Par Augustin Roger MOMOKANA
Un atelier professionnel de couture à Dschang, une garderie crèche et une école maternelle à Douala, un atelier professionnel de couture et des champs à Yaoundé, Alzec Foundation, la branche camerounaise de Migrant Empowerment Group UK basé en Angleterre, fait son chemin depuis 10 ans déjà. Un chemin évalué en prélude aux festivités prévues le 22 juin prochain au Royaume-Uni.
« Alzec Foundation multiplie les partenariats pour remplir sa feuille de route. Nous avons un partenariat avec la délégation du MINPROF de Douala, nous travaillons également avec l’association des femmes veuves de Douala 3e. Nous travaillons de manière à donner les armes à ces femmes pour qu’elles puissent se prendre en charge. A Yaoundé, le manioc que nous avons récolté dans notre champ nous a permis d’organiser un atelier similaire à celui de Douala afin que nos membres de Yaoundé puissent toucher du doigt les réalités notamment en ce qui concerne la qualité de semences et les techniques de transformation du manioc. Si vous consultez nos réseaux sociaux, vous allez vous rendre compte qu’il y a une demande afin que ce type d’atelier soit reproduit non plus seulement à Yaoundé, mais à Kyé-Ossi, Ebolowa et Ambam, et même dans la région de l’Est», explique Jackson Leroi FOMOFACK MAGBOU, secrétaire général de Alzec Foundation.
Initialement axée sur la couture professionnelle, Alzec Foundation a étendu ses activités à l’agriculture, à l’éducation, à l’entrepreneuriat et à l’encadrement sociale des femmes veuves. De manière à pouvoir répondre favorablement aux nombreuses sollicitations des personnes défavorisées, désœuvrées et nécessiteuses qui se présentent à elle. Ainsi depuis 10 ans, Alzec Foundation/ Migrant Empowerment Group est au cœur de la lutte contre la pauvreté au Cameroun. Son objectif va au-delà de la formation professionnelle car, le soutien à l’insertion socio-professionnelle de ses bénéficiaires est une garantie certaine que l’autonomie financière d’un citoyen est le gage du développement d’une personne, d’une famille, d’une communauté, d’une collectivité, d’une région et finalement de la nation.
« Je suis arrivé à Dschang en 2022 en provenance de Bamenda où la crise avait interrompu ma formation en couture. Ici, une vieille connaissance m’a fait part d’Alzec Foundation. Je m’en suis rapproché et j’ai été bien accueilli. Ils m’ont donné l’opportunité de poursuivre la formation gratuitement. Cela a duré un an. Entre temps, nous avons eu la chance d’accueillir la présidente fondatrice de passage au pays. Elle nous a promis que les deux meilleurs de cette cuvée-là recevront chacun une machine et un petit soutien financier. A la fin de la formation, avec un peu plus de chance, j’ai été parmi les deux bénéficiaires de machines. Ce qui m’a facilité mon installation. Je suis très reconnaissant vis-à-vis de la fondation puisque je ne m’inquiète plus : je travaille », a confié NFOR Fritz à Sinotables.com.
Aussitôt libre de la formation et son matériel reçu, NFOR Fritz qui a installé son atelier au marché A de Dschang s’est imposé comme un couturier sollicité pour sa maitrise de son art. Mais il n’hésite pas, lorsque la nécessité s’impose, de recourir aux conseils de son maitre pour surmonter une difficulté. « Je fais partie de la famille et de temps en temps, je vais voir maman DJUKEM ou monsieur NGUEZET NGUEFACK Leonel Junior, afin qu’ils m’expliquent quelque chose qui me dépasse », dit-il.
NGUEZET NGUEFACK Leonel Junior est le Chef projet couture/Fashion Tutor à la Alzec Foundation/Migrant Empowerment Group. En plus de la formation, il assure l’évaluation des activités de couture. Ainsi son cahier de charge est de veiller à ce que tous les bénéficiaires de la formation soient en mesure d’être compétitifs dans ce segment très concurrentiel. L’atelier d’exposition dont il a également la charge est une ligne up pour tous les apprenants et les anciens bénéficiaires. La finalité d’Alzec Foundation/Migrant Empowerment Group étant de faire avancer le métier de tailleur vers celui de créateur de mode. Pour répondre aux attentes des consommateurs de plus en plus exigeants.
« Ce qui m’a motivée à venir apprendre la couture à la Fondation, c’est parce qu’ici on fait à la fois la couture homme, la couture femme et la couture enfant. En plus, on confectionne les foulards pour les mariées, on fait de la décoration au perlage. En fait, je souhaitais apprendre une couture différente de ce qu’on voit tous les jours ici dehors car je suis une amoureuse des catalogues de mode et donc forcément je voulais quelque chose de différent. C’est ce que j’apprends ici depuis sept mois. Ici le niveau est haut, c’est différent de ce que vous voyez en bas et ça se passe bien », a expliqué Horlène Cheila WOUATEDEM à sinotables.com.
Effectivement, la couture est dans le sang chez Alzec Foundation. Déjà, en 2019, la présidente Docteur Alvine DONGMO NOUMEY et ses collaborateurs du Cameroun se sont retrouvés à Dschang pour l’organisation du concours Miss Humanity. L’appel a drainé, en la salle Manu Dibango de l’Alliance Franco-Camerounaise de Dschang, une cinquantaine de candidates venues des villes de la région de l’Ouest. Malheureusement pour la plupart de ces jeunes filles, le concept de ce concours repose sur l’humanisme et non pas sur la beauté physique. Ainsi une trentaine ont été recalées tout simplement parce que leur projet de candidature ne cadrait pas avec l’objectif visé par l’organisateur. Elles ont pu, le temps du concours, découvrir la diversité des talents et la grande créativité Alzec Foundation /Migrant Empowerment Group.
« La couture n’est pas un art difficile, il suffit que l’apprenant soit appliqué et attentifs et curieux. Lorsque vous n’avez pas compris, n’hésitez pas à m’interrompre afin que je vous l’explique davantage », explique la doyenne DJUKEM Jacqueline à une apprenante.
Cette année, dans le cadre de la Journée internationale des droits de la femme, Alzec Foundation/Migrant Empowerment Group a encore fait parler d’elle. A travers l’organisation d’un atelier de capacitation des artisans de la Menoua pour une meilleure gestion de leurs microentreprises. Plusieurs thématiques étaient au menu : l’accueil et la fidélisation de la clientèle, l’utilisation des réseaux sociaux pour promouvoir leurs activités, entre autres. Les bénéficiaires étaient composés non seulement d’anciennes pensionnaires de la fondation, mais aussi d’une dizaine de femmes venues d’autres horizons socioprofessionnelles.
Madame Marie Noëlle TCHAKOUNTE est propriétaire d’un atelier de couture et participante: « cette formation était nécessaire. Grâce à elle je sais comment convaincre les clients, comment les satisfaire. Si nous ne sommes pas en phase avec les attentes de notre client, il nous sera difficile de faire grandir notre business car un client de perdu c’est une contre publicité que nous aurons créée nous-même. Les formateurs nous ont également montré comment faire pour utiliser notre téléphone Androïd pour parler de notre entreprise et de ses produits. Ce qui signifie que d’ici quelques jours je pourrai créer une page Facebook consacrée à mon atelier de couture », a-t-elle réagi au sortir de l’atelier.
Aux manettes du déploiement dans le département de la Menoua, à Douala et à Yaoundé se trouve doyenne DJUKEM Jacqueline. De son rang de vice-présidente d’Alzec Foundation/Migrant Empowerment Group elle veille aux grains afin que les objectifs fixés de l’organisation soient atteints. Malgré tout sa joie est teintée de tristesse car elle se retrouve face à la demande sans cesse croissante du fait de la crise sociosécuritaire qui sévit dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest. En effet les déplacés internes ont besoin d’être pris en charge pour se stabiliser. Elle regrette, cependant, que tout le monde ne peut pas être accepté à cause des exigences de la qualité de formation en ce qui concerne la couture. Toutefois elle tempère car convaincu que le projet du Centre technique finira par être effectif. Non seulement le nombre sera plus important, mais de nouveaux ateliers seront créés.
Néanmoins, à Douala comme à Yaoundé, la crèche et la maternelle se porte mieux et la doyenne s’en félicite : «Je suis la Vice-présidente de Alzec Foundation/Migrant Empowerment Group que je représente au Cameroun. Nous avons des représentants à Douala et à Yaoundé. La présidente fondatrice elle-même résidant en Angleterre. A Douala notre fondation met un accent particulier sur l’éducation des plus petits, raison pour laquelle nous avons mis sur pied une crèche et d’une école maternelle. Et là ça marche. Quant à ce qui à ce qui concerne Alzec Foundation Yaoundé, sa spécialité c’est la culture du manioc. Les récoltes sont transformées dans le cadre d’ateliers de formation à la fabrication du tapioca, de la farine pour le couscous, au spaghetti. En plus de cela, ils font de l’élevage la couture », a expliqué DJUKEM Jacqueline à Sinotables.com qui a déjà la tête aux activités de la 10e édition d’Alzec Foundation/Migrant Empowerment Group.
En termes d’activités de ce rendez-vous, la présidente fondatrice de Migrant Empowerment Group/Alzec Foundation est au four et au moulin. Ce sera samedi 22 juin 2024 en Angleterre. Une variété d’activités est à l’ordre du jour. Ce sont la prestation d’artistes de renom, des conférenciers de talents, de la gastronomie, une session de réseautage, une campagne de levée de fonds et la remise de distinctions sont au menu. La présidente fondatrice explique :
« Nous aurons deux danses traditionnelles indiennes, nous aurons des musiciens camerounais, une danse traditionnelle typiquement Bafou. Par ailleurs nous aurons un concours de Miss, des awards pour distinguer les associations qui ont bien travaillé dans la communauté britannique, au staff du Cameroun pour encourager les efforts qu’il déploie au quotidien pour faire rayonner les actions de Alzec Foundation ; ces awards seront également remis aux entrepreneurs qui par leur travail contribuent à construire un monde meilleur », précise Docteur Alvine DONGMO NOUMEY.
Alzec Foundation a été créé au Cameroun comme pendant de Migrant Empowerment Group UK. Il s’agit d’une œuvre sociale internationale d’aide humanitaire. Sa mission est de faciliter l’accès des jeunes défavorisés, des personnes vulnérables, des femmes à un monde meilleur à travers l’éducation, la formation professionnelle et l’accompagnement à l’entrepreneuriat.
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Augustin Roger MOMOKANA