
Ce que vit la population depuis ce 1er février 2023 est tout simplement inqualifiable. Ceux qui décident de la hausse des prix sont royalement traités par les caisses de l’État. Par conséquent ils ne ressentent ni endurent les effets de cette hausse généralisée des prix.
Il n’y a pas augmentation de salaire. Le communiqué du Secrétaire général des services du Premier Ministre parle d’une proposition qui sera discuté avec les organisations syndicales. Pourquoi donc la hausse des carburants alors que les salaires n’ont pas bougé.
Et dès ce 1er février 2023
Super : 730 FCFA le litre.
Gasoil : 720 FCFA le litre.
Pétrole : 350 FCFA.
Gaz domestique: 6500 FCFA (12kg).
Cette nouvelle tarification des carburants aura des répercussions dans tous les secteurs de la vie. Les personnes qui ont emprunté un moyens de transport (taxi de ville, moto taxi, car de transport interurbain, déménagement, transport du sable et des pierres) savent que le prix n’est plus le même que celui d’hier. Il s’agit d’une augmentation incontrôlée.
La hausse des prix ne concerne pas uniquement les transports. Elle embrase les produits de consommation courante, notamment les céréales, l’huile végétale, le pain, l’énergie, le logement et les boissons. Le coût de la vie en prend un grand coup. Le transport intervient dans tout ce que nous faisons.
En trompe-l’œil, le gouvernement a envisagé le relèvement du SMIG de 36000 FCFA à près de 42000 FCFA et l’augmentation de 5,2% [seulement] du salaire des agents publics de l’État. Les « partenaires sociaux » qui vont à la table des négociations, puisqu’il s’agit de cela, ne devront pas céder à un SMIG en dessous de 55000 FCFA. L’offre du gouvernement étant insignifiante dans un contexte de la vie chère généralisée. Le Cameroun dispose des moyens pour faire mieux.
Cette mesure compensatoire n’aura pas d’effet car les populations paieront plus cher le transport. Il suffira que le prix du taxi change, que le transport interurbain change de prix pour que l’on se rende compte de la supercherie.
La mesure prise ce 31 janvier est la conséquence de l’intervention du Fonds Monétaire international dans l’économie camerounaise. Aussi pour injecter 45 milliards dans l’économie de notre pays, il impose la réduction des subventions. Cela signifie une hausse automatique des prix à la pompe.
Tout pourra se compliquer davantage dans les prochaines années. Étant donné que l’institution exige que l’État se désengage de la gestion de certains secteurs pour les confier aux privés. Ce qui réduirait considérablement les dépenses publiques, permettrait à l’économie de connaitre un boom. Les privés seraient meilleurs gestionnaires que l’État.
En ce qui concerne les entreprises, elles ne devraient pas s’offusquer de cette revue à la hausse des prix à la pompe. Dans la mesure où elles sont obligées, par le fait, de revoir leurs prix de vente à la hausse, étant donné que le coût de production a automatiquement augmenté du fait de la hausse des prix du carburant.
L’augmentation des carburants se situent autour de 12,3%, tandis que la proposition de revalorisation des salaires se situe quant à elle à 5,2%. Le coût de la vie se situe à environ 10% plus chère. Chacun devrait donc se serrer la ceinture. L’équation ne devant pas permettre aux salaires de pouvoir combler le fossé creuser par les prix des carburants.
Augustin Roger MOMOKANA
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