
Bossis Ebo’o est le directeur de publication du journal en ligne Actualités de l’Est. Lors de voyage de presse du Club Média Ouest dans la région de l’Est, le journaliste et député jeune du Lom-et-Djerem s’est prêté aux questions de Sinotables.com.
La région de l’Est accueille depuis quelques jours vos confrères de la région de l’Ouest. Quelle appréciation faites-vous de cette rencontre ?
C’est un moment de rencontre, d’effervescence et de convivialité. On souhaiterait que pareilles rencontres se multiplient afin que le mouvement journalistique soit un monde où on parle tous le même langage.
Parlons de la presse dans la région de l’Est. Comment est-elle organisée?
A l’Est nous sommes réunis au sein de deux principaux mouvements qui sont le SNJC (Syndicat national des journalistes du Cameroun) et l’UPF (Union de la presse francophone). On essaie tant bien que mal de s’organiser et à pouvoir contribuer à toutes les manifestations qui concernent la corporation.
Comment vous organisez-vous pour couvrir les quatre départements, étant donné les grandes distances d’un arrondissement à l’autre ?
Au niveau des arrondissements nous avons des confrères qui nous servent de relais lorsqu’il s’agit de couvrir un événement à Yokadouma, Mouloundou, Salapoumbe, à Ngoila. Par contre si nous avons l’information en amont nous prenons des dispositions pour le déplacement le cas échéant. A défaut les gars sur place prennent des images et récoltent les notes nécessaires qu’ils nous envoient par téléphone. Et nous nous occupons du traitement et de la publication.
La presse nationale est-elle fortement représentée dans la région de l’Est?
Oui la presse a une forte présence dans la mesure où la quasi-totalité des médias nationaux sont représentés ici, notamment au niveau des télévisions et de la presse écrite. En ce qui concerne la radio, nous avons plutôt des radios locales et des radios communautaires ; elles assurent la proximité avec les populations. Et avec la percée du digital, je puis vous dire qu’à l’Est nous avons Actualités de l’Est qui demeure l’unique dans sa catégorie. Actualités de l’Est a des correspondants dans les 33 arrondissements que compte la région de l’Est. De ce point de vue, nous sommes la plaque tournante de l’information locale et grâce à cet outil nous valorisons le potentiel de la région.
Nous sommes ici à Bertoua. Que nous dites-vous à propos de Bertoua ?
Bertoua est la transcription du nom du roi Mbartoua, chef des Gbaya, tué en 1903 lors des accrochages avec l’armée coloniale allemande. Au lendemain de l’indépendance du Cameroun, Bertoua est érigé arrondissement et devient par ailleurs le chef-lieu de la région de l’Est. Bertoua est une ville au centre de huit arrondissements, notamment Garoua-Boulaï, Betaré-Oya, Ngoura, Mandjou, Belabo, Diang, Bertoua 1er et Bertoua 2e. Nous avons une université d’Etat nouvellement créée par le Chef de l’Etat, et une Ecole normale supérieure.
Quelle peut-être le poids de l’élite politico-administrative et économique dans le développement de la région ?
Certaines élites s’impliquent, tandis que d’autres sont dans l’ombre ou absentes. Parmi celles qui sont présentes nous vous citons Joseph LE, le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative, qui est sur tous les fronts en ce qui concerne les activités politiques, administratives et sociales. Nous avons le ministre directeur adjoint du Cabinet civil de la Présidence de la République, Oswald BABOKE. Il contribue à toutes les actions que la région peut mener pour son développement. Nous avons les ministres Gabriel DODO NDOKE et Armand NDJODOM. Il s’agit là de quelques-unes des personnalités de premier rang qui posent des actions fortes pour le développement et le rayonnement de la région de l’Est.
Nous avons remarqué l’impact du programme C2D sur la ville de Bertoua et nous…
Le programme C2D capitale régionale de Bertoua piloté par la Communauté urbaine de Bertoua on se souvient, a été savamment pensé par une élite de la région en la personne de Dieudonné SAMBA aujourd’hui Conseiller technique à la Présidence de la République. Lorsqu’il nous parlait du projet C2D, nous voyions cela comme de l’utopie. Et aujourd’hui quand vous arpentez les artères de la ville de Bertoua, elles sont bitumées, elles sont illuminées. Vous voyez des marchés modernes. Bertoua est entrain de se transformer. Et comme le maire de la ville a coutume de dire : « Bertoua est une ville futuriste ».
Nous avons visité le jardin public en cours de construction. Il frappe par son architecture et sa composition. Qui représente ce monument à l’extrême droite ?
Il s’agit de Félix Sabal LECO qui était le tout premier maire et fils de Bertoua. Ce monument érigé au niveau du jardin public, en face du palais de Justice, est un symbole de l’histoire de la politique locale. Sabal LECO, Joseph DOUMBA sont des hommes qui ont inscrit leurs noms en lettres d’or dans l’histoire de la région de l’Est. Et donc, les monuments comme ceux-là devraient être construits et multipliés. Pour une icône comme Joseph Charles NDOUMBA, certainement qu’on trouvera l’opportunité pour lui rendre hommage pour tout ce qu’ils ont fait pour cette partie du pays. Et il n’est pas le seul à mériter que l’on lui rende hommage.
Un mot pour vos confrères de la région de l’Ouest ?
Le mot que je peux leur adresser c’est les rassurer que la région de l’Est est une partie du Cameroun. Et nous autres les communicateurs formons un seul corps. Pour cela nous avons intérêt à nous soutenir psychologiquement, quel que soit la région où nous travaillons. Nous avons eu des cas pour lesquels l’Est s’est fortement mobilisée. Je vous cite, à titre d’exemples, le cas Mimi Mefo et le cas Paul CHOUTA. Nous l’avons fait par des articles et et sorties pour demander que ces confrères soient respectés et traités avec dignité. Ici à l’Est il y a des correspondants originaires de l’Ouest. Je peux vous citer le correspondant de « DBS Television » : TCHOFFO Pascal est de l’Ouest. Nous avons Bernabé TCHAPTCHET, du satirique « Le Popoli », qui est également un fils de l’Ouest. Tous ont intégré, sans aucune forme de procédure, la corporation journalistique à l’Est et nous vivons en parfaite harmonie. Donc je demande à nos confrères et frères de l’Ouest de multiplier ces actions d’amitié et de fraternité afin que le noble métier que nous avons choisi de servir soit hissé au panthéon des professions. Ce faisant vous inspirez les autres. D’ailleurs ne dit-on pas que le journalisme est un pouvoir ? Et comme nous le savons, un pouvoir se distingue par la qualité du service qu’il rend à la communauté.
Propos recueillis par Augustin Roger MOMOKANA
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