
Carte administrative du Cameroun
Avant la signature du Traité Germano-Douala, le 12 juillet 1884 par les Chefs Duala et le Dr Gustav Nachtigal, le Cameroun est une constellation de micro royaumes indépendants.
Pour en arriver là, King Akwa avait adressé le 7 août 1879 une lettre à la reine d’Angleterre pour demander l’application des lois anglaises avec une administration britannique sur son territoire. Une demande similaire fut réitérée par King Bell le 8 mars 1881. Les deux monarques formulent une demande commune le 6 novembre 1881. Le consul britannique Hewett hésita, ne pouvant accéder aux exigences camerounaises. Cette volonté des rois Duala d’ouvrir leurs territoires à l’administration et à l’industrialisation moderne européenne tomba dans les oreilles des commerçants allemands.
Les commerçants allemands vont donc sauter sur une occasion en or manqué par la Grande Bretagne. C’est ainsi qu’ils entreprennent de réunir les royaumes ou micro-Etats sous le nom Kamerun, par la signature, avec les chefs Duala, du Traité germano-Douala. Par ce Traité ces rois cèdent leurs pouvoirs à l’Allemagne représenté par les Maisons de commerce Woermann et Jantzen & Thormählen qui, à leur tour, rétrocède ces droits de souveraineté au Reich et à l’Empereur allemand. C’était le 13 juillet 1884.
A partir de Duala, les Allemands entreprennent donc de conquérir et de placer tous les micro-Etats ou royaumes sous leur Protectorat qui dure de 1884 à 1916, année où l’Allemagne est vaincue au par les forces franco-britanniques.
Après la défaite de l’Allemagne de Bismark, la France et l’Angleterre décident de se partager le protectorat allemand qui devient alors un condominium, c’est-à-dire un territoire sous administration provisoire à la fois de la France et de l’Angleterre.
Le 4 mars 1916, un accord partage le Kamerun entre la France et de la Grande-Bretagne ; mettant ainsi un terme au condominium franco-britannique sur le Kamerun. Tandis que la Grande Bretagne sollicite les deux zones (le Cameroun méridional et le Cameroun septentrional : Cameroun occidental) à la lisière du Nigeria dont elle tient le contrôle, la France quant à elle obtient les 4/5e du reste du territoire totale. D’ailleurs, l’Angleterre a dû quitter Dschang pour Mamfé, et vice-versa.
Ce partage du Cameroun est officiellement consacré le 7 mai 1919, après la fin de la guerre (en 1918) par un acte de la SDN (Société des Nations) reconnaissant le droit absolu des conquérants sur les colonies de l’Allemagne vaincue. Puis le 20 juillet 1922, ces territoires sont placés sous mandat britannique et Français. Par ledit acte, chacun devient ainsi, officiellement, l’administrateur de son territoire, mais sous le contrôle de la SDN.
Au sortir de la Deuxième Guerre Mondiale, en 1945, la SDN est remplacée par l’Organisation des Nations Unies (ONU). C’est ainsi que le Cameroun est placée sous tutelle de l’ONU. Les deux frères divisés, dès cet instant, vont connaitre des fortunes diverses : le Cameroun oriental (francophone) entreprend la lutte pour l’indépendance, tandis que le Cameroun méridional est rattaché au Nigeria. Cela explique pourquoi seul le Cameroun oriental accède à l’indépendance le 1er janvier 1960.
Après l’indépendance du Nigeria le 1er octobre 1960, un plébiscite est organisé les 11 et 12 février 1961. C’est ainsi que le Cameroun méridional choisit le retour au Cameroun, tandis que le Cameroun septentrional opte pour le rattachement définitif à la fédération du Nigéria.
Le retour du Cameroun méridional va amener les autorités de Yaoundé et Buea à décider de la fédération comme structure de l’État. Mais il faut un cadre statutaire pour fixer ce statut. C’est la raison d’être de la Conférence de Foumban ouverte le 16 juillet 1961. Elle durera plusieurs jours.
Comme conséquence de la Conférence de Foumban, l’Assemblée nationale adopte le 14 août 1961 une loi qui consacre le fédéralisme comme forme de l’État. Ainsi est née la République fédérale du Cameroun. Cette loi promulguée le 1er septembre entre en vigueur le 1er octobre 1961.
Augustin Roger MOMOKANA