Une décision du ministre de l’administration territoriale (MINAT) prescrit aux gouverneurs des régions anglophones du Nord-Ouest et Sud-Ouest de contrôler la vente des armes blanches.
Cette curieuse décision précise « Je vous prescris de recenser dans toutes les quincailleries et magasins de vos unités administratives respectives, les stockes de machettes, des haches et de fer disponible », écrit Paul ATANGA NJI.
Cette décision est consécutive à la montée des crimes perpétrés sur des personnes humaines à l’aide des armes blanches.
A son tour, le vendeur est tenu « d’identifier l’acheteur, retenir son numéro de téléphone, la situation de son domicile ».
Selon le ministre de l’administration territoriale, l’achat d’une arme blanche est désormais conditionné par l’obtention d’une autorisation délivrée par le sous-préfet territorialement compétent.
La mesure prise par Paul ATANGA NJI a une validité de quatre mois. Toute personne surprise avec une arme blanche alors qu’elle n’aura pas autorité sera considérée comme un terroriste.
La mesure du ministre de l’administration territoriale suscite la controverse au sein de l’opinion. Notamment pour ce qui est de sa valeur juridique. Une autorité ministérielle ou préfectorale a-t-il le droit de prendre des mesures qui entravent l’exercice des libertés publiques ?
On risque d’assister à une situation où des citoyens innocents sont arrêtés et jetés en prison du simple fait qu’ils soient détenteurs d’un couteau, d’une machette, d’une houe ou d’une barre de fer.
En attendant de savoir ce que pense l’intelligentsia juridique de cette mesure ministériel, « les magasins et les quincailleries devront conserver les copies de carte nationale d’identité, les numéros de téléphone, l’adresse des acheteurs ou toutes autres coordonnées utiles. »
Augustin Roger MOMOKANA