
transformation des fèves de cacao
Cette décision sera certainement faire des malheureux parmi les pays occidentaux où le chocolat est une denrée de consommation courante très prisée des populations. La nouvelle a été accueillie avec joie partout en Afrique, même si les plus avisés appellent à la prudence.
La Côte d’Ivoire et le Ghana sont les deux 1ers producteurs mondiaux de cacao. Ils ont annoncé qu’ils ne le vendraient plus à moins de 2600$ la tonne, pour mieux rémunérer les agriculteurs.
Comme conséquence, l’Afrique pourra transformer son cacao sur place et n’exporter que ses dérivés. Certains parlent déjà de l’OMCC (Organisation mondiale des cultivateurs de cacao) comme une sorte de l’OPEP du cacao. D’où la suspension de la vente des récoltes de 2020-2021. Ceci jusqu’à nouvel ordre, c’est-à-dire le relèvement du prix du kg sur le marché.
Vendredi dernier, un émissaire du président ghanéen Nana Akufo Addo a été reçu au Palais de l’Unité, à Yaoundé, le 14 juin, par S.E. Paul Biya. Le cacao était au menu. Dès lors on peut imaginer que le Ghana est venu solliciter le soutien du Cameroun qui lui-même est un producteur de cacao.
Selon l’émissaire du chef de l’État ghanéen, le Cameroun a été consulté par le Ghana et la Côte d’Ivoire avant l’annonce de cette décision. Notre pays a inauguré en avril dernier, à Kekem, sa première industrie de transformation des fèves de cacao.
Si le Cameroun rejoignait les rangs, cela ferait encore plus costaud pour l’avenir, car n’oublions pas qu’au-delà du cacao c’est l’avenir de l’économie et de la monnaie africaine qui se joue.
Par ailleurs, un travail de sensibilisation doit commencer à travers le continent. Car non seulement nous devons transformer notre cacao mais nous devons apprendre à le consommer. Idem pour d’autres produits à l’instar du café.
Augustin Roger MOMOKANA