Le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a signé et publié mardi un communiqué dénonçant l’entreprise de certains partis politiques de collecter des fonds aux fins de la lutte contre la Covid-19.
Paul Atanga Nji met fin aux campagnes de collectes de fonds engagées, en dehors de celle initiée par le Chef de l’État, dans le cadre de la lutte contre le nouveau Coronavirus.
« Certains leaders des partis politiques et d’associations ont lancé des appels à la générosité publique (…), en vue de collecter des fonds, au mépris de la législation en vigueur », écrit Paul Atanga Nji.
Le MINAT rappelle, au préalable, les mesures prises par le Chef de l’Etat dans le cadre de la riposte contre le Covid-19. Les mesures qui vont de la « fermeture des frontières » à la création d’une « fonds spécial de solidarité nationale destiné au financement des opérations relevant de la riposte contre la propagation du coronavirus ».
Avant d’inviter les initiateurs de la campagne dénoncée à « faire clôturer tout compte bancaire ouvert à cet effet et à lui en rendre compte dans les meilleurs délais, sans préjudices des sanctions prévues par la législation en vigueur. »
La sortie du MINAT s’appuie sur deux lois, notamment la loi N°83/002 du 21 juillet 1983 régissant les appels à la générosité publique et le décret n°85/1131 du 14 août 1985 fixant les conditions d’octroi de l’autorisation d’appel à la générosité publique.
Cette sortie est diversement appréciée par l’opinion publique. L’opération initiée par le MRC, et qui a pour nom de baptême, Survie Cameroon Survival Initiative lancée il y a moins de 50 heures aurait déjà enregistrée plus de 367.194 euros, soit 240512070 FCFA.
En réponse au ministre Paul Atanga Nji, un internaute fait valoir qu’ailleurs, « l’opposition et le partie au pouvoir travaillent ensemble pour le bien-être de la nation ». Un autre internaute pousse plus loin, arguant que le gouvernement est entrain d’imposer l’Etat d’urgence au Cameroun. Une prérogative qui ne relève que de la seule compétence du président de la République.
Le ministre de l’Administration territoriale a demandé aux établissements bancaires et de microfinances auprès desquels les comptes ont été ouverts de clôturer des comptes de l’opération. Sauf qu’à bien le regarder, les comptes ne peuvent être clôturés sans l’avis de son initiateur qui collecte les fonds en euros, via une plateforme numérique dédiée.
Kah Walla, leader politique et présidente du CPP rétorque : « Chaque fois qu’il y a eu levée de fonds publics dans ce pays, le Gouvt a été incapable de gérer correctement et justifier ces fonds. Sans répercussion. Il est souhaitable de mettre en place des systèmes de contrôle et de “accountability” pour les fonds. »
Augustin Roger MOMOKANA