La production nationale d’huile de palme brute est de l’ordre de 400 000 T/an, pour une demande industrielle qui est passée de 1 179 252 tonnes/an à 1 391 220 tonnes/an.
Cet article a été rédigé par Gil TAKE pour le compte du journal en ligne Sinotables. Date de la mise en ligne 14 juin 2021.
Le déficit de la matière première pour la production des huiles végétales raffinées au Cameroun en 2021 est de 160 000 tonnes d’huiles brute. Il est dû au relèvement de la capacité de transformation des unités existantes (SCR MAYA et Cie, HACC, CGM) d’une part, et à l’entrée en scène de nouvelles unités (AZUR, PAFIC). Ces dernières transforment à elles seules respectivement 500 et 200 tonnes de brute par jour.
S’il y a un dossier qui donne des insomnies à l’Association des raffineurs des oléagineux du Cameroun (Asroc), c’est l’accès à l’huile de palme brute. Lors d’une conférence de presse organisée à Yaoundé le 10 juin dernier, l’association a révélé un ralentissement des approvisionnements des industries de la deuxième transformation par celles de la première transformation. Cette situation est davantage due à l’insuffisance de la production nationale d’huile de palme qui est de l’ordre de 400 000 tonnes par an pour une demande industrielle passée de 1 179 252 t à 1 391 220 t par an.
Une situation qui perdure depuis plusieurs années déjà, car la filière fait face à un déficit structurel de la matière première de l’ordre de 160 000 t. Ce déficit n’est pas prêt de se stabiliser à en croire le Secrétaire général de l’Asroc, Jacquis Gabriel KEMLEU TCHABGOU par ailleurs maire de la commune de Dschang dans le département de la Menoua, région de l’Ouest. Pour pallier le déficit actuel, le Cameroun se voit obligé de recourir chaque année aux importations, chiffrées en moyenne à 100 000 t. « Ces importations sont une mesure conjoncturelle, appliquée dans l’attente de du relèvement de la production nationale d’huile de palme », explique M. KEMLEU TCHABGOU.
De sources officielles, ces importations sont passées de 70 000 t en 2020 à 120 000 t. Un quota sollicité auprès du gouvernement et obtenu par le Comité de régulation de la filière des oléagineux présidé par le Dr. Emmanuel Paul NKOULOU ADA, afin de relancer une économie actuellement exsangue du fait de la crise sanitaire liée au Covid-19.
La filière reste résiliente
Les contrecoups subis par la filière ne découragent pour autant pas les opérateurs, surtout les transformateurs. Les 700 milliards de F investis à date renseignent à suffisance sur la bonne santé de cette branche d’activité importante pour l’économie nationale, avec comme effets induits plus de 60 000 personnes recrutées en emplois directs. Le segment de la transformation représente à lui seul 450 milliards de F pour 9130 emplois directs. En prime, de nouvelles unités de production sont annoncées par l’Asroc et feront passer la capacité de raffinage de 51 654 t à 68 868 t et la capacité de production du savon de 46 617 t à 46 867 t.
La veille reste permanente
Afin d’en découdre avec les huiles végétales raffinées non conformes, l’Asroc rassure sur les mesures de veille inscrites dans le cadre de « l’opération coup de poing » pour assainir la filière. Des actions concertées avec d’une part la fourniture du renseignement prévisionnel par les industriels de la deuxième transformation et les associations des consommateurs d’une part et la Brigade de contrôle et de répression des fraudes du ministère du Commerce, l’opération Halcomi et le Groupement spécial d’intervention douanière de la Direction générale des Douanes du ministère des Finances d’autre part.
Gil TAKE