Jusqu’ici les enterrements avec des voitures et des objets précieux sonnaient dans les oreilles des Camerounais comme des légendes. Comme des montages réalisés par des infographes pour manipuler les consciences.
Aujourd’hui, nos incrédules sont convaincus que cela peut relever de la réalité car, voilà le capitaine d’industrie et ex-maire de la Commune de Pete-Bandjoun, Fotso Victor s’est fait inhumer avec son téléphone portable. L’information a été rendue publique par sa fille Vicky Love Maptue Fotso.
A la question de savoir si cette dernière volonté du patriarche est sensée ou insensée, notre lecteur qui a requis l’anonymat répond :
« Le vieux est parti avec sa mémoire virtuelle ? Cela traduit sa méfiance vis-à-vis de sa progéniture. Le vieux a voulu éviter que des individus utilisent son nom pour poser des actes inadmissibles. Ce téléphone devait être une mine d’or en termes de contacts haut placés, capitaines d’industrie comme lui, politiques à l’instar des décideurs de ce monde. Le laisser en divagation aurait été un mal à ses enfants qui déjà ont démontré à la face du monde qu’ils ne sont pas respectueux de la mémoire du grand homme qui les a mis au monde.»
Décédé à Paris, en France, le 20 mars dernier, la dépouille mortuaire du richissime homme d’Affaires est arrivée dans la matinée du samedi 20 juin à l’aéroport de Bafoussam, à l’Ouest du Cameroun. Elle a été par la suite escortée à sa luxuriante résidence à Mbo Bandjoun.
Quant à la fille de Fotso selon qui les obsèques du patriarche n’ont pas reflété l’image du défunt, elle semble oublier que ces obsèques interviennent sous la coupe des mesures barrières imposées par la Covid-19. Le gouvernement qui a prescrit le strict respect de ces mesures ne pouvait pas se permettre de les fouler au pied.
« Ces enfants qui se plaignent ont eux même organisé les obsèques de leur parent. Qu’ont-ils pris comme initiative pour que ces obsèques soient à la hauteur de leur rêve ? J’espère que leur déception n’est pas due à l’absence du Président de la République ou du chef du gouvernement, des présidents du sénat et de l’assemblée nationale » regrette notre consultant.
Et quid de la médaille de Commandeur du Mérite agricole décerné à titre posthume ? Fotso Victor était un exploitant agricole qui a fait ses preuves notamment dans la culture du haricot vert. Globalement il a été honoré des plus hautes distinctions nationales. Celle qui lui est décerné après sa mort ne devrait pas être vue comme une insignifiante.
Malgré tout ce que les uns et les autres peuvent dire, le patriarche Fotso Victor est en tout différent de ses amis André Sohaing, Kadji Defosso, Jean-Samuel Noutchogouin. En ceci qu’il est a un harem de plus de 25 femmes, avec plus d’une centaine d’enfants. C’est là tout le problème, toute sa méfiance, toute sa crainte de l’après son règne. Le fait que cette famille se soit retrouvée devant le tribunal de Paris –pour les modalités de rapatriement de la dépouille et la date des obsèques- est une alerte sur la bataille de faucons qui va suivre l’enterrement. Et si Yves Michel Fotso avait été là, avec toute l’influence qu’on lui a reconnue ?
Augustin Roger MOMOKANA