Combien a coûté la visite officielle que le président français, Emmanuel MACRON, vient d’effectuer au Cameroun ? Quel est le coût des entraves qu’une telle visite a eu sur le service public et les activités économiques ? Ce sont là quelques-unes des questions qui reviennent après des événements exceptionnels dans un pays, et même une collectivité territoriale décentralisée. Mais des questions qui finissent toujours par ne pas avoir de réponse du tout.
Parce que tout est sur le dos de l’État. Et l’État est à la fois si vaste et si méandreux qu’il serait difficile pour les organisateurs de second rang de diffuser quelques chiffres, au risque de se faire railler. Certains pourraient, même si les chiffres étaient publiés rétorquer que dans tous les cas c’est le Cameroun qui gagne si l’on prend en compte les contrats signés avec notre hôte. D’autres au contraire porteraient les mains sur la tête.
S’agissant de la visite officielle du président français Emmanuel MACRON, du 25 au 27 juillet, l’on a observé un déploiement logistique exceptionnel, l’enlèvement des déchets qui jonchaient les rues, des travaux d’embellissement et de pavoisement des artères de Yaoundé, un déploiement extraordinaire des forces armées et de sécurités, sans compter les ressources humaines mobilisées, les groupes de danses et la fermetures des services publics sur l’emprise du convoi présidentiel, etc.
Une caricature de dépense. Pour l’accueil du président Français, le RDPC a dû aller chercher 10 millions de FCFA pour mobiliser les militants chargés de garnir l’itinéraire du convoi, de l’aéroport international de Nsimalen à l’hôtel Hilton et peut-être sur d’autres sites concernés par l’événement.
Grâce à la télévision nationale, des travaux de nettoyage ont été effectué sur les alentours du Village Noah, à Etoudi. De même que l’intérieur a connu un coup du neuf. Sans doute avec l’appui de l’État camerounais. Pendant que Yannick NOAH se réjouit d’accueillir le président des Français dans son village qui fait, d’ailleurs, désormais la fierté de la capitale, des voisins sont jetés dans la rue parce que désormais sans abri.
Ces déploiements doivent avoir nécessiter des dépenses colossales et causé (aussi) un manque à gagner de l’ordre des centaines de millions à l’État pour les structures publiques qui ont été contraintes, pour des raisons de sécurité, de fermer pour trois jours, et aux opérateurs économiques dont les activités ont pris un coup dur pendant la préparation et l’accueil de l’hôte de marque.
Pourtant les dépenses de l’État ne sont pas à noyer dans les manques à gagner que cette visite officielle aura provoqué chez certains commerçants dont les transporteurs par taxi, les commerces situés sur l’emprise du convoi présidentiel, etc.
En somme, le bilan de cette visite doit être de l’ordre des milliards de FCFA, justifiable pour ce qui concerne les dépenses liées à l’organisation officielle, et injustifiables pour les dégâts collatéraux.
Augustin Roger MOMOKANA
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