« Monsieur le Ministre, expliquez-nous ce paradoxe. Comment voulez-vous qu’on vous autorise à ratifier un traité de protection du gorille et de son habitat alors qu’au même moment, vous nous informez de l’intention de détruire l’habitat du gorille en délivrant des titres d’exploitation dont on sait bien pour des raisons évoquées et d’autres, qu’ils sont sujets à anarchies et dérives ? »
Lors de la Discussion du projet de loi autorisation le Président de la République de ratifier l’accord sur la conservation des gorilles et de leurs habitats, adopté le 26 octobre 2007 à Paris, le député Cabral Libii a été sans pitié pour le ministre des forêts et de la faune.
Cabral Libii a interrogé le ministre Jules Doret Ndongo sur la nécessité de ce projet de loi eu égard à certains griefs qui a relevés et contre le gouvernement sur la malgouvernance de notre forêt.
« (…) lorsqu’on parle de faune et de forêt dans notre pays, on touche là des domaines qui charrient les problèmes vitaux pour les camerounais, ce peuple qui nous a envoyé ici et qui, sur ces questions, fonde en nous des espérances qui ne distinguent pas les cloisons de nos chapelles politiques », introduit le député de la nation.
Il s’en suit un certains nombre de griefs liés tantôt à l’incompétence des ministres successifs qui se sont succédés à la tête du département ministériel en charge des forêts et de la faune, tantôt à l’actif du laxisme qui entoure la gestion de nos forêts.
L’inquiétude de l’élu du peuple tient d’un reportage de la télévision française France 24 datant du 5 juin 2020. Selon ledit reportage, une mobilisation internationale est en vue pour protester contre de la forêt d’Ebo, « mitoyenne à la Sanaga Maritime, au Nkam et au Mbam », vaste de 65 000 ha, « non pas en aire protégée, ce qui aurait pourtant été logique puisque les gorilles dont nous parlons de protection y vivent en masse, mais plutôt en UFA (Unité Forestière d’Aménagement) pour qu’ait lieu un nouveau massacre forestier et faunique. »
La forêt en question, objet de tension avec les riverains est en attente de classement.
Pour le député, l’entreprise du gouvernement devient dès lors curieuse. Le Cameroun aurait dû ratifier l’accord sur la conservation des gorilles et de leurs habitats depuis plus d’une dizaine d’années. A partir du moment qu’il offre des opportunités réelles de financement, d’assistance technique, de formation et d’entraide, de renforcement de la lutte contre le braconnage, de renforcements de la protection des populations.
« Le Cameroun exporte encore plus de 800 000 m3 de bois en grumes par an. Vous vous contentez des 12,5% mensuels de la surtaxe à l’exportation. » Cabral Libii a annoncé que le PCRN entendait déposer sur la table des présidents à l’Assemblée Nationale, un projet de loi pour remplacer la loi actuelle obsolète.
Augustin Roger MOMOKANA