Le monitoring carbone consiste à suivre les étapes de gestion des déchets en vue de réduire l’émission des gaz à effets de serre dans l’environnement, ceci dans l’optique de lutter contre le réchauffement climatique qui est une préoccupation cruciale pour la planète entière.
« Dans le cadre du projet de maitrise, de la gestion et de la valorisation des déchets solides municipaux (MaGeTV) de la ville de Dschang mis en œuvre avec le cofinancement de l’Union Européenne, la bataille contre les déchets vise à améliorer le cadre et la qualité de vie des populations, mais à s’impliquer dans l’objectif du développement durable qui concerne la lutte contre le réchauffement climatique ».
Participer à la politique mondiale contre le réchauffement climatique peut contribuer à soutenir les efforts de Dschang dans l’assainissement de son environnement. L’autonomisation financière, à terme, du MaGeTV pourrait trouver un début de solution si l’activité est menée dans le respect des normes édictées. Il est nécessaire de songer non seulement à la participation des ménages, à la vente du compost, mais aussi à la valorisation à domicile de la fraction fermentescible des déchets qui permet de réduire les émissions de Gaz à Effet de Serre.
Le compostage, en permettant la décomposition aérobie de la fraction organique des ordures ménagères, réduit les émissions de méthane. Ce procédé de transformation tel que effectué à Dschang, reste très faiblement mécanisé, consomme très peu d’énergie et émet par conséquent très peu de CO2. Les réductions d’émission de gaz à effet de serre qui en résultent sont importantes. La vente de ces réductions d’émission sur le marché de la compensation carbone peut ainsi participer à la prise en charge du coût de la gestion des déchets par la collectivité explique Joël MOUMBE SAGNE.
Dans le cadre des mécanismes de développement propre il existe le marché volontaire de carbone où l’on vend les quantités de CO2 par la mise en œuvre d’une activité spécifique telle que le compostage. Dans le cadre du projet MaGeTV de Dschang, Joël MOUMBE SAGNE explique, qu’il est enregistré au Gold Standard. Des outils et des méthodes rigoureuses sont mis en place pour pouvoir suivre la traçabilité des déchets depuis sa production jusqu’à son traitement, sa valorisation.
Au niveau des plateformes de compostage de Dschang, tous les déchets entrants sont quantifiés au travers des mesures dans des brouettes. Ensuite on procède au tri pour séparer les matières organiques des déchets non biodégradables. En début de chaque semaine on fait des pesées, généralement dix pesées, pour savoir quelle est la moyenne d’une brouettée de matière organique et la moyenne d’une brouettée des déchets non-biodégradables ou refus. Cela permet de travailler sur la base d’une moyenne communément acceptable.
« Connaissant la composition des déchets grâce aux caractérisations mensuelles faites sur les plateformes de compostage, nous pouvons sur la base de la méthode de calcul existante, évaluer en fonction des quantités de déchets traités, les quantité de gaz à effet de serre évité. Et sur cette base on peut appliquer le prix de vente de la tonne de méthane ou gaz carbonique pour savoir ce qu’on peut avoir comme revenu. C’est également sur cette base que nous pouvons faire des projections, en nous disant que si cette année nous traitons n tonnes de déchets voilà ce que nous attendons comme revenu dans le cadre du monitoring carbone », Comme l’on voit, le monitoring carbone peut générer des ressources pour contribuer au financement de la filière de gestion des déchets. Le traitement des déchets est en évolution dans le cadre du projet MaGeTV qui s’étend sur quatre ans, soit de fin 2014 à décembre 2018. Avec le traitement de 1200 tonnes en 2015, 1600 tonnes en 2016, et près de 1000 tonnes de déchets à la date d’avril 2017. Cette dernière tendance à la progression démontre qu’à la fin du projet en 2018, on traiterait près de 5 000 tonnes de déchets par an.
Augustin Roger MOMOKANA