Ça devient même quoi nos établissements scolaires ? Moins d’un an après les drames de l’Université de Yaoundé où des surveillants auraient tabassé à mort l’étudiant Nguefack Zenkeng Valery Rochinel, du lycée de Deido à Douala où le jeune Tchanou Ousmane Blerius a été assassiné par son camarade, voici le drame du lycée classique de Nkolbisson à Yaoundé.
Njomi Tchakounte Boris Kevin, 26 ans, professeur de mathématiques au lycée de Nkolbisson, à Yaoundé, lauréat de la 58e promotion de l’École Normale Supérieure de Yaoundé, sortie en août 2019, est mort hier à la suite d’un accrochage avec son élève … 14 ans.
Ce qui s’est passé ?
Njomi Tchakounte Boris Kevin PLEG (professeur des lycées d’enseignement général) en cours d’intégration était vacataire au lycée classique de Nkolbisson depuis deux mois seulement. L’élève assassin quant à lui a pour nom Bisse Ngosso Brice. Il est âgé de 15 ans.
Selon des témoins présents au moment du crime, dont les versions des faits divergent, une altercation a apposé l’élève à son enseignant. Alors que l’enseignant et la classe s’attellent à la correction de la dernière évaluation, un élève au fond de la classe pianote son téléphone.
L’enseignant découvre cet élève distrait, se rapproche de lui. Ce dernier ne s’en prive pas. L’enseignant demande que le téléphone lui soit remis. Niet lui répond l’élève. Le règlement intérieur du lycée prescrit le retrait et la remise au service administratif compétent en l’occurrence la surveillance générale.
Frustré par le comportement ostentatoire de l’élève, l’enseignant tente d’arracher le téléphone. Il va trouver en face un garçon prêt à tout pour l’humilier davantage devant ses camarades. L’enseignant intime alors à l’élève de sortir. Ce dernier refuse de lui obéir. C’est ainsi que l’enseignant tente à nouveau d’arracher le téléphone. Les deux vont se neutraliser farouchement. Jusqu’à ce que le jeune fasse recourt à une arme identifiée comme un compas. C’est à ce moment que les élèves présents constatent que la « scène de théâtre » a tourné en un drame. Des cris de détressent fendent alors le ciel du lycée classique de Nkolbisson.
Des collègues et le personnel administratifs accourent. L’enseignant se vide de son sang. Il est transporté à l’infirmerie où le cas sera jugé compliqué. D’où son transfert au C.H.U. (Centre hospitalier universitaire) de Yaoundé, sis à Melen.
«Il a été immédiatement conduit aux urgences du CHU. Malheureusement, là-bas, le médecin après examen, a déclaré sa mort en expliquant qu’il a rendu l’âme avant son arrivée à l’hôpital parce qu’il a perdu beaucoup de sang », a témoigné une source proche de l’enquête.
Pendant ce temps, l’élève assassin s’est évaporé dans la nature. La police du 12e arrondissement lui mettra le grappin dessus dans sa cachette à Oyom Abang.
En route pour Yabassi, le ministre des enseignements secondaire Pauline Nalova Lyonga a fait demi-tour. Une fois à Yaoundé elle s’est rendue d’abord au C.H.U. où elle a effectivement constaté le drame, avant de se diriger par la suite au lycée classique de Nkolbisson dompté par l’horreur.
« Je suis profondément attristé par l’information qui tombe à l’instant : le décès d’un enseignant au CHU, Poignardé par son élève de 4eme, du Lycée de Nkolbisson! Nous sommes interpelés à plus d’un titre.
Elle remet en cause le fondement de la famille au Cameroun. Ainsi que le type d’école et d’élèves que nous avons aujourd’hui… Nous avons le devoir de sauver ces deux structures: La famille et l’école. Le cadre législatif doit être renforcé… J’y reviendrai plus en détails à la fin des conclusions des enquêtes, » a déclaré madame le ministre à l’attention de la communauté éducative et de la famille de l’enseignant assassiné.
Une enquête a été ouverte par les forces de police et de sécurité dans le but d’établir les vrais mobiles de cet assassinat que certains qualifient de prémédité.
Augustin Roger MOMOKANA