Le rapport 2020 de la CONAC (Commission nationale anti-corruption) dresse le portrait des dix secteurs les plus corrompus au Cameroun. L’étude est fondée sur les « appels » et les « actes de corruption et infractions assimilées ».
Pour établir son rapport, la CONAC prend en compte les appels de dénonciation des citoyens sans lesquels il serait impossible de démasquer les actes de corruption pratiqués dans certaines institutions publiques ou parapubliques.
Le Centre, le Littoral, l’Ouest et l’Extrême-Nord caracolent au peloton de tête des régions où le nombre d’appels de dénonciation est le plus élevé. Ces quatre régions cumulent plus de 10 000 appels sur un total national de 12 675. La diaspora a fait 35 appels pour dénoncer.
Par contre, les mois où les dénonciations atteignent le pic sont Novembre (402), Décembre (365), Octobre (305), Mars (218) et janvier (214). Ces appels portent sur « Extorsion, détournements, trafic d’influence, abus de confiance, fraude, enrichissement illicite, favoritisme… »,
Une autre catégorie d’appels porte essentiellement sur le renseignement concernant le « Fonctionnement de la CONAC, ou encore sur Comment dénoncer un acte de corruption, les demandes d’audience, remerciements à la CONAC… ». De même, certains appels sont liés aux « Vols, agressions, violences conjugales, perturbations, appel test, etc. »
Dans la région de l’Ouest, Bafoussam (66), Dschang (21), Bandjoun (15), Tonga (15), et Bamendjou (14) sont ceux qui appellent le plus pour dénoncer.
Sur la base des appels et des actes de corruption fondés, le CONAC a établi le palmarès ci-dessous :
10e : Secteur de la Santé (certificats médicaux, vente des médicaments, détournement des malades…) ;
9e : Secteur des Forêts (exploitation abusive de la forêt) ;
8e : Secteur Éducation (gestion des fonds d’APEE, recrutements, concours, intégration des enseignants, doubles salaires, faux enseignants, faux diplômes, budget de fonctionnement alloué aux directeurs, abandon de poste…) ;
7e : Secteur des Communes (établissement des actes de naissance, harcèlement par la police municipale) ;
6e : Secteur du Commerce (faux contrôles et arnaque par les agents du MINCOMMERCE) ;
5e : Secteur de la Justice (corruption des Magistrats, certificat de nationalité, casier judiciaire, lenteurs…)
4e : Secteur des Finances (Trésor, Impôts, Douane…services centraux et décentralisés) ;
3e : Secteur des Forces de Maintien de l’Ordre (contrôle routier, prévention routière, établissement de CNI et du Passeport, gardes à vue abusives…)
2e : Secteur des Affaires foncières (double vente de terrain, établissement de titre foncier, frais d’huissier et de géomètre, arnaques dans les sous-préfectures, honoraires des notaires…)
1er Secteur Transport routier (péage, pesage, prévention routière par les agents du MINTRANSPORTS, permis de conduire, visite technique…).
Ainsi, le secteur du transport routier, celui des affaires foncières et le secteur des forces du maintien de l’ordre se partage le podium des plus corrompus au Cameroun.
Augustin Roger MOMOKANA
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