Beignet-Haricot-Bouillie (BHB) est le repas le plus toxique d’Afrique. Cette publication de docteur Polain NZOBEUH, biologiste thérapeute a suscité de l’émoi et la levée de bouclier tant sur les réseaux sociaux que dans les médias mainstrem.
Pour certains, ce biologiste serait tout simplement en recherche de visibilité sur les réseaux sociaux. Il y a été traité de tous les noms d’oiseau. D’autres au contraire prêtent leur attention à cette déclaration. Mais tous s’accordent sur le fait qu’ils ne peuvent pour rien au monde abandonner cet aliment qui fait partie de leur patrimoine gastronomique.
Intervenant sur le sujet, une spécialiste de la technologie alimentaire et alimentation humaine apporte des explications, passant au crible les composantes de cet aliment.
Selon Josie-K « il n’y a absolument rien de choquant dans cette déclaration » de docteur Polain NZOBEUH. Elle s’appuie en premier sur la composition de la farine blé qui sert à faire les beignets. Sur les sacs de farine on peut lire « la mention T45, T55 qui indiquent clairement qu’il s’agit d’une farine raffinée qui ne contient pas de vitamines et de sels minéraux à l’état de trace. Au-delà de cela on va ajouter à l’intérieur le sucre et ce n’est pas un problème. Mais maintenant il faut voir la friture que va subir la pâte et malheureusement chez beaucoup de vendeuse de beignets en Afrique, l’huile de friture est utilisée 3, 4 à 5 fois et lorsqu’on sait que l’huile qui est chauffée et où la fumée qui sort de l’intérieur développe des substances toxiques telles que l’acroléine, qui est une substance cancérigène, vous comprenez qu’une personne qui mangent les beignets tous les jours va soumettre son organisme à ces radicaux libres qui à la longue pourront être source de cancers parmi lesquels le cancer de l’œsophage, le cancer de l’intestin, etc. »
Le haricot, dit notre spécialiste, ne « pose absolument pas de problème parce que c’est une source de protéines et de glucides. S’il faut le dire, le haricot est l’aliment le plus sain que l’on va retrouver dans le BHB.»
S’agissant de la bouillie, Josie-K relève que la plupart des bouillies sont faites à base de farines fermentées. Et donc la fermentation va détruire complètement les vitamines que l’on pouvait retrouver au niveau du maïs. Donc à la fin la bouillie qu’on a dans le bol n’est qu’un triste amas d’amidon avec quelques sels minéraux qui ont pu survivre à l’eau de fermentation.
En conclusion, que ce soit les beignets ou la bouillie, l’apport à l’organisme est essentiellement en glucides. Contrairement au haricot qui apporte les protéines. Raison pour laquelle notre spécialiste relève que le BHB est conseillé à une catégorie de personnes précises : les sportifs de haut niveau, ainsi que les personnes qui effectuent des travaux qui demandent une très grande débauche d’énergie, notamment les maçons, les mineurs, etc. Mais elle ne déconseille pas non plus la consommation du BHB. En le faisant une fois toutes les deux semaines, l’on ne court aucun risque de maladies liées à l’accumulation d’énergie.
Bien plus, l’on pourrait faire les beignets avec la farine T115 ou T150 beaucoup plus riche en sels minéraux, en vitamine complexe B, et utiliser l’huile de friture deux fois au maximum. Il conviendrait aussi de manger plus d’haricot et moins de beignets et de bouillie.
Cette thématique jette une étincelle sur le débat sur la production des farines locales à base de manioc et de patate en réaction à la pénurie du blé sur le marché depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine.
Augustin Roger MOMOKANA / Photo:people237
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