Barthélémy Ndongson Lékané est le directeur de l’Agence municipal de la gestion des déchets de Dschang. L’agence créée en 2015 a tenu vendredi 3 novembre 2017, sa Troisième session du conseil d’administration. Les travaux étaient présidés par le Premier Adjoint au Maire, le Professeur Emile TEMGOUA, en présence du Chef Service du développement local à la Préfecture de Dschang.
En 2017, pour l’activité de pré-collecte, l’AMGED a enregistré 800 abonnés, 560 tonnes de déchets retirées. L’activité de valorisation des déchets a rapportée plus 3 millions de francs CFA. Les prévisions 2018 sont de 1000 abonnées pour 700 tonnes de déchets.
Notre reporter a eu un entretien avec le Directeur de l’AMGED; Il est questions des perspectives de cet établissement public communal chargé de la valorisation des déchets.
Monsieur le Directeur, l’AMGED vient de tenir vendredi dernier son 2e conseil d’administration. Que pouvons-nous en retenir ?
L’AMGED est une structure qui a la charge de la gestion et de la coordination de tout ce qui rentre dans la filière déchets dans la commune de Dschang. Nous voulons être autonome, comme le demande notre cahier de charge. Et le conseil d’administration a validé les propositions que l’AMGED lui a soumises dans cette perspective. Je ne peux qu’en être fier et heureux à la fois, en attendant que le conseil municipal entérine, valide ces décisions du conseil d’administration ; pour que, en 2018, l’AMGED rentre pleinement dans ses missions.
Déclinez quelques-unes de ces recommandations issues du conseil d’administration.
Nous pouvons déjà citer le transfert de la collecte des déchets à l’AMGED. Cela comprend tout ce qui est matériel et équipement, le personnel. Si cela est fait, il va sans dire que l’AMGED va sûrement mieux maitriser la gestion des déchets dans son ensemble. Comme vous le savez, sans la collecte, il est difficile à la plateforme de compostage de pouvoir fonctionner de façon optimale. C’est pourquoi je suis très heureux que ce conseil a validé la demande du transfert de l’activité collecte à l’AMGED.
Quelle évaluation pouvons-nous faire des actions de l’AMGED en 2017 ?
Au regard de son compte de gestion présenté on se rend compte que l’AMGED a tourné autour de 52% de ses prévisions 2017. Ce qui nous réconforte c’est notre admiration par d’autres collectivités locales du Cameroun, et même d’Afrique. Nous pensons que l’AMGED créé en 2015, deux ans après, est sur une très bonne voie. Nous sommes d’autant plus confortés par l’intervention du conseiller municipal Président de la commission de la coopération, Jacquis Kemleu qui sort d’une conférence sur la gestion des déchets et dont l’intervention nous rassure. L’agriculture biologique étant devenue la chose la plus prisée dans le monde aujourd’hui.
Comment cette l’AMGED va-t-elle concrètement favoriser l’émergence de l’agriculture biologique dans le département de la Menoua ?
Je pense qu’il y a très peu de structures qui aujourd’hui, en dehors des engrais chimiques, peuvent disposer d’engrais biologiques de façon à pouvoir ravitailler les producteurs de la filière. L’AMGED, jusqu’à présent, demeure le seul dans la région de l’Ouest Cameroun à pouvoir produire de l’engrais biologique, un engrais contrôlé. Ce qui déjà, peut-être un avantage pour les agriculteurs de la Menoua qui sont à proximité du lieu de production. Je pense que le travail le plus important à faire c’est la sensibilisation. Il faut accélérer sur les réseaux de communication pour pouvoir vulgariser cet engrais organique et cette agriculture biologique.
Le conseil d’Administration a au cours de ses travaux évoqués le soutien que vous apporte l’Union européenne. En quoi consiste ce soutien dans les années à venir ?
Oui nous sommes là dans un projet financé, à 50%, par l’Union européenne. Je veux parler du PROJET MAGETV (projet de la maitrise de gestion, du traitement et de la valorisation des déchets solides municipaux). Ce projet arrive à son terme en fin 2018. Lors de notre dernière rencontre avec l’UE nous avons non seulement revu les activités en soumettant un projet d’avenant à leur appréciation, mais également nous sommes tombés d’accord avec eu pour la prolongation de cette activité jusqu’en fin 2019. Je pense que l’UE nous encourage dans ce que nous faisons, ce qui nous encourage dans cette mission qui consiste à mieux réutiliser les déchets.
Quelle différence devrait-on faire entre pré-collecte et collecte des déchets ?
Effectivement la pré-collecte c’est l’action de sortir les déchets des ménages pour les point de dépôts, de regroupement, où l’action de sortir les déchets des ménages pour les déposer dans les endroits autorisés. Alors que la collecte consiste à enlever les déchets des endroits autorisés pour les déposer à la décharge municipale. L’activité de pré-collecte des déchets dans la commune est participative. Elle est volontaire. Sauf que les populations ont l’obligation d’apporter leurs déchets aux points autorisés. La collecte est le prolongement de la pré-collecte.
Vous souhaitez voir votre responsabilité étendue à l’enlèvement des déchets de toute la ville de Dschang.
Oui désormais nous allons non seulement avoir un regard sur l’activité de valorisation, mais en plus sur la collecte. Parce que sans la collecte il est difficile de pouvoir faire une programmation sur le site. Donc, désormais si le conseil municipal le valide et que l’exécutif municipal l’accepte, nous allons pouvoir avoir une maitrise totale de ce qui est gestion dans la chaine des déchets au sein de la commune de Dschang.
Ce qui suppose que vous empiétez dans les missions du service d’hygiène !
L’AMGED est un bras de la commune de Dschang. Si la commune de Dschang a créé l’AMGED, c’était pour l’aider dans cette mission qu’est la gestion des déchets. Nous n’empiétons pas aux missions du service d’hygiène, nous venons en complémentarité aux activités du Service d’hygiène.
Vous avez également annoncé Mars 2018 comme une date phare de votre activité. Que va-t-il se passer ?
Nous avons courant 2017 recensé un certain nombre de faiblesses sur l’activité de gestion des déchets au sein de la commune de Dschang. C’est ce que nous avons présenté en termes de difficultés, pour pouvoir nous projeter dans l’esprit d’amélioration en 2018. Donc en 2018 l’AMGED va non seulement assurer l’activité de pré-collecte qu’elle mène depuis 2016, mais en plus de cela l’activité de collecte dont elle sollicite le transfert. Comme je l’ai dit déjà, si le conseil municipal valide les décisions du conseil d’administration, l’AMGED va avoir la maitrise totale de la gestion des déchets de la commune de Dschang.
Aujourd’hui l’on a remarqué la présence de quelques hôtes de marques dans la salle. Qui sont-ils ?
Oui là nous avons eu la chance d’avoir Pascal Retière qui était le Directeur de Compostri et qui, actuellement, est le co-gérant de Compost Institut qui est une autre structure créée sous le statut de coopérative. Il est resté dans le conseil d’administration de Compostri. Pascal Retière est à Dschang pour, non seulement participer au Conseil d’administration de l’AMGED étant un partenaire nantais qui opère dans la même activité que nous, mais pour ensemble avec nous préparer un atelier international que nous organisons au mois de mars 2018. Voilà les deux raisons qui justifient son présent séjour à Dschang.
L’AMGED a-t-il déjà souscris au programme Dschang Fête Ses 100 Ans ?
Dschang Fête Ses 100 Ans est un programme co-organisé avec la mairie de Dschang. L’AMGED n’a pas encore développé de programme à soumettre à l’organisation. Mais nous sommes conscients qu’il s’agit d’une grande opportunité pour pouvoir communiquer et vulgariser notre savoir-faire.
Propos recueillis par Augustin Roger MOMOKANA