
Pourquoi ceux qui reprochent au chef de l’État de ne pas souvent recevoir les maires pour aborder avec eux leurs difficultés ainsi que les grands problèmes de nos collectivités territoriales décentralisées ne reprochent-ils jamais aux maires de ne pas faire attention à leurs forces vives ?
Cela fait déjà plusieurs décennies et je n’ai pas encore eu vent d’un maire qui a créé, au sein de sa Commune, une plateforme qui lui permette de rencontrer et d’échanger, à une fréquence régulière (une fois, deux fois ou trois fois l’an), avec les acteurs majeurs de sa municipalité.
Une tel cadre aurait servi à résoudre beaucoup de problèmes : la crise de l’investissement, les crises nées de l’urbanisation, la délinquance juvénile, le chômage, l’incivisme fiscale, etc.
Réunir les grands acteurs de sa municipalité au sein d’une plateforme de concertation, d’échange et de promotion du développement local devait être une priorité pour tout élu local qui voudrait travailler pour améliorer le cadre et le niveau de vie de sa population.
Il ne s’agit pas d’imaginer un tel outil comme un instrument de politique politicienne – ce serait tuer soi-même la poule aux œufs d’or-, mais d’y voir un outil politique de promotion économique et de transformation de la municipalité.
Lorsque nous parlons des acteurs de développement nous faisons allusion aux opérateurs économiques, aux leaders de la société civile, aux leaders d’opinion, aux forces vives de la diaspora, aux sportifs et artistes de renom, aux leaders communautaires.
Toute collectivité territoriale décentralisée qui initiera sa plateforme se rendra très tôt compte de l’utilité d’un tel instrument pour renforcer le management du territoire, la participation citoyenne. Il ne s’agit pas d’un salon ni d’une foire, mais d’un forum d’échange sur les questions locales, les attentes des citoyens, les pistes de solutions et ainsi que les méthodes et moyens éventuels.
La plateforme est rendue nécessaire parce que, de plus en plus, les conseillers municipaux sont des représentants qui la plupart du temps n’ont aucune proximité avec les localités qu’ils sont supposés représenter. Le mode de leur choix ou de la constitution des listes ne tient sur aucun critère objectif.
Augustin Roger MOMOKANA