Estimé entre 300.000 et 400.000 euros, le masque « Ngil », du nom de la société secrète à qui il appartenait, a été adjugé à 5,25 millions d’euros lors d’une vente aux enchères à l’Hôtel des ventes de Montpellier (sud). Il « +talonne de peu+ le record de 5,9 millions d’euros atteint à Paris en 2006 par un autre masque du peuple Fang, dont l’esthétique a inspiré les peintres Modigliani ou Picasso », rapporte actualite.cd.
C’est un vrai coup de poker pour les ayant-droit du gouverneur colonial français René-Victor Edward Maurice Fournier (1873-1931), en poste à Dakar puis au Moyen-Congo qui, probablement, aurait acquis cet objet de 55 cm de hauteur lors d’une tournée au Gabon, selon la salle de vente.
Le masque haut de 55 cm, collecté vers 1917 dans des circonstances inconnues, a été adjugé à la somme de 4,2 millions d’euros hors-frais lors d’une vente aux enchères menée par Me Jean-Christophe Giuseppi, commissaire-priseur.
Malgré des protestations des ressortissants gabonais venus nombreux afin d’exiger la restitution de ce masque à son pays d’origine. D’ailleurs, ils n’ont pas hésité à qualifier ce masque de « bien mal-acquis colonial » retrouvé dans le grenier par les descendants du colonial français René-Victor Edward Maurice Fournier au moment de la vente d’une propriété familiale dans l’Hérault (sud-ouest de la France).
Aidé par le service de sécurité, le commissaire-priseur a pu mettre à l’écart ces manifestants qui ont promis de saisir la justice afin que ce bien culturel soit restitué à son pays, c’est-à-dire au Gabon où il « Il appartenait à la société secrète du Ngil, des +justiciers+ qui parcouraient les villages pour débusquer les fauteurs de troubles, parmi lesquels figuraient des individus soupçonnés de sorcellerie. Leurs sentences pouvaient aller jusqu’à la mort », selon les déclarations de Me Jean-Christophe Giuseppi.
Pour mémoire, un débat a été ouvert qui se poursuit sur la restitution des œuvres d’art africains arrachées et exposées dans les musées et les collections occidentales. Dans ce sillage, la France et la Belgique ont déjà restitué près d’une centaines d’objets d’arts à plusieurs pays africains dont le Sénégal, le Bénin et le Togo. Ce sont généralement des biens pillés par pillés par les troupes coloniales.
Avec actualite.cd
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