augustin Roger MOMOKANA