Cet article a été rédigé par Augustin Roger MOMOKANA pour le compte du journal en ligne Sinotables. Date de la mise en ligne 26 juillet 2021.
Les jeunes du RDPC à Mokolo (Mayo Tsanaga) et dans la Bertoua qui marchent pour le président de la République sont-ils de supers camerounais, mis en face du MRC qui a appelé les camerounais à marcher pour la République ? L’argument selon lequel les marches ne sont pas créées pour un même contexte ne tiendrait pas.
« À l’invitation de la Jeunesse de la région de l’Est, j’ai pris part ce jour à Bertoua à une marche patriotique de soutien à S.E.M PAUL BIYA suite aux agissements antirépublicains de certains de nos compatriotes de l’étranger. Elle s’est soldée par une déclaration forte des jeunes » : le ministre Joseph LE justifie la marche de Bertoua à laquelle il a pris part.
Entre la « Grande marche républicaine » projetée par le mouvement pour la renaissance du Cameroun(MRC) et interdite par le sous-préfet de Yaoundé 1 pour deux pompeuses raisons : « Risque de trouble grave à l’ordre public ; Risque de la propagation de la COVID-19 ; »
Et la « marche patriotique » de la jeunesse du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) acceptée par le sous-préfet de Bertoua on pourrait peindre le Cameroun d’aujourd’hui et entrevoir ce qu’il sera demain.
Sans analyse ni invocation, l’on est en droit de dire qu’il y a un agent vecteur du coronavirus au Cameroun. Il s’appelle MRC. Qu’en face il y a un vaccin contre la Covid-19. Il a pour nom RDPC. Ceux à qui l’Etat du Cameroun a confié des responsabilités devraient se raviser à ne pas conduire le pays vers le radicalisme.
Dans un Etat de droit l’on ne saurait comprendre qu’ici l’on refuse à un parti politique de marcher pour la République au Cameroun, alors qu’en face l’on accorde la marche à un autre parti politique qui a souhaité marcher pour la Patrie ? Les deux marches ayant une même visée : le Cameroun, un patrimoine collectif.
Une telle discrimination, peut pousser à plagier l’artiste lorsqu’il chante « Ce sont des choses comme ça qui… ». Des agissements qui font dire à ceux-là qui gèrent une parcelle de l’autorité publique qu’ils devraient faire extrêmement attention dans la prise des décisions, se montrer à la hauteur de la mission qui leur a été confiée. Dans la mesure où leurs dérapages pourraient plonger l’Etat dans une situation convulsive.
Dans notre Cameroun, l’on ne devrait plus interdire aux uns le même droit que l’on accorde aux autres, de faire la même chose et dans les mêmes circonstances. Dans notre pays les individus doivent apprendre à honorer le pouvoir qui leur a été confié en le gérant objectivement et dans l’intérêt de l’Etat car, une politique discriminatoire a vocation à conduire le pays vers le désordre.
Le Président de la République est le garant de l’Etat de droit. Mais il ne faudrait plus que ceux qu’il a choisis pour l’aider à accomplir cette lourde tâche le tirent plutôt vers l’instauration d’un Etat bananier. En marchant les partis politiques de l’opposition ne renversent pas le régime, tout comme en marchant pour le président de la République, le parti au Pouvoir n’aide pas la démocratie.
Augustin Roger MOMOKANA / Photo: DR