Dschang, 07 juin (Sinotables.com) – De nouvelles chefferies traditionnelles vont être créées dans les jours à venir. Le gouvernement en a décidé ainsi, laisse savoir une lettre circulaire du ministre de l’Administration territoriale.
L’accueil de la lettre-circulaire dont l’objet est « modalités de création, de reclassement et de réhabilitation des chefferies traditionnelles » divise l’opinion.
En effet, certains voient derrière la décision du président de la République de lever la mesure de 1995 « portant suspension des créations, des reclassements et réhabilitations des chefferies traditionnelles désordonnées, voir fantaisistes, parfois par des Autorités incompétentes » une volonté politique d’assouvir des passions nourries par certaines élites inféodées à son parti politique (Rdpc).
Pour ceux-là, il s’agit de diviser celles des chefferies dont l’amitié n’est pas éprouvée, pour en créer de nouvelles avec pour leaders des partisans bien connus. A Bangang, dans le département des Bamboutos, ou à Baleveng dans le département de la Menoua, l’on a gardé à l’esprit les manœuvres de certaines élites économiquement assises pour diviser la chefferie supérieure dans le but de se faire introniser chef traditionnels.
Autre possibilité, cette décision donne la latitude au ministère de l’Administration territoriale de découper des chefferies traditionnelles dans les régions anglophones pour les confier à des chefs, dans la perspective de revoir la configuration administrative.
D’autres voix, même si elles ne sont pas totalement opposées à la mesure présidentielle, dénoncent plutôt une disposition du ministre du MINAT qui demande à tout éventuel chef « de solliciter et d’obtenir dorénavant et au préalable, mon autorisation expresse en vue de toute initiative de création, de reclassement ou de réhabilitation de chefferies traditionnelles.»
Et si cette dernière disposition visait à inviter des élites avides de pouvoir traditionnel ! Nous les connaissons qui sont prêtes à tout vendre y compris leur âme, pourvu que désormais elles soient appelé « Sa Majesté ! », ou parader parmi les chefs traditionnels sans se plus sa faire héler par des proches du palais.
Augustin Roger MOMOKANA