L’unité de compostage de Siteu est une plateforme semi-industrielle mise en service en 2016, grâce à un co-financement de l’Union européenne pour booster la maitrise, la gestion et la valorisation des déchets solides ménagers de la ville de Dschang.
Selon Joël Sagne Moumbe, cette plateforme peut « permettre de traiter plus de 5000 tonnes de déchets par ans ». Cette quantité ajoutée aux 1500 tonnes de l’unité pilote de Ngui contribuent à juguler une bonne partie des déchets dont la production est en constante croissance. 80% des déchets produits dans la ville de Dschang sont fermentescibles.
L’unité pilote de compostage de Ngui, en activité depuis 2010, était devenue incapable d’assurer le traitement des déchets de plus en plus importants vu le développement et de la croissance de la ville de Dschang.
Le traitement des déchets est, de l’avis de Joël Sagne Moumbe, maître composteur, « un ensemble d’opérations qui visent soit à éliminer un déchet soit à réutiliser ce déchets-là ».
Il apparait, à travers cette définition, qu’un déchet peut arriver dans la poubelle étant en « phase ultime » c’est-à-dire non réutilisable, tout comme il peut être exploitable. En fonction de ce qu’on pourrait tirer du déchet on fait intervenir la valorisation. La valorisation peut viser l’aspect fermentescible ou l’aspect calorifique selon qu’il possède des propriétés énergétiques ou organiques. La valorisation se fait par méthanisation ou par compostage dans l’un ou l’autre cas.
Mais de l’avis de notre expert, « c’est important de connaitre la caractéristiques, la typologie des déchets qui sont produits » car, « parce que ce sont les caractéristiques qui permettent de mieux identifier la filière de valorisation qui convient pour notre déchet ».
La ville de Dschang pour sa part est engagée dans le compostage. Le pouvoir calorifique et le taux d’humidité des déchets sont assez importants, de même que le rapport entre le carbone (C) et l’azote (N) l’est aussi. Ce qui prédispose à un amendement très nourrissant pour les sols. « Autant de dire que le compostage tel qu’il est pratiqué dans la ville de Dschang c’est un processus essentiellement artisanal » qui n’a pas recourt à une mécanisation.
Mais pour qu’il y ait compostage, il doit y avoir en amont la pré-collecte auprès des ménages. Une fois les déchets collectés auprès des ménages et transportés à la plateforme, la première opération devient le tri (tris au sol pour le séparer ce qui est fermentescible de ce qui est organique ; le tri sur la table qui se fait à la main ceci enfin d’éliminer les particules qui peuvent nuire au compost).
Une fois le tri achevé on procède à la formation des tas. « Le tas est dimensionné pour permettre la montée en température, étant donné qu’on sait qu’on a des seuils de température pour passer au retournement ». Les retournements obéissent à un certains nombres de critères dont le premier est la fermentation, le deuxième est la maturation. On peut utiliser deux tas pour en former un seul. Et au bout de soixante jours on a notre compost. Alors on peut procéder au criblage ou tamisage.
Comme l’on voit, pour qu’il y ait compost il faut trois éléments : les bio-déchets ou la matière fermentescible, de l’eau et l’oxygène. Le cycle de compostage dure trois mois.
Il convient de noter avec Joël Sagne Moumbe que l’une des exigences de l’activité au quotidien du MaGeTV « c’est de réaliser une caractérisation de façon mensuelle des déchets », dans la mesure où l’un des buts poursuivis c’est à la fois l’assainissement de la ville et la protection environnementale. Le projet s’inscrit dans les mécanismes de développement propre (MDP). Il s’agit donc d’un puissant mécanisme pour réduire les gaz à effets de serre dont le méthane.
Augustin Roger MOMOKANA