Par Augustin Roger MOMOKANA
Ce qui suit est une déclaration du Colonel Professeur TCHAMBA Martin, chef de département de Foresterie de la faculté d’agronomie et des sciences agricoles (FASA) de l’Université de Dschang. Il s’adressait aux aspirants forestiers dont la cérémonie du baptême de la 30e promotion a eu lieu le 17 décembre. Cérémonie parrainée par l’Adjudant-chef Major KEMKEM du 51 Bataillon d’Infanterie Motorisé (51e BIM) et en présence du représentant du Recteur de l’Université de Dschang et du délégué départemental du ministère de l’Environnement.
« Votre parrain a dit « humanisation et professionnalisation du métier de forestier ». Ce n’est pas anodin d’en parler ici aujourd’hui. Pourquoi humaniser le métier de forestier ? La volonté est là d’humaniser sur un double plan. Sur le plan interne le métier a évolué ces dernières années avec des dynamiques nouvelles économiques et environnementales a besoin que de l’intérieur nous changions la manière de faire les choses. Nous avons appelé toutes les parties prenantes à considérer comme métier de forestier un métier à part entière en termes de métier, de corps armé, un métier à haut risque. Chaque semaine – et la semaine dernière encore nous avons perdu un forestier. Nous courons beaucoup de risques et nous avons compris que dans notre métier nous n’étions pas suffisamment pris en compte dans les risques et les activités que nous menons. C’est pour cela que l’humanisation de notre métier va entrainer un certain nombre d’obligations : la question d’assurance que nous appelons de tous nos vœux et les partenaires au développement prennent déjà les dispositions pour que ça se passe, la question de prime de risque parce que le métier est exigeant et risquant, la question de profil de carrière parce que en réalité nous n’avons pas un profil de carrière de manière établie. Ce qui s’est passé à Mbalmayo la semaine dernière est un pas décisif vers l’humanisation de notre métier. Vendredi dernier, tous les forestiers se sont rassemblés à Mbalmayo pour la première fois pour la remise officielle des attributs de grades devant le monde entier. Ce veut dire qu’on ne sera plus capitaine, colonel au quartier. Ce sera connus de tous et selon un processus bien établi et régulé selon les textes. Maintenant humaniser aussi de l’extérieur. Le métier de forestier ce n’est pas seulement le métier de cet éco garde qui va simplement faire la lutte anti-braconnage, qui va être en plein activités préventives, le métier de forestier aujourd’hui c’est plein d’implications sociales, c’est plein d’implications participatives le forestier-un petit sorcier- c’est celui qui doit impliquer toutes les approches sociales, toutes les approches de négociation, toutes les approches de gestion des conflits dans son métier. L’avenir du forestier c’est autour de l’humanisation. Ensuite il y a la professionnalisation bien sûr. Parce que ce que nous souhaitons depuis avant-hier dans le discours du ministre c’est que ne vont rentrer dans le métier de forestier que ceux qui sont professionnels de la foresterie. Les professeurs des collèges ne seront plus des forestiers. Ça va s’arrêter. Pour être forestier vous devez avoir une qualification de foresterie. Vous n’entrerez plus dans ce corps si vous n’êtes pas un véritable professionnel de la foresterie. Et dans le ce sens le processus de la mise en place d’un ordre de forestiers est en cours et nous osons espérer qu’il va se conclure bientôt. »
Ainsi le corps des forestiers est en pleine mutation. Il s’agit de l’adapter aux évolutions et aux exigences de l’heure et à venir en vue de faire du forestier un professionnel maitrisant les « implications sociales » et environnementales ainsi que les « approche de gestion des conflits. »