
Le déficit structurel rendu à 160 000 tonnes ne décourage pas les opérateurs de la filière des oléagineux qui ont déjà consenti plus de 700 milliards de francs CFA d’investissements et recruté 60 000 personnes en emplois directs. D’autres usines sont sur le point d’entrer en production.
Alors qu’on avait pronostiqué un ciel nuageux sur la filière des oléagineux en raison de la crise sanitaire du Covid-19, les opérateurs réussissent à traverser la zone de turbulence. S’il faut reconnaître que les méventes et surstocks des produits finis ont empêché beaucoup d’entreprises d’exporter et entraîné des baisses de chiffres d’affaires avoisinant 30 à 40%, la filière continue de jouer un rôle déterminant dans la vie économique du pays. Lors d’une conférence de presse organisée par l’Association des raffineurs des oléagineux du Cameroun (ASROC), son secrétaire général Jacquis KEMLEU TCHABGOU, a révélé que les investissements sont déjà de plus de 700 milliards de francs CFA pour plus de 60 000 personnes recrutées en emplois directs. Des signaux qui sont des indicateurs d’une filière à fort potentiel de croissance et à forte valeur ajoutée, malgré une conjoncture économique difficile.
Les opérateurs font mieux ces derniers temps pour que les produits comme les huiles raffinées et les savons de ménage soient toujours disponibles. De nouvelles usines dont en train d’entrer en production. Il s’agit de nouvelles raffineries d’Azur S.A avec 500 tonnes d’huile de palme brute par jour pour 63 nouveaux emplois, de SCS/RAFCA avec 500 tonnes d’huile de palme par jour pour 60 nouveaux emplois, de HACC avec 200 tonnes d’huile de palme par jour pour 30 nouveaux emplois, de PAFIC avec 200 tonnes d’huile de palme par jour pour 28 nouveaux emplois et de SANET avec 200 tonnes d’huile de palme pour 29 nouveaux emplois. Les savonneries ne sont pas en reste avec des projections de production de 937 tonnes de savon par jour pour 477 nouveaux emplois. Ces chiffres amènent l’ASROC à affirmer que l’huile raffinée, les savons de ménage et de toilette seront disponibles en quantité, en qualité et à bon prix lors des prochaines fêtes de fin d’année et de nouvel an.
Malgré ces vents favorables, la filière souffre d’un déficit structurel de l’ordre de 160 000 tonnes qui, de l’avis de Jacquis KEMLEU TCHABGOU, est « conjoncturel ». Ce pour la simple raison que la production nationale d’huile de palme brute est de 360 000 tonnes par an pour une demande industrielle de 1 179 252 tonnes par an.
Gil TAKE