Les candidats à l’élection présidentielle du 7 octobre prochain doivent insérer dans leur programme de campagne les préoccupations des pères fondateurs de l’Union des populations du Cameroun (Upc) : la lutte contre le néocolonialisme sous toutes ses formes, la quête d’une souveraineté, l’élévation du standard de vie des camerounais, entre autres.
De nombreux politiques pensent que certains candidats de l’opposition, hommes liges des puissances impérialistes occidentales, ne peuvent pas s’inscrire dans la trajectoire des héros nationaux de l’indépendance totale du Cameroun.
La pertinence de la réflexion
La tenue de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018 n’est pas une vision de l’esprit. Dans les réseaux sociaux, sur les plateaux des chaines de télévision nationales et internationales, les représentants des différents candidats sont animés par des préoccupations électoralistes pour la conquête des 6 500 000 électeurs.
Toutefois, de sources, la constance des valeurs qu’Ernest Ouandié, vice-président de l’Upc et les siens ont défendu, en leur temps, pour l’amélioration des conditions de vie et du mieux-être des camerounais, (article 1er des statuts de l’Upc), demeure d’actualité. Les candidats doivent introduire dans leur plan de campagne électorale ces valeurs cardinales.
Ernest Ouandié a été fusillé à Bafoussam le 15 janvier 1971 par le peloton mobile d’exécution d’Amadou Ahidjo, président de la République du Cameroun, son corps organique est allé au tombeau, seulement, ses préoccupations demeurent.
« Tant que l’on parlera de la lutte contre la pauvreté ; du taux de la qualité du panier de la ménagère, de notre éducation scolaire ; des problèmes de la santé… les voix des Um Nyobé, Félix Roland Moumier, d’Ernest Ouandié… se feront entendre, » soutiennent des analystes politiques.
Des analystes politiques selon qui l’évocation de l’histoire des héros nationaux suggère de la réflexion. Selon leurs dires, quelle que soit la véracité et pertinence des questions soulevées par « nos héros » il est important d’en faire une adaptation au contexte actuel avec la complexité de l’économie et l’impact multiforme de la coopération internationale dans le processus de développement.
« Aucun pays ne pouvant vivre en autarcie, l’extrémisme contre le néocolonialisme doit être revu dans le sens de la mise en œuvre d’une coopération à bénéfice réciproque au lieu de la cristallisation d’une répugnance vis-à-vis des apports étrangers. Il faut bien se le dire, il est illusoire d’envisager une accession au pouvoir en fondant son programme de campagne sur la marginalisation des puissances tutélaires. Ainsi, il est tout à fait souhaitable de placer les intérêts du peuple au 1er plan des préoccupations politiques mais en les bâtissant sur un socle fait de réalisme et des fédérations des énergies qu’elles soient endogènes ou exogènes.
Des agents du néocolonialisme voués aux gémonies
Le Prof. Ndongo, nombres de critiques politiques et acteurs de la société civile militante évaluent que la préoccupation du leader de la branche armée de l’Upc liée à « la lutte contre le néocolonialisme sous toutes ses formes » mérite quelque attention.
Selon eux, la position de certains candidats de l’opposition, « ouvertement hommes liges » des puissances occidentales, envisagent machiavéliquement d’accéder au pouvoir avant de définir ce qu’ils veulent bien faire. « Agissant de la sorte, ils sont en déphasage complet avec la vision des nationalistes qui ont énoncé avec précision les objectifs visés, » laisse entendre, l’enseignant universitaire.
Le Prof. Ndongo soutient que ces candidats qui ne demandent pas à leurs bras séculiers, les rebelles sécessionnistes engagés dans la déstabilisation des régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest, de déposer les armes doivent comprendre que l’unité du Cameroun, sacrée et obtenue de hautes luttes doit permettre aux différentes populations d’en faire le socle d’un développement harmonieux du pays. L’indivisibilité du Cameroun est donc ainsi incontournable quelle que soit la direction idéologique à la quelle l’on appartient.
« En réagissant ainsi nous voulons nous faire l’espoir que les combats acharnés de nos héros doivent servir d’orientations et de modèles patriotiques et nationalistes pour guider les camerounais d’aujourd’hui en mal de positionnement, » dit-il. En la matière, le sénateur Rdpc dans le département de la Menoua, Pr Fomethe Anaclet et bien d’autres hiérarques du parti des flammes exaltent les mérites de la candidature du président sortant et candidat Rdpc à cette élection, Paul Biya, qu’ils reconnaissent comme étant le garant de l’unité nationale, l’indivisibilité du Cameroun, l’émergence et du développement. « Il s’agit pour nous de la Menoua de soutenir sans réserve, au-delà des chapelles politiques, la candidature du président Biya et de le porter à la victoire en temps opportun. Car elle est la seule, susceptible, compte tenu du contexte sociopolitique de l’heure marqué par la question brulante de la crise anglophone dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest, de conduire vers la sortie de crise sécuritaire. Barrons la voie aux divisions et irrédentismes d’où qu’ils viennent, de qui ils viennent, » dixit le sénateur professeur Fomethe Anaclet. C’était le 4 août 2018 à Dschang à l’occasion de la cérémonie de soutien et remerciements au président de la République suite à son élection au poste de Sénateur.
Pour sa part, et dans la perspective de l’implémentation de la vision d’Ernest Ouandié, Simon Lontsi le promoteur de l’Agence camerounaise pour la protection des droits et libertés (Acpdl), laisse entendre qu’il travaille avec certaines personnalités à la mise sur pied d’une grande plateforme constituée des partis d’oppositions, associations, des grandes personnalités de la société civile ; d’une déferlante au profit du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc). « Qui se présente aujourd’hui aux yeux de tous comme la meilleure force pour sortir le pays de l’ornière. Quand on sait qu’il gît sous le poids des détournements massifs des fonds, décisions à l’emporte-pièce et de la prestidigitation politique, » déclare-t-il, visiblement assuré.
L’impossibilité de l’opposition néocoloniale à porter les défis des héros
Les politiques mobilisées au sein du G20 soutiennent la candidature de Paul Biya. Pour eux, les candidats des partis de l’opposition constituent une opposition coloniale et ne peuvent pas porter dans leur plan de campagne électorale les combats de l’Union des populations du Cameroun (Upc) qui sont des valeurs éternelles. Le président du Nouveau mouvement populaire (Nmp) André Banda Kani fait partie de la coalisation appellée G20. « L’Upécisme», selon ses dires, a été porté par les Um Nyobé, Ernest Ouandié, Félix Roland Moumier… à la suite de leurs devanciers, grands héros de notre pays dont Douala Manga Bell, Martin Paul Samba… André Banda Kani confie que pour ces grands héros l’idée fut celle d’un grand Cameroun, celle d’un pays qui a pour vocation de proposer au monde quelque chose de nouveau qui serait la synthèse de l’occident, l’Orient, et de l’Egypte antique pour déboucher sur un projet qui puisse répondre aux problèmes de l’humanité actuelle. « C’est cela qui donne un sens à l’Upécisme et lui confère son éternité, » argue-t-il. Et d’ajouter : « Aujourd’hui, cela s’actualise dans les combats autour du FCFA ; le panafricanisme, c’est-à-dire la souveraineté de nos Etats sur le plan économique, spirituel, éducatif scolaire, culturel et artistique. Et nous avons incarné ça et remis sur la table avec : le départ des bases militaires en Afrique, le débat sur le FCFA, l’iniquité des termes de l’échange, l’injustice du droit international. Quels Candidats à l’élection du 7 octobre prochain, notamment ceux qui se sont proclamés leaders de l’opposition au Cameroun peuvent porter ces valeurs ? Ils fuient ces problèmes pour ne pas tourmenter leurs parrains occidentaux. Ces agents doubles vont dans les ambassades étrangères pour solliciter le parrainage des puissances étrangères afin d’accéder au pouvoir ; la dernière sortie était à l’ambassade américaine aucun d’entre eux n’a démenti cela. Ils ne peuvent pas donc s’inscrire dans la trajectoire de nos héros nationaux ; ce sont les agents de l’étranger. »
Le président du Nmp conclut que celui qui revendique publiquement l’Héritage de nos héros, c’est le président Paul Biya en ce sens que dans son discours de 2016, il a dit « Nous marchons désormais sur les traces de nos héros nationaux qui ont versé leur sang pour l’indépendance de notre pays. Et il est allé plus loin en recevant au palais la veuve de Um Nyobé et son fils. Ce genre de geste n’est pas le fruit du hasard. »
Filbert AZAP NDONGO