
Justice
« Il m’a été donné de constater qu’au mépris des lois et règlements en vigueur, les documents et informations confidentiels des institutions de l’Etat et des organismes du secteur public, sont régulièrement divulgués auprès d’un public non autorisé », écrit le Premier ministre dans une circulaire aux membres du gouvernement, chefs des missions diplomatiques, autorités administratives, maires, directeurs généraux, etc.
Cette pratique, en porte-à-faux avec les textes en vigueur s’agissant de la gestion des documents confidentiels de l’Etat, en particulier des dispositions de l’Instruction N°13/CAB/PRF du 06 août 1968 sur la protection du secret, prend «de l’ampleur, à la faveur de la vulgarisation d’Internet et de ses dérivés et de l’apparition de nouveaux outils de communications électroniques.»
Pour le stopper, le Premier ministre instruit la nomination aux services courriers des agents jouissant d’une probité morale établie, de même qu’il instruit aux différents responsables le « respect de l’obligation de discrétion professionnelle incombant aux agents publics » placés sous leur responsabilité, la sanction des agents coupables, et la mise en place « des canaux de communications électroniques sécurisés pour les transactions électroniques de l’Administration », grâce à la conjonction des expertises de l’Antic (Agence Nationale des Technologies de l’Information) et du Cenadi (Centre National de Développement de l’Informatique).
La fuite des documents estampillés « Confidentiel », ou « Secret », ou « Très Secret » ne concerne pas seulement le gouvernement, les missions diplomatiques et les sociétés d’Etat, mais aussi la présidence de la République. Il est arrivé qu’un discours du président de la République se retrouve sur les réseaux sociaux avant d’avoir été prononcé.
Augustin Roger MOMOKANA