
Samuel Wazizi, était reporter d’image et présentateur d’une émission à Chilen Music Television
Le gouvernement du Cameroun a chaud. Il va lui falloir apporter la lumière sur les causes et les circonstances exactes du décès du journaliste Samuel Ebuwe Ajiekia, alias Samuel Wazizi.
Samuel Wazizi, était reporter d’image et présentateur d’une émission à Chilen Music Television (CMTV), une chaine régionale privée dans la ville de Buea, région du Sud-Ouest au Cameroun. Informé par des confrères qu’il était recherché par la police, il a décidé, en bon citoyen, de s’y rendre pour être édifié sur les raisons de cette convocation.
Samuel Wazizi s’est ainsi présente à la police le vendredi 2 août 2019. C’est alors qu’il apprend qu’il est recherché pour être d’intelligence avec les séparatistes. Il est « en réalité le logisticien de divers groupes opérant sur les hauteurs de MOUNTAINS LIONS », a affirmé le communiqué du ministère de la Défense annonçant son décès.
Une notification grave dans la mesure où le suspect serait mis à la disposition du tribunal militaire pour répondre des faits de terrorisme.
Stupéfait le journaliste fait appel à son avocat. A l’arrivée de ce dernier, il apprend que le client se trouve à la 21eme Brigade d’Infanterie Motorisée (21ème BRIM). Il s’y rend et est reçu moins qu’une mouche. Les militaires Camerounais seraient au-dessus de la justice, des droits de l’Homme.
C’est ainsi qu’il perd définitivement le contact avec Samuel entre temps le journaliste est exfiltré par l’armée puis conduit à Yaoundé. Quelle est le mobile qui justifie cet acte quand on sait que même en cas de terrorisme avéré, il revenait au à l’officier de police judiciaire de transmettre le dossier du présumé terroriste au commissaire du gouvernement ?
Ayant perdu tout contact avec son client, l’avocat est obligé d’introduire auprès du tribunal de grande instance de Buea un recours en Habea corpus. Peine perdue, puisque la procédure traine jusqu’à ce jour.
Bousculé par la révélation d’Equinoxe TV faisant état de la mort de Samuel Wazizi le ministère de la défense produit un communiqué pour annoncer la mort le 17 août 2019 du journaliste.
D’août 2019 à juin 2020 cela fait 11 mois. Comment la nouvelle du décès de Samuel Wazizi n’a-t-elle été rendue publique qu’un an plus tard ? Pourquoi l’armée n’a-t-il pas pris sur elle d’aller remettre la dépouille à la famille du défunt qui apprend le décès de son membre via Equinoxe TV ?
Christophe Guilhou, l’ambassadeur de France au Cameroun, au sortir d’une audience avec le président Paul Biya a confié à la presse que le Président Paul Biya a promis l’ouverture des enquêtes pour faire la lumière sur la mort de Samuel Wazizi.
Augustin Roger MOMOKANA