
C’est le ras le bol général. Chaque jour qui passe, le Cameroun s’enlise davantage dans une crise qui risque de faire voler en éclats les institutions de l’État. L’actualité n’est plus dominée seulement par les guerres dans le NOSO et à l’Extrême-Nord, mais aussi par une grève des enseignants qui, progressivement, se généralise à d’autres corps socioprofessionnels.
Depuis le 23 février, les enseignants ont décidé de s’abstenir de dispenser les cours, au nom d’un mouvement baptisé « Opération Craie Morte » mené par le collectif connu sous l’appellation « On a Trop Supporté ».
Malgré les multiples propositions faites par le gouvernement pour désamorcer la crise, ainsi que les tentatives d’infiltration pour fragiliser le mouvement, la grève se poursuit chaque jour avec plus de détermination et de sérénité. Tant et si bien que le gouvernement s’est vu obligé d’envoyer les sous-préfets à la rencontre des grévistes dans les établissements scolaires. Quelle humiliation cette attitude ces agneaux (enseignants d’un lycée technique du Wouri) ont réservé au Sous-préfet lundi dernier ! Ils l’ont écouté parler. N’ont répondu à aucune de ses questions. Il s’en est allé comme il est venu.
Cette semaine, le personnel de santé, lui aussi, s’en mêle à partir de ce 16 mars. Ses revendications ne relèvent pas de la supercherie politique ou d’une quelconque manœuvre d’hommes politiques tapis dans l’ombre. Elles sont plutôt très compréhensibles et poussent à s’interroger sur la volonté réelle des hommes qui dirigent le Cameroun à déverrouiller la machine.
Pendant que nous y sommes, voici les agents communaux qui rejoignent le mouvement « On a Trop Supporté ». Ils ajoutent : « Et Nous n’en Pouvons Plus ». Leur décision de rallier le mouvement initié par les enseignants est contenue dans une note signée des responsables du Syndicats National des Communes du Cameroun.
Parmi les revendications formulées par le syndicat : la mise sur pied de la fonction publique locale ; le paiement régulier des salaires ; la prise en charge par la CNPS des personnels retraités; la tenue des commissions paritaires d’avancement dans les communes.
Cet article a été rédigé par Augustin Roger MOMOKANA pour le compte du journal en ligne Sinotables. Date de la mise en ligne 16 Mars 2022.
Fort de ce qui précède, les signataires du prévis annoncent l’entrée en grève dès lundi 21 mars 2022 des agents communaux du Cameroun. Ils invitent les agents à « être présents à son poste de travail et à l’heure, mais ne mener aucune activité ; renvoyer les usagers à une période ultérieure aux jours de grève ».
Cet appel à la grève lancé par le bureau du Syndicat National des Communes du Cameroun ( ?) dit-on, vise à soutenir la grève des enseignants en vue de pousser l’État à la refondation de la gouvernance par des meilleures politiques qui favorise l’épanouissement du travailleur quel qu’il soit.
A la différence des autres corps engagés dans cette grève, les têtes de proue du syndicat national des Communes du Cameroun sont bien connues. Ils pourront entrer en discussion avec les autorités pour une sortie de crise.
Augustin Roger MOMOKANA