La série de trois chroniques nous inaugurons ce jour sur le thème de la « protection des terres agricoles » est une réflexion de CHEUTEU Jean Marie. Il est Ingénieur Général d’Agriculture, spécialiste du Développement rural.
Au Cameroun, la protection des terres agricoles est un véritable défi à relever par les pouvoirs publics engagés dans la promotion de l’agriculture de seconde génération. Une meilleure sécurisation des terres agricoles favorise le développement de l’agriculture qui a pour conséquence d’assurer la sécurité alimentaire et de générer des emplois et une croissance économique forte et durable.
Le Cameroun est un pays riche en potentialités tant sur le plan écologique, pédologique, socioéconomique et en particulier sur le plan agricole.
Ces énormes ressources jusque-ici ne permettent pas d’impulser un véritable décollage économique et le développement humain. Ainsi la sécurité alimentaire des populations est constamment menacée.
Comme l’avait souligné EBERHARD STAHN dans la Messagère n° 26 du 28 Août 1995. « Il serait contradictoire qu’un pays comme le Cameroun soit si riche en ressources et pauvre dans la réalité ».
La menace qui plane sur la sécurité et de la souveraineté alimentaire est donc une réalité au Cameroun. Pourtant quelles que soit les politiques agricoles que nous pouvons adopter pour faire face à la grave crise alimentaire et à la crise de la vie chère, les terres agricoles demeureront le principal socle de leur mise en œuvre.
Il est important ou curieux de noter que les Camerounais qui ambitionnent faire ou s’investir dans l’agriculture n’ont pas toujours accès aux terres agricoles. De même, ces terres agricoles diminuent tous les jours au détriment de l’urbanisation, de la construction d’ouvrages d’art ou d’habitats de luxe. Sans que cela n’attire l’attention de personne.
D’ailleurs, au Cameroun, les terres fertiles et d’accès facile pour la pratique agricole sont sollicitées pour les constructions diverses. Parce que les politiques d’urbanisme et de l’habitat sont essentiellement envahissantes au détriment des terres agricoles tant dans les villes qu’en zone rurale.
Les autorités et l’élite sociale préfèrent des constructions d’habitats même anarchiques aux plantations agricoles qui procurent de la nourriture pour la survie des êtres humains.
CHEUTEU Jean Marie
Ingénieur Général d’Agriculture
Spécialiste du Développement Rural
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