« On a encore cinq mois d’exécution et j’espère compter sur votre soutien au niveau de l’administration, à votre soutien au niveau des populations, et bien sûr à nos partenaires sur le travail que vous avez effectué. Ces populations ont sincèrement besoin de nous. »
Selon une source préfectorale, le département de la Menoua accueille plus de 22 000 déplacés internes de la crise sociopolitique anglophone du Cameroun dont les principaux problèmes sont la réinsertion socio-professionnelle, l’accès aux soins de santé, la scolarisation des enfants et l’autonomisation financière des adultes.
De nombreuses initiatives ont été entreprises pour apporter des solutions à ces problèmes, mais elles ne cadrent pas toujours avec les attentes des PDI qui, de plus en plus, demandent qu’on leur apprenne à pêcher au lieu de leur apporter à manger.
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Selon Amara LARBI, la coordonnatrice du projet d’insertion des populations déplacées internes de la Menoua, « On a six axes d’intervention. On a une équipe de 26 personnes qui ont été recrutées dans le cadre de ce projet. Il y a 12 personnes à Dschang et on a 9 personnes à Santchou. En plus on a l’équipe de direction : le chargé de la communication, le logisticien, la secrétaire administrative et financière, le chauffeur et moi-même qui coordonne le projet. »
Parmi ces projets figurent celui initié et mis sur pied par l’association TOCKEM, grâce à un financement du Ministère française de l’Europe et des Affaires étrangères à travers le Centre de crise et de soutien et le soutien de l’ambassade de France au Cameroun. Le « Projet d’insertion des populations déplacées internes de la crise anglophone dans la Menoua » est déployé dans deux des six communes qui composent le département de la Menoua : la Commune de Dschang et la Commune de Santchou. Il s’agit d’impacter plus de 14000 personnes, notamment sur les plans : santé, état civil, éducation et insertion Socio professionnelle.
Les gestionnaires de ces deux sites d’accueil et de prise en charge ont accueilli à Dschang mercredi 8 février 2023 une délégation française conduite par Anne-Sophie AVE, envoyée spéciale pour la diplomatie publique en Afrique, au sein du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, qu’accompagnait Anaëlle ROUCOU, Attachée de coopération Gouvernance, développement, humanitaire du Service de Coopération et d’Action Culturelle.
La visite du projet a permis aux hôtes de TOCKEM d’avoir un contact direct aussi bien avec les déplacés internes, les équipes d’encadrement, les partenaires professionnelles, les leaders communautaires et les autorités locales (préfet de la Menoua, maire de Dschang, Sous-préfet et Premier Adjoint au maire de Santchou) avec qui ils ont échangé sur les atouts et les insuffisances du projet.
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« A l’heure actuelle nous avons tenue l’assemblée générale d’une coopérative à régime simplifié avec les personnes déplacées à Santchou. Également il y a une association qui est entrain de voir le jour pour les femmes, surtout les filles-mères. Elles ont la possibilité de se mettre ensemble afin de réaliser des choses ensemble, de cotiser de l’argent pour réaliser des projets », a expliqué FOMOFACK MAGBOU Jackson Le Roi de l’Association pour l’entrepreneuriat et le leadership.
Quant à ce qui concerne le déploiement projet, il repose sur quatre principaux axes: la formation professionnelle, la santé, l’éducation et l’établissement des documents d’état civil dont l’établissement et la délivrance des cartes nationales d’identité et des actes de naissance.
Pour atteindre ses objectifs, TOCKEM a sollicité l’expertise de plusieurs partenaires dont l’ASCOVIME, ViAllaite, l’APDEL (santé), l’ASEL (Formation à l’entrepreneuriat et le suivi à la mise en place des structures de gestion des projets), le CFPEEM (formation en couture et coiffure), la Cameroon Debate Association (formation en langue française, informatique, prise en charge psychologique et animation socioéducative), et le GLEP (établissement des cartes nationales d’identité et des actes de naissance).
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« Ce projet pilote a pour objectif de déterminer si on est bien dimensionné, si l’offre de services est la bonne, s’il faut l’étendre, s’il faut aller peut-être vers d’autres types de formation, d’autres types de personnes, d’autres lieux. C’est effectivement avec le soutien de l’ambassade. Je suis sûr que l’ambassade apportera tout son soutien à la demande de renouvellement. N’oubliez pas que nous avons apporté le financement, mais le crédit revient à toutes ces associations qui ont apporté leur savoir-faire, leur temps, leur investissement, leur créativité pour faire cela. On a apporté des fonds à un projet qui avait été pensé par des gens ici, qui connaissaient les besoins ici, et qui pouvaient faire du sur mesure pour répondre à ces besoins. »
Après la visite des installations et après avoir échangé avec les divers intervenants présents, il ressort des propos de Anne-Sophie AVE que la France se réjouit d’être aux côtés de l’État du Cameroun engagé dans la recherche des solutions à la réinsertion sociale, socioprofessionnelle et à l’autonomisation des personnes déplacées dans les deux communes du département de la Menoua.
En saluant le geste d’amitié de la France, les bénéficiaires du projet souhaitent que la prochaine phase intègre les fonds d’amorçage pour les porteurs de projets, les facilités pour la location des terres cultivables pour ceux qui souhaitent pratiquer l’agriculture, le fonds de soutien à la scolarisation, et de l’insuffisance un autre fonds nécessaire pour permettre d’accéder à toutes les demandes d’établissement des cartes nationales d’identité.
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« Cette visite doit pouvoir convaincre les autres partenaires du Cameroun de voir le sérieux avec lequel nous sommes entrain de mener des activités pour amener ces personnes impactées par ce problème [Crise anglophone, ndlr] que nous connaissons tous et permettre à ces personnes-là de s’réinsérer dans la vie sociale, d’avoir quelques chose de plus pour pouvoir vivre normalement et avoir confiance en l’État . Je remercie davantage cette initiative et j’encourage les personnes qui auraient la pensée de vouloir aider les déplacés internes de se rapprocher de nos services pour qu’ensemble on puisse voir comment accompagner ces déplacés internes pour qu’ils puissent être contents de l’accueil qui leur est réservé. »
Pour sa part, l’État du Cameroun à travers le Troisième Adjoint préfectoral de Dschang, HAMADJOULDE FILKAOU Brice, salue le geste du partenaire qui est un signe de l’excellent état de la coopération entre la France et le Cameroun. Par la suite il a relevé avec emphase la nécessité pour les personnes qui désirent pratiquer l’agriculture de se mettre en association ou en coopérative, comme c’est déjà les cas des DPI du Menji, afin que le préfet de la Menoua puisse répondre favorablement à leur préoccupation.
Même si certains manquements ont été relevés au cours de l’implémentation du projet pilote, il va sans dire, d’après Anne-Sophie AVE, que la France et les autres partenaires prendront des dispositions nécessaires pour que la prochaine phase connaisse des améliorations substantielles.
Augustin Roger MOMOKANA
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