
Mbouda a fêté le maintien au gouvernement du ministre Emmanuel Nganou Djoumessi
C’était le 29 juin 2019 à Bamenkombou dans l’arrondissement de Mbouda, département des Bamboutos. A l’occasion du meeting de remerciements des populations pour son plébiscite en faveur du président Paul Biya, à l’élection présidentielle du 7 octobre 2018.
« Nous tenons à informer nos camarades du parti que nous continuons notre combat à élargir sa base, soutenir le président de la république et en nous constituant en verrou sur lequel viendra se briser tout ce qui peut être nuisible à la paix sociale et à la prospérité. (…) certains camerounais de la diaspora ont entrepris de nuire à la considération et à la dignité de notre pays et de son chef. Nous disons non ! Paul Biya a été démocratiquement et massivement élu ; nous le soutenons et ceux-là qui veulent nuire à sa démarche nous trouverons sur leur chemin. » Le propos est du ministre en charge des travaux publics et chef de la délégation permanente départementale du comité central Rdpc dans les Bamboutos, Emmanuel Nganou Djoumessi. C’était le 29 juin 2019 dans la localité de Bamenkombou dans l’arrondissement de Boudai, département des Bamboutos, devant un parterre de personnalités aux rangs desquels : le président de la section Rdpc des Bamboutos centre (I) à Mbouda, Lucas Tsotchoua ; de l’Ojrdpc, Jean Claude Tarissons ; les élites locales ; les pontes du régime du département que côtoient les militants et sympathisants du parti des flammes. A l’occasion du « meeting de remerciements aux populations pour leur plébiscite en faveur de Paul Biya à la présidentielle du 7 octobre 2018. » Signalons que dans la foulée, Lucas Tsotchoua procède à la lecture d’une déclaration conjointement initiée et contresignée ce jour du 2019 par : les parlementaires et magistrats municipaux Rdpc des Bamboutos ; les présidents des sections Rdpc, Ojrdpc, Ofrdpc ; les chefs et notables traditionnels, les élites et forces vives du département ; les militants et sympathisants du Rdpc. Dans laquelle tout ce beau monde dénonce les « agissements et manœuvres manifestement ourdies de certains camerounais de la diaspora en perte de repère » à Genève où ils se sont attaqués à la personnalité du chef de l’Etat. Toute chose qui entache le rayonnement du Cameroun et « de son illustre guide, » le président Biya. « Il est question de faire retentir ces condamnations pour créer d’avantage de l’intonation en direction de tous ceux qui ont des oreilles pour entendre. Afin que nous constituons en verrou contre lequel viendront se briser les initiatives hostiles à la paix sociale, au bien commun et à la prospérité du Cameroun, » dit-il.
Brigade anti-sardinards
C’est un truisme que de dire que le « spectacle d’agression » du président de la république Paul Biya en séjour privé à Genève en Suisse par des camerounais de la diaspora survoltés et mobilisés sous la bannière de la Brigade anti-sardinards (BAS) qui a manifestement écorné sa personnalité sur le plan international, s’est déroulé à l’hôtel Continental où il avait pris ses quartiers. Il faut relever que la terminologie « Sardinard,» est un néologisme péjoratif qui investit le vocabulaire au lendemain de la présidentielle controversée du 7octobre 2019. Cette nouvelle terminologie cache mal une réalité qui s’impose à la conscience qui fait que tous les profiteurs du pouvoir Rpdc, partisans du militantisme alimentaire dont les électeurs faméliques qui troquent leur vote contre du pain et de la sardine, un morceau de savon, un kilogramme de riz. Et : les ministres ; la haute administration ; les élites politiques, administratives et économiques de tous bords, véritables prédateurs de la démocratie en ce sens qu’ils se font, contre la volonté populaire, le devoir d’acheter à coup de très fortes sommes d’argent l’expression électorale des plus démunis, verrouillant par le fait même le système électoral, sont des « Sardinards. » Alors que, ceux par contre qui voudraient un nouvel ordre, sont des « Tontinards. » Passons.
Dans les rangs de la cohorte des personnalités, militants et sympathisants Rdpc qui accompagne leur chef de bureau politique Rdpc dans les Bamboutos au meeting du jour, nombre déclarent que les allégations du ministre des travaux publics, chef de la délégation permanente départementale du comité central Rdpc dans les Bamboutos, Emmanuel Nganou Djoumessi, et l’initiative des géniteurs de la déclaration du 29 juin 2019, méritent quelque attention. En ce sens que les institutions sont incarnées par le chef de l’Etat Paul Biya. « Les dissidents de la Bas sont une horde de mendiants parrainés par une certaine opposition néocoloniale qui se veut leader de l’opposition et qui leur ont donné quelques peccadilles pour détériorer la personnalité de notre champion, » confie, un thuriféraire du régime. Toute fois, certains militants et sympathisants des plus délurés laissent entendre que le ras-le-bol de la Bas met en relief des signaux qui sont révélateurs du mal être des camerounais, d’un pays incapable à l’interne d’organiser des espaces de dialogues, notamment, un dialogue inclusif, pour résoudre un certain nombre des problèmes qui entachent le développement du pays. Un président de sous-section allègue que les sorties médiatiques et même les envolées passionnées de certaines personnes condamnent sans réserve les manifestations de la Bas et parfois pour « noyer leur chien » recherchent. Une proximité avec le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) qu’on accuse péremptoirement de tribalisme. « En agissant ainsi, l’on entretient et instrumentalise la haine tribale. Car, pour être sérieux, il faut bien se demander comment décrier la fraude électorale, les détournements massifs dans lesquels les oligarques du pouvoir s’embourbent et dont certains ont entrainé l’échec de l’organisation de la Can, l’impunité des acteurs de ces malversations, la corruption généralisée peut être une faute ? En quoi le fait de dénoncer ces déviances fait mal ? La Bas qui manifeste les mains nues attire l’attention de la communauté internationale sur le Cameroun afin de susciter un dialogue inclusif, » dit-il. Le président de sous-section renchérit qu’il s’agit d’une attitude à saluer et à encourager pour enfin envisager une sortie de crise multiforme pour le Cameroun. « C’est dire que ce n’est pas de gaieté de cœur que la Bas a suscité le mouvement d’humeur. C’est bien parce qu’il ya des raisons fondamentales et objectives, » soutient-il.
Solutions durables
Des sympathisants laissent entendre par ailleurs que certaines élites de l’Ouest, pontes du régime, qui ont cru devoir réagir en condamnant la Bas à travers un document intitulé « l’appel de l’Ouest », n’auront rien fait contre les abominations proférées contre leur communauté, se déclinant en termes d’inepties du genre : « un ressortissant de telle tribu ne peut jamais être président de la république ; » en tout état de cause les griefs construits à l’encontre de cette communauté sont innombrables sans que personne ne cherche à comprendre leur ras-le-bol. Ils signalent en sus que le contentieux électoral qui a laissé le peuple camerounais dubitatif, s’est fait en mondo vision. Les résultats proclamés, certes, par la cour constitutionnelle, n’ont pas été convaincants (?), aboutissant à une incongruité statistique de 100,48% à l’heure de la numérisation. Une élite conclut que la désintégration sociale dans les régions dites anglophones (le NOSO) devient de plus en plus inquiétante et aucune amorce de dialogue n’est envisagée. « C’est pour cela qu’au lieu de casser le thermomètre que constitue l’attrait de l’attention des décideurs par la Bas, mieux vaut plutôt exploiter cette situation pour trouver des solutions durables aux multiples problèmes que connait le Cameroun, » soutient-elle.
Filbert AZAP NDONGO