La politique a une fois de plus pris le dessus sur le bon sens. En signant un décret portant création de l’Ecole nationale de l’administration locale (NASLA), Paul Biya a snobé ces universités d’État qui ont déjà mis en place des programmes formation des spécialistes des collectivités territoriales décentralisées.
Aux termes du Décret N°2020/111 du 02 mars 2020 portant création, organisation et fonctionnement de la National School of Local Administration, le Cameroun se dote d’une autre école sans objet. En réalité, il ne s’agit pas d’un nouveau-né, mais d’une restructuration du CEFAM (Centre de Formation pour l’Administration Municipale) en vue de répondre aux défis de la décentralisation.
La NASLA (National School of Local Administration) a pour mission « d’assurer la formation professionnelle dans les domaines de compétences et spécialités de l’administration locale », précise le décret du président de la république signée ce 02 mars 2020.
Cette école a vocation à former dans trois cycles : les cadres du cycle A ou encore les cadres supérieurs de l’administration locale ; le cycle B ou encore les cadres moyens de l’administration locale ; le cycle C ou encore les agents spécialisés de l’administration locale. Mais la NASLA assurera, en plus, la formation continue dont la durée ne peut excéder six (06) mois ; des formations spécifiques dont la durée ne peut excéder trois (03) mois. Cette dernière catégorie vise les élus locaux, les personnes exerçant la tutelle sur les collectivités territoriales décentralisées, les personnels des services techniques/sociaux, les agents chargés de l’état civil, etc.
La durée de la formation dans chacun des cycles est de deux (02) ans sanctionnée par l’obtention d’un diplôme délivré par le ministre chargé des collectivités territoriales décentralisées, à la diligence du directeur général de la NASLA.
La formation et les stages à la National School of Local Administration sont payants. Le siège de la NASLA est à Buea, chef lieu de la région du Sud-Ouest et site qui abrite le CEFAM.
Selon les dispositifs du décret N°2020/111 du 02 mars 2020, le CEFAM de Buea meurt et cède place à la NASLA. D’ailleurs, les titulaires du Cycle I du CEFAM correspondent aux titulaires du cycle B de la NASLA, tandis que ceux du Cycle II équivalent au Cycle C de la nouvelle école. Un cycle est ajouté, celui de la formation des cadres supérieurs.
Augustin Roger MOMOKANA