Kigali, la capitale du Rwanda, vient d’accueillir une conférence internationale sur le changement climatique. L’expérience de la ville de Dschang y a été partagée par le directeur de l’AMGED (agence municipale de gestion des déchets), Barthélémy Ndongson Lékané.
Sinotables.com s’est entretenu avec B.N.L sur notamment les retombées de cette conférence pour la ville de Dschang.
Vous revenez de Kigali où vous avez participé à une conférence régionale sur le changement climatique. Quelle appréciation générale gardez-vous de cette rencontre de haut niveau ?
Je reviens de Kigali très satisfait de la qualité des échanges que nous avons eus pendant les 4 jours de conférence. Nous avons pu partager les stratégies et belles pratiques des pays africains qui contribuent soit à l’atténuation ou encore à l’adaptation du fait du changement climatique, je peux noter que les échanges ont été très riches d’enseignements , et cela m’a permis également de mesurer l’ampleur du problème au vu de la situation dans certaines localités africaines. Aussi nous avons parlé et insisté sur les solutions naturelles et une évaluation efficace de nos actions, en prenant en compte les personnes les plus vulnérables. Bref le choix du RWANDA pour habiter ces travaux a aussi permis au participants d’apprécier l’effort de ce pays qui à d’ailleurs créer un fond vert logé dans son Ministère de l’Environnement
L’expérience de la Commune de Dschang a été partagée. Quelle réaction avez-vous enregistrée de la part de votre auditoire ?
A la fin de ma présentation, je me suis rendu compte que nous avons l’un des meilleurs projets africains sur la gestion intégrée et participative des déchets solides municipaux. Car notre projet agit dans trois domaines, à savoir : Environnemental, socioéconomique et Climatique. Avec une forte implication de la municipalité et en plus il est facilement duplicable. Puisque tout est artisanal, avec un fort impact sur les emplois verts. Bref, Dschang est une référence. Et il faut tout faire pour ne pas lâcher. D’ailleurs nous pensons fortement que l’une des solutions qui contribueront à l’atténuation du changement climatique reste la structuration de nos sols et cela n’est possible qu’à travers l’utilisation du compost qui est un engrais organique par excellence.
L’une des solutions qui contribuera à l’atténuation du changement climatique reste la structuration de nos sols expliquez-nous, comment?
Le compost est un amendement organique qui nourrit le sol, car il se comporte exactement comme une éponge qui garde de l’eau dans le sol et redonne vie aux micros organismes qui permettent au sol de régénérer.
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Qu’avez-vous tiré des présentations des autres initiatives qui ont été exposées à cette conférence ?
Ce qui m’a le plus marque est l’élaboration du plan Climat par plusieurs des villes Africains présent à cette rencontre et les opportunités nombreuses de financement. On a pu noter que les municipalités sont des acteurs clés en ce qui concerne les principaux facteurs d’atténuation du changement climatique.
En quoi consiste le plan climat pour une ville comme Dschang?
Le plan climat est une démarche de développement durable axée sur la transition énergétique. Bref, il intègre la gestion des ressources dans le sens le plus élargie possible tel que l’eau, bois, électricité, terre agricole, comportements, etc.
Dans un plan climat tout est pris en compte, c’est-à-dire la gestion des déchets et de toutes les ressources sur le territoire. C’est dans le cas où tous est pris en compte, dans un document de planification stratégique, que l’on parlera de ville intelligente.
Quel peut-être l’impact concret de cette conférence de Kigali sur le changement climatique en Afrique ?
Je suis convaincu que cela a été une occasion pour interpeller les Africains sur le danger que nous avons en face, et sur le réveil des consciences ; mais évidemment sur les opportunités que offrent les organismes internationaux pour apporter des solutions à cette catastrophe qui frapper la planète.
La Commune de Dschang a récemment fait son entrée dans le cercle très fermé des institutions qui encaissent du crédit carbone. Cela est une pression supplémentaire pour l’AMGED, n’est-ce pas monsieur le Directeur ?
Oui ! A la fois cela est une très bonne nouvelle pour nous car c’est la partie de mon exposé qui a le plus captiver l’attention des auditeurs lors de ma présentation à Kigali. Mais aussi cela nous amène à rester plus vigilent sur des mauvaises manières de faire, entre autres, la gestion de la décharge municipale. Je pense que l’appui financier de l’AFD, à travers Nantes Métropole via le dispositif FICOL à accompagner Dschang et les 5 autres Communes du Département de la Menoua, va nous permettre de régler un certain nombre de problèmes actuels.
Le Rwanda, la presse en parle comme s’il était question d’un paradis. Qu’en dis-tu ?
En réalité le Rwanda a pris de l’avance en ce qui concerne la prise de conscience en matière de la préservation de l”environnement. J’ai eu l’occasion de visiter quelques uns de ses localités pour me rendre compte que nous avons encore beaucoup à faire.
L’action gouvernementale est vraiment visible partout, y compris dans les Village les plus éloignés. Je pense qu’ils ont des leçons à donner à d’autres villes et gouvernements en Afrique. La discipline au Rwanda est quelque chose à envier. Ils sont vraiment sur une très bonne voie. Sensibilisation, sérieux dans le service. Chacun joue pleinement son rôle : le gouvernement, les Communes, les policiers, bref toutes les partis prenantes.
J’ai beaucoup apprécié, pour les féliciter, leur réforme foncière et ainsi que leur adhésion à l’agroécologique.
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Propos recueillis par Augustin Roger MOMOKANA